Volailles de chair

Au cours des 8 premiers mois 2017, les mises en place de l’ensemble des volailles de chair bio en filières organisées en France ont augmenté de 13% par rapport à la même période de 2016 et de 21% par rapport à 2015 (source  : Agence Bio). Pourtant, avec une consommation de volailles bio qui ne cesse de progresser depuis plusieurs années, la demande n’est toujours pas couverte par l’offre ce qui laisse présager de belles perspectives de développement pour la production de volailles bio, quel que soit le mode de commercialisation. En filières longues, de nouveaux producteurs sont recherchés à la fois pour répondre aux besoins toujours grandissants du marché et pour le renouvellement des générations.

Cependant, le passage en bio constitue autant une transition technique pour l’éleveur, qu’une transition économique et humaine. Pour mettre en place un atelier de volailles bio, il ne s’agit pas seulement d’appliquer un cahier des charges, mais aussi de repenser l’ensemble de son système d’exploitation… L’élevage biologique tient notamment compte de deux grands principes : le lien au sol et le respect du bien-être animal. Les animaux sont nourris avec des aliments issus de l’agriculture bio, sans gavage, et du fourrage grossier, frais ou sec, doit être ajouté à la ration journalière des volailles notamment via les parcours. L’efficacité économique de l’élevage repose sur son autonomie alimentaire et la santé des animaux sur des approches préventives et naturelles.

Pour vous guider

Pour tout savoir sur l’élevage de volailles bio, consultez le guide des éleveurs, publié par la CAB, téléchargeable en cliquant sur l’image (et disponible sur le site de la CAB). Vous y trouverez de manière synthétique les principales préconisations techniques concernant la conduite d’élevage, la gestion des parcours, les bâtiments, l’alimentation et la santé… lorsqu’on met en place un atelier de volailles bio. Vous y trouverez également des éléments sur la transformation et la commercialisation ainsi que des descriptifs d’exploitations avicoles.

En complément, une fiche technique produite par la FRAB Bretagne synthétise en 2 pages l’essentiel à savoir sur l’élevage de volailles de chair bio.

Points d’attention pour réussir votre passage en bio

La conversion

Les animaux pourront être vendus en bio à l’issue d’une période de conversion, pendant laquelle il faut respecter la réglementation bio :

  • un an de conversion pour le parcours
  • 10 semaines de conversion pour les volailles de chair
  • 2 ans de conversion pour les terres destinées à l’alimentation des volailles.

Au sein d’une même unité de production, tous les animaux doivent être élevés dans le respect du cahier des charges. La mixité est autorisée si les espèces sont différentes et se situent dans des unités dont les bâtiments et les parcours sont clairement séparés.

Les surfaces et le lien au sol

Au moins 20 % des aliments doivent être produits sur l’exploitation : pour remplir ce critère, il faut prévoir la conversion de surfaces suffisantes en céréales et/ou oléo-protéagineux.

Le lien au sol est aussi assuré par l’épandage des effluents des volailles sur des terres en bio, cet apport de fumure organique permettant de maintenir la fertilité des sols. Si ce n’est pas possible, l’épandage devra être réalisé sur des surfaces conduites en bio chez un tiers.

Il faut aussi disposer de suffisamment de surfaces pour les parcours. L’accessibilité des parcours conditionne leur bonne valorisation par les volailles. La plantation de haies et d’arbres isolés, autour et à l’intérieur des parcours, est un critère déterminant pour favoriser l’accès au plein air des volailles (cf. rubrique ci-dessous).

L’alimentation

Consultez le cahier technique « Alimentation des volailles en AB » issu des résultats de cinq projets de recherche sur l’alimentation !

Ce guide complet, produit en partenariat par l’ITAB, IBB, les Chambres d’agriculture des Pays-de-la-Loire, l’INRA et l’ITAVI, récapitule :

  • la règlementation concernant l’alimentation des monogastriques en AB
  • quelques rappels sur les mécanismes physiologiques
  • les besoins des animaux et des recommandations
  • la conduite de l’alimentation
  • la valeur nutritionnelle des matières premières et quelques réflexions sur leur incorporation
  • les exemples de stratégies d’alimentation 100% AB et les performances zootechniques attendues
  • les apports nutritionnels permis par le parcours
  • la fabrication d’aliments à la ferme en élevage avicole…

La santé

La santé des volailles conduites en bio repose sur des approches préventives et naturelles. L’utilisation de médicaments vétérinaires allopathiques chimiques de synthèse ou d’antibiotiques à des fins de traitement préventif est interdite, de même que l’utilisation de substances destinées à stimuler la croissance ou la production. Les méthodes alternatives (phytothérapie, homéopathie…) sont privilégiées, mais la vaccination et les antiparasitaires (avec prescription vétérinaire et doublement du délai d’attente) sont autorisées.

