Un suivi conjoncturel du lait bio est assuré par le CNIEL, et les prix payés aux producteurs de lait bio, de même que les volumes collectés, sont suivis via l’Enquête Mensuelle Laitière de FranceAgriMer.
Le prix réel du lait bio payé aux producteurs en 2022 (incluant l’effet qualité) a été en moyenne de 489 €/1000 litres. Cela correspond à une relative stabilité par rapport à l’année 2021 (+ 0,9 % par rapport à la moyenne mensuelle de 2021 qui était de 485 €/1000 litres) mais dans un contexte de forte hausse des charges. Ce même prix pour un lait standard 38/32 (également prix toutes primes comprises et toutes qualités confondues, mais ramené à un lait standard à 38g de MG et 32g de MP) était estimé à 466 €/1000 litres en moyenne en 2022 (soit à peu près équivalent à la moyenne de l’année 2021 à 461 €/1000 litres).
Ces prix moyens payés en bio ne font pas apparaître les très fortes disparités qui existent entre laiteries, notamment entre laiteries spécialisées bio et laiteries mixtes. L’IDELE fait état d’une très forte hétérogénéité entre exploitations laitières bio, selon leur profil (plaine ou montagne) et leur laiterie (spécialisée bio ou non), certaines subissant des pertes de revenus particulièrement importantes depuis 2020.
En 2022, le prix du lait non bio a été payé en moyenne à 446 €/1000 litres (prix réel, qui correspond à 423 €/1000 litres pour un lait standard 38/32), contre 389 €/1000 litres en 2021. Les niveaux records atteints par les prix conventionnels ont fait passé le prix du lait conventionnel au-dessus du prix du lait bio pendant deux mois, en mai et juin 2022.
Au 1e semestre, malgré la flambée des charges et malgré l’entrée en vigueur de la loi EGAlim2, le prix du lait bio n’a pas bénéficié de revalorisation contrairement au lait conventionnel (+20 %). Au second semestre, il est passé au-dessus de son niveau de 2021, mais cette très légère hausse n’a pas suffi à compenser les pertes financières considérables subies par de nombreux élevages laitiers bio depuis 2020. D’après l’IDELE, les revenus des éleveurs laitiers bio se sont fortement dégradés en 2022.