Les filières bovin et ovin viande bio

Production de viande bovine bio

Les chiffres clés

Exploitations

  • 4561 éleveurs de vaches allaitantes bio en 2019
  • + 9% par rapport à 2018

Cheptel

  • 211 900 vaches allaitantes élevées en bio en 2019
  • + 3 % d’augmentation entre 2018 et 2019
  • 5,3 % du cheptel total de VA en France
  • environ 35 vaches allaitantes par élevage

Volumes abattus en 2019, tous circuits

  • 17 544 TEC (tonnes équivalent carcasse) gros bovins allaitants
  • 3237 TEC veaux

Les élevages de bovins viande

On compte 5824 élevages de vaches allaitantes engagés en bio en 2019, dont 4561 certifiés bio. Ces élevages comptent un peu plus de 211 900 vaches allaitantes conduites en bio, soit 5,3 % du cheptel français, dont 163 000 certifiées bio en 2019.

Si la progression du cheptel de vaches allaitantes bio ne dépasse pas les 5 % en 2019, comme l’année précédente, en revanche on dénombrait seulement 58 000 vaches allaitantes certifiées bio en 2010, ce qui représente une croissance de 181 % du cheptel allaitant bio en moins de 10 ans.

Jusqu’à récemment, le cheptel se développait à un rythme moyen de 12 % par an depuis 2009, avant tout grâce à la conversion de nouveaux élevages, les agrandissements étant peu fréquents. C’est en 2015 que les conversions ont connu une progression historique, avec une croissance du cheptel qui s’est élevée à + 23 %.

La grande majorité des élevages s’engagent en bio en conversion simultanée, ce qui leur permet de produire de la viande certifiée bio (veaux et vaches) deux ans après.

(Source : Agence Bio)

Répartition du cheptel allaitant en bio en 2016

Production de viande ovine bio

Les chiffres clés

  • 1933 exploitations ovines viande bio en 2019
    • + 10 % par rapport à 2018
  • 238 000 brebis viande élevées en bio en 2019
    • +5 % d’augmentation entre 2018 et 2019
    • +10 % de progression en moyenne annuelle depuis 2012
    • 7 % du cheptel total français de brebis viande
  • Environ 110 brebis par élevage
  • 1861 tonnes équivalent carcasse ovins bio en 2019
    • 11 % de plus qu’en 2018

Les élevages d’ovins viande

On compte 2169 élevages d’ovins viande engagés en bio en 2019, dont 1933 certifiés bio, ce qui représente un peu plus de 238 000 brebis allaitantes, soit 7 % du cheptel français.

(Source : Agence Bio)

Répartition du cheptel de brebis allaitantes en bio en 2016

Pour en savoir plus sur la production ovine

Deux états des lieux ont été réalisés dans le cadre du projet CASDAR ReVABio :

Fourrages

Les productions bovines et ovines sont dépendantes de surfaces fourragères, notamment de prairies, dont elles permettent le maintien. Plus de 10 % des surfaces fourragères de France sont aujourd’hui conduites en bio. Et plus de la moitié des surfaces fourragères bio concerne des surfaces toujours en herbe.

Part des surfaces fourragères en bio en 2015

Les surfaces fourragères se sont bien développées en 2015, avec 2 000 producteurs supplémentaires qui ont été certifiés pour des surfaces fourragères, et une augmentation de plus de 150 000 ha. Ces surfaces accompagnent le développement de l’élevage bio de ruminants allaitants et occupent plus de 60 % de la sole bio.

Cependant leur progression a été moins marquée que les autres surfaces agricoles en 2019, de seulement 10 % de plus par rapport à 2018, en corrélation avec le ralentissement de l’engagement des élevages de ruminants, allaitant ou laitiers, qui avait atteint des niveaux records les trois années précédentes.

Ces surfaces représentent désormais 1,372 millions d’ha en bio et en conversion, dont 1,115 millions d’ha de surfaces certifiées bio en 2019. Et ce sont presque 30 000 exploitations qui sont certifiées pour des surfaces fourragères en 2019, soit 11 % de plus qu’en 2018.

Répartition des surfaces en herbe

(Source : Agence Bio)

Et en Europe ?

En 2018, près de 1,3 million de bovins boucherie sont certifiés bio dans l’Union européenne sur un total de 4,3 millions de bovins (lait et viande). L’Espagne est le premier pays producteur (16% du cheptel européen), suivi par la France (15%) et l’Italie (13%).

Pour les ovins, plus de 5,7 millions de têtes sont certifiées en bio, soit plus de 5,8% du cheptel. En 2017, la Grèce est devenue le premier pays éleveur (23% du cheptel européen en 2018), devant la France (20%), le Royaume-Uni (14%) et l’Italie (12%).

Pour plus de détails : les chiffres 2019 de l’Agence Bio sur la bio dans l’Union Européenne.

Marchés & consommation

Volumes

En 2019, les abattages bio représentent 11 192 TEC gros bovins laitiers, 17 544 TEC gros bovins allaitants, 3237 TEC veaux et 1861 TEC ovins.

© Commission Bio d’Interbev

Evolution des abattages de gros bovins bio(Source : Commission Bio d’Interbev – Observatoire des viandes bio 2019)

Ventes

La dynamique des achats de viande bio (toutes viandes confondues) est poussée par les viandes hachées et les produits élaborés. En 2020, la progression des ventes de viande hachée bio en GMS (Grandes et Moyennes Surfaces) s’élève à +10,8 % en volume et +14,1 % en valeur par rapport à 2019 (d’après le panel IRI). La majorité des ventes en volume est réalisée en grande distribution (56 % des volumes vendus en GMS en 2019).