La santé des volailles bio s’appuie sur quelques grands principes de prévention :

  • choix de races ou de souches appropriées
  • pratiques d’élevage respectant les besoins de l’espèce (accès au plein air, aménagement et ambiance du bâtiment, respect du comportement animal…)
  • utilisation d’aliments de qualité
  • maintien d’une densité de peuplement appropriée
  • vide sanitaire entre chaque lot de volailles.

Pour en savoir plus, l’ITAB a produit :

Tous les résultats du CASDAR SYNERGIE (santé animale en élevage bio) sont aussi disponibles sur le site de l’ITAB.

Le logement

Les conditions de logement des animaux doivent répondre à leurs besoins physiologiques et éthologiques. Les volailles bio ne peuvent pas être gardées en cage et doivent avoir accès à des espaces en plein air (parcours végétalisé) au moins pendant un tiers de leur vie, ainsi qu’à une étendue d’eau pour les oiseaux aquatiques.

Quelques règles à respecter concernant les bâtiments avicoles :

  • ils doivent être construits de façon à ce que tous les oiseaux puissent facilement accéder à l’espace de plein air ;
  • un tiers au moins de la surface doit être construit « en dur », c’est-à-dire qu’elle ne peut être constituée de caillebotis ou de grilles ; elle doit être couverte d’une litière qui peut être de la paille, des copeaux de bois, du sable ou de la tourbe ;
  • ils doivent être équipés de perchoirs dont le nombre et les dimensions sont adaptés à l’importance du groupe et à la taille des oiseaux ;
  • ils doivent être munis de trappes de sortie d’une dimension adéquate et d’une longueur combinée d’au moins 4m par 100m² de surface du bâtiment accessible aux volailles.

Plus de précisions sur les types de bâtiments, les différences entre mobiles et fixes, les coûts, les aménagements intérieurs et l’ambiance : dans le guide publié par la CAB.

Bâtiment mobile

Bâtiment fixe type Louisiane

Les parcours

L’accès au plein air des volailles est favorisé par l’aménagement de leur parcours. Une bonne gestion des parcours assure ainsi une bonne maîtrise sanitaire, une meilleure répartition des déjections sur les surfaces de plein air et l’expression du comportement naturel des animaux.

Des plantations d’arbres et d’arbustes ainsi que la mise en place d’abris permettent de rassurer les oiseaux, de leur fournir de l’ombre, de les protéger des intempéries et des rapaces… et ainsi de favoriser leur sortie du bâtiment et leur valorisation du parcours.

Pour tout savoir sur l’aménagement des parcours arborés (conception, mise en œuvre, entretien, valorisations…), consultez le guide technique produit dans le cadre du CASDAR Parcours Volailles 2011-2014.

Différents types de parcours arborés rencontrés dans les élevages avicoles, ainsi que les pistes d’amélioration de ces parcours sont décrits dans la typologie des parcours.

D’autres ressources sur les parcours issues du projet CASDAR Parcours Volailles (documents techniques, supports pédagogiques, articles, vidéos…) sont disponibles sur le site www.parcoursvolailles.fr

Éleveur de poulets bio, pourquoi pas vous ?

Élever des poulets bio, regard de Benoit Drouin, éleveur à Rouez-en-Champagne (72)

Une vidéo du SYNALAF

Retrouvez des témoignages d’éleveurs de volailles sur leur passage en bio.

Retrouvez les fermes de démonstration à visiter.

Être accompagné

Des questions techniques ? Besoin de contacts dans les filières bio ? Besoin d’évaluer la faisabilité de votre conversion ? Contactez les groupements de producteurs bio du réseau FNAB qui accompagnent les agriculteurs dans leur réflexion. Expert de ces questions, notre réseau de producteurs bio vous propose des diagnostics de conversion, des simulations du passage en bio via outil informatique, des études de marché, des formations, ou vous accompagne dans vos démarches administratives (aides, notifications).

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