Bovins-ovins Viande

Les élevages bovins et ovins viande se prêtent particulièrement bien au rétablissement d’un équilibre entre sol, plante et animal sur le territoire, via la présence de prairies dans les rotations, la fourniture de fumure organique grâce aux effluents d’élevage et la recherche d’autonomie alimentaire.

Tout en mettant en application les grands principes de l’agriculture biologique, la conversion n’est généralement pas difficile techniquement pour ces productions. En effet, les pratiques de conduite dans les élevages allaitants herbagers traditionnels sont assez proches de celles inscrites dans le cahier des charges bio.

 

« Les bovins aussi se mettent au Bio ! » par Teranima TV
Témoignage d’une éleveuse de vaches allaitantes en Bourgogne-Franche-Comté (2016)

Points d’attention pour la réussite technique

Dans votre projet de conversion à l’élevage biologique, vous devez évaluer vos pratiques dans le cadre d’une approche globale de votre système de production et tenir compte de deux grands principes de la bio: le lien au sol et le respect du bien-être animal.

La réflexion et l’analyse de vos pratiques porteront principalement sur :

  • la gestion des surfaces fourragères
  • la gestion et la place des cultures dans le système d’élevage
  • la gestion du troupeau : alimentation, conditions de logement, santé.

La réussite sanitaire représente un bon indicateur de la maîtrise de l’ensemble des choix techniques. En agriculture biologique, un nombre limité de traitements allopathiques est autorisé et uniquement en curatif. Les interventions vétérinaires privilégient donc des traitements homéopathiques ou à base de plantes tels que la phytothérapie ou l’aromathérapie… Afin de garantir la santé de leurs animaux, les éleveurs en bio gèrent les traitements de manière plus individualisée, en évitant les traitements systématiques, et en accordant davantage de temps à leur observation.

 

L’utilisation de races adaptées au contexte pédoclimatique fait aussi partie des moyens à employer pour renforcer les capacités naturelles de résistance des animaux contre les maladies, ainsi qu’une alimentation appropriée, favorisant une croissance saine et équilibrée de l’animal.

La recherche d’autonomie alimentaire constitue un facteur essentiel de réussite de la conversion, les élevages bio les plus performants économiquement étant basés sur une forte autonomie alimentaire et une bonne gestion du pâturage.

L’alimentation des animaux doit être produite suivant les principes de l’agriculture biologique et contrôlée. La suppression de la fertilisation azotée minérale peut engendrer une baisse de la productivité des prairies, bien qu’elle ne soit pas aussi notable qu’en grandes cultures. Un certain nombre de pratiques permettent de compenser la baisse de productivité des prairies initialement azotées, telles que la mise en place de pâturage tournant, l’allongement de la période de pâture, les récoltes précoces, l’intégration de légumineuses dans les prairies… De manière générale, il sera important de revoir la composition des prairies (flores variées, avec des mélanges multi-espèces graminées-légumineuses…).

Le réseau FNAB peut vous accompagner dans l’évolution de vos pratiques d’élevage, tant dans la gestion sanitaire que dans l’optimisation de la valorisation de vos surfaces en herbe.

En savoir plus sur la conversion en ovins viande et avoir des références technico-économiques : consultez la fiche Théma du réseau INOSYS.

Points d’attention pour la commercialisation en bio

Les débouchés

A la différence du conventionnel, en bovins viande bio, seuls les produits finis trouvent une valorisation : il n’existe pas de marché du broutard, et les animaux maigres ou trop mal conformés, ainsi que les veaux « rouges », trouvent difficilement des débouchés. La production de jeunes bovins, quasiment impossible à faire dans le cadre du cahier des charges, ne trouve pas plus de débouchés, que ce soit en industrie agroalimentaire (IAA) ou en vente directe. Il faut donc travailler sur l’engraissement de ses bovins. La finition représente un enjeu important pour l’éleveur, pour fournir des animaux adaptés au marché.