Le second circuit de distribution de viande bio reste les magasins spécialisés, avec 14,7 % de parts de marché et une progression de +10 % entre 2018 et 2019. La boucherie artisanale représente également une part non négligeable des volumes de viande bio vendues, avec 12,2 % des volumes et une évolution de +12 %. La vente directe, quant à elle, représente un peu plus de 9 % de la distribution de viandes bio (4 980 tonnes vendues en 2019). La restauration hors domicile (RHD) est peu présente sur ce secteur, mais on note une montée en puissance : + 34 % de viandes bio commercialisée en 2019 en RHD par rapport à 2018 (pour un total de 4 085 tonnes vendues en 2019).

Consommation

La viande fait partie du top 5 des produits consommés en bio. La consommation de viande bio est stable et bénéficie d’une image positive auprès des consommateurs, qui semblent assez bien connaitre les caractéristiques de la production biologique, et notamment que l’élevage bio apporte des garanties pour le bien-être animal.

Les consommateurs souhaitent voir davantage de produits bio dans les différents circuits de distribution. L’étude IFOP de 2020 commandée par la Commission Bio d’Interbev montre que 61 % des consommateurs de viande jugent qu’il n’est pas facile de trouver de la viande bio en restauration hors domicile et 46 % privilégieraient un restaurant qui en propose.

D’après cette même enquête, 72 % des consommateurs de produits carnés déclarent manger de la viande bio (soit 13 points de plus qu’en 2015). 60 % des personnes interrogées jugent qu’il est justifié de payer plus cher que pour une viande non bio, ce chiffre atteignant 70 % chez les consommateurs de viande bio.

Pour les ¾ des Français, la viande bio est produite dans des conditions respectueuses de l’environnement (78 %) et du bien-être animal (74 %).

En effet, lorsque l’IFOP interroge les personnes sondées qui déclarent en consommer (soit 72 % du panel), les raisons avancées sont les suivantes :
– La viande bio vient d’élevages respectueux du bien-être animal ;
– Elle est bénéfique pour la santé ;
– Elle est davantage contrôlée sur le plan sanitaire ;
– Elle a meilleur goût ;
– Elle permet d’assurer aux éleveurs un meilleur revenu ;
– Elle est bénéfique pour l’environnement ;
– Et en consommer relève d’un acte citoyen.

En interrogeant les personnes sondées sur leur perception des élevages bio, le bon traitement réservé aux animaux (alimentation qualitative, bio et sans OGM, non recours aux antibiotiques, pesticides et produits chimiques) et les pratiques d’élevage (plein air, mise à disposition de surfaces suffisamment grandes…) figurent en première ligne.

Pour en savoir plus, retrouvez les résultats du sondage IFOP dans le communiqué de novembre 2020 de la Commission Bio d’Interbev.

(Source : étude IFOP 2020 pour la Commission Bio d’Interbev)

Témoignage de Jean-François Vincent, secrétaire national viande de la FNAB

« Jusque dans les années 80, la viande bio était avant tout une affaire de vente directe. Mais la nécessité de construire des filières sur une plus grande échelle s’est imposée assez vite.

Des démarches collectives avaient été engagées au sein des GRAB pour mettre en place des filières en créant des structures collectives de commercialisation (coopératives, SARL, associations…) en s’adressant aux bouchers détaillants et aux magasins spécialisés bio. Ces débouchés locaux, porteurs d’avenir mais progressant trop lentement, sont vite apparus insuffisants par rapport aux besoins des éleveurs de plus en plus nombreux qui avaient ou voulaient engager une démarche de conversion de leur troupeau viande.

Dès 1996, ces structures régionales, réunies au sein de la Commission Viande de la FNAB, ont mis en place un partenariat avec le distributeur Auchan, formalisé à travers une charte de la viande bio qui instituait une gestion tripartite associant producteurs, abattoir et distributeur.

En bovins viande, si les conditions d’élevage ne sont pas très différentes entre un élevage traditionnel à l’herbe et un élevage bio, le type de viande produit change fortement : il n’y a de marché en bio ni pour les broutards ni pour les jeunes bovins (taurillons). Cela a donc demandé aux éleveurs d’engraisser, même s’ils le faisaient déjà quelquefois (vaches de réforme, génisses, châtrons), voire de développer de nouvelles productions (veaux de lait, …). En moyenne, c’est guère plus de 30 % du troupeau allaittant qui est engraissé et valorisé en bio.

Ces filières, créées par les producteurs, ont intégré dès le départ la nécessité d’inclure la prise en compte des animaux non valorisés en bio dans le prix de la viande bio.

En ovins, où tous les agneaux sont vendus finis, la difficulté venait surtout de l’utilisation de concentrés, donc d’un différentiel de coûts par rapport au conventionnel plus élevé qu’en bovins. La difficulté en filières longues a toujours été de positionner un prix d’agneaux bio suffisant par rapport à l’agneau français, qui bénéficie déjà d’un prix élevé par rapport aux autres viandes, mais néanmoins juste suffisant pour rémunérer ses éleveurs.

Nous disposons de peu de données et références sur la production d’agneaux bios. Après le CASDAR Agneaux Bio qui avait permis de commencer à en recueillir, un nouveau Casdar, RevABio, a démarré l’an dernier. En même temps, la Commission bio Interbev Inaporc a démarré un suivi des coûts de production en 2019. Conjugués avec ceux des élevages du réseau Inosys, cela devrait permettre d’avoir des données fiables et suivies pour les principaux systèmes d’élevage. Une faible quantité de concentrés consommée par le couple mère-agneau et un minimum de productivité numérique semblent toujours les deux marqueurs de la rentabilité d’un élevage ovin viande bio. »