Légumes

La conversion de son exploitation à l’agriculture biologique est une opération qui prend du temps, de l’énergie et demande de la volonté ! C’est la période de transition entre l’agriculture conventionnelle et le moment où l’exploitation pourra certifier ses produits sous le label AB. La conversion débute au moment où le producteur notifie son activité auprès d’un organisme certificateur et respecte rigoureusement les principes du cahier des charges européen de production biologique.

Voici quelques recommandations pour réussir son passage à la bio en production légumière ou en maraîchage.

Légumes bio – crédit GAB du Jura

La période de conversion pour le maraichage ou la production de légumes est de deux ans. Pendant ce moment, le producteur respecte strictement le cahier des charges de l’agriculture biologique.

Réfléchir aux différents aspects de la conversion

Avant d’entrer dans cette phase de conversion, le projet doit être mûrement réfléchi car il peut avoir des impacts sur l’ensemble des dimensions de la ferme : humaine & organisationnelle (plus de main d’œuvre), technique (changement de système de culture, rotation, fertilité) et économique (pas les même débouchés, besoin d’investir au départ). On conseillera donc de toujours prendre le temps de bien se préparer.

Maraîcher bio, pourquoi pas vous ?

Être maraicher bio, qu’est ce que c’est ?

« Être maraîcher bio, c’est retrouver le bon sens paysan ! Réfléchir et mettre en place des assolements et des rotations cohérentes, c’est anticiper ses débouchés en privilégiant la diversité, c’est aussi innover que ça soit sur le choix des espèces et variétés, sur le choix et l’adaptation du matériel à ses besoins (une petite bricole sur la bineuse et ce sont de précieuses heures de travail de gagnées) mais également sur la commercialisation. C’est évidemment un métier physique qui demande de l’expérience mais c’est un métier passionnant, valorisant, indépendant ce qui ne doit pas empêcher la réflexion et l’échange collectif notamment au sein du réseau FNAB. »

Jean-Paul Gabillard, maraîcher bio en Bretagne et secrétaire national Légumes à la FNAB

Légumier bio, pourquoi pas vous ?

Témoignages de Julien Jansen et Vincent Nivet

https://www.youtube.com/watch?v=vrDPihJwpuQ&feature=youtu.be

Témoignage de Bernard Doré

Témoignages issus sur projet CASDAR Légumes Plein champ bio

D’autres témoignages à découvrir

Points d’attention techniques

Les points d’attention pour la réussite technique d’une conversion en production de légumes ou en maraichage sont :

  • La gestion de la fertilité – L’objectif n’est pas uniquement de remplacer des produits de synthèse par d’autres d’origine organique. En agriculture biologique, l’approche globale de la fertilité et l’amélioration de la vie des sols est recherchée sur le long terme : comment maintenir un bon équilibre ?
  • Les rotations -Il faut réfléchir d’une manière globale à la configuration de ses cultures : le passage en bio va amener plus de rotations des cultures, l’assolement va se complexifier. Les rotations sont non seulement obligatoires réglementairement en bio mais surtout nécessaires du point de vue de la gestion du parasitisme et des adventices. Des complémentarités avec des éleveurs sont à réfléchir pour des échanges de fertilité contre des céréales ou de la paille.
  • Pour les légumes de plein champ, il faut anticiper que les terres vont aussi porter des céréales, des prairies ou des engrais verts dans la rotation afin de restaurer la fertilité ou se prémunir de certains ravageurs.
  • La gestion des adventices – Qui dit maraichage bio dit interdiction des herbicides de synthèse… et souvent le recours d’autres techniques voire à plus de main d’œuvre. Accueillir une équipe plus large de salariés ou devenir employeur ne s’improvise pas.
  • Des techniques préventives pour les maladies et ravageurs – Le principe sera avant tout de chercher à prévenir plutôt que guérir
  • Le respect de la saisonnalité des cultures – Difficile d’être à contre saison en bio !
  • Les semences – Les semences et plants de pommes de terre utilisés en AB doivent être obtenus par le mode de production biologique. L’utilisation de semences conventionnelles non traitées (NT) est strictement encadrée. Toutes les semences biologiques et le fonctionnement des dérogations sont disponibles sur le site Semences Biologiques.

En savoir plus sur les pratiques et techniques en légumes bio.

Points d’attention sur les débouchés

Enfin, un projet de conversion doit intégrer des questionnements sur sa commercialisation, qu’elle soit orientée vers les circuits courts ou les circuits longs. Où irai-je vendre mes produits ? Ma coop prend-elle en charge ses produits ? Ai-je le souhait de passer vers des circuits courts ? Si oui, vers qui me tourner pour l’étude des possibles ? En fonction des décisions prises, cela pourra avoir un fort impact sur la gestion du temps de travail dans la ferme.

La conversion à l’agriculture biologique entraine des conséquences sur ses débouchés. Un changement d’opérateur économique est à prévoir. La filière bio est structurée autour d’opérateurs collectifs ou individuels. Le marché est actuellement en forte croissance et la demande en légumes biologiques est forte. En savoir plus sur la filière des légumes bio

Certaines filières se sont structurées autour d’outils de régulation et connaissent une stabilité plus importante qu’en conventionnel. Une étude menée par le cabinet AND International en 2014 a montré que plus de 90% des pommes de terre biologiques écoulées en circuit long font l’objet d’un contrat entre le producteur et le premier metteur en marché. Les filières bio sont donc organisées et il est important de se rapprocher des opérateurs déjà en place pour réfléchir la commercialisation de ces futures productions biologiques afin de respecter cet équilibre de marché.

Les aides à la conversion bio

Des aides à la conversion bio sont ouvertes sur tout le territoire, avec des conditions qui varient selon les régions. Les mesures bio sont déclinées selon