Différents produits issus de l’atelier bovin peuvent être valorisés en bio : bœufs, génisses grasses, vaches de réforme, vaches engraissées, veaux sous la mère… Ces produits sont très demandés par les opérateurs, dans un marché en pleine croissance, et ils trouvent des débouchés dans tous les circuits : boucheries, magasins spécialisés bio, GMS, vente directe… Les veaux lourds (couleur 3) sont en revanche sur un marché en construction, mais peuvent trouver des débouchés en restauration collective, en IAA, ainsi qu’en vente directe.

Destination par espèce en pourcentage du tonnage (2015)

Source : Commission Bio d’Interbev

Évolution de la destination des viandes, toutes espèces, en tonnes, de 2005 à 2015

Source : Commission Bio d’Interbev

La Commission bio d'Interbev

Interbev est l’organisation interprofessionnelle pour le bétail et la viande (bovin, veau, ovin, équin et caprin). Elle défend et valorise les intérêts communs de ses membres. Sa Commission bio traite de tous les sujets touchant aux viandes bio et à leurs filières. Elle est composée des organisations nationales d’Interbev et des organisations représentatives de la bio (la FNAB, les EBF et le Synabio).

Les Éleveurs Bio de France

Les Éleveurs Bio de France (EBF) est une fédération créée en 2000, à l’initiative de la FNAB, pour réunir les organisations économiques de producteurs, qui participaient à la Commission Viande de la FNAB. Elle fédère des organisations économiques de producteurs bio de bovins, ovins, porcins et volailles. Actuellement, 10 organisations économiques d’éleveurs bio adhèrent aux EBF. Le volume de viande bio des bovins, ovins, porcins mis en marché par ses membres représente plus de 50 % de la production nationale.

Les EBF accompagnent leurs adhérents depuis 2000 et participent activement à la structuration des filières viandes bio françaises. Ils travaillent notamment à l’établissement de relations durables avec les partenaires de l’aval avec pour objectif de pérenniser les élevages bio, de porter une vision éthique de la bio et de placer le débat entre éleveurs au premier plan des décisions stratégiques.

Les producteurs des organisations adhérentes aux EBF ont fait un choix : celui de créer ou de s’impliquer dans les filières qui valorisent leurs produits. Cette implication fait partie des conditions du maintien d’un prix rémunérateur, d’un bon équilibre des marchés et de la durabilité de ces filières. Cette organisation constitue un atout pour les filières viande bio, en permettant un travail collectif autour de valeurs et d’objectif partagés.

Les filières longues

De nombreuses filières de commercialisation existent en bovin et ovin viande bio.

Principales organisations en viande bio :

  • Unébio : société de mise en marché 100% bio (en bovins, ovins, porcins, volailles) comprenant différentes filières organisées au niveau national
  • BVB (Bretagne Viande Bio) : organisation (SICA) 100% bio, en bovins, ovins et porcins
  • SCA Prévert : coopérative 100% bio, en bovins, ovins et porcins
  • SICABA : bovins, ovins et porcins
  • Les Bergers du Soleil : coopérative ovine

Aides à la conversion

Des aides à la conversion bio sont ouvertes sur tout le territoire, avec des conditions qui varient selon les régions. Les mesures bio sont déclinées selon le même principe que les mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) avec des engagements pluriannuels (5 ans) et visent à compenser les surcoûts et manques à gagner liés aux pratiques biologiques. Ces aides directes destinées aux producteurs en conversion sont mises en place dans le cadre des programmes de développement ruraux régionaux (PDRR). Ces programmes s’insèrent dans le second pilier de la politique agricole commune, pilier du développement rural. En savoir plus sur les aides à la conversion bio.

Être accompagné

Des questions techniques ? Besoin de contacts dans les filières bio ? Besoin d’évaluer la faisabilité de votre conversion ? Contactez les groupements de producteurs bio du réseau FNAB qui accompagnent les agriculteurs dans leur réflexion. Expert de ces questions, notre réseau de producteurs bio vous propose des diagnostics de conversion, des simulations du passage en bio via outil informatique, des études de marché visé ou vous accompagne dans vos démarches administratives (aides, notifications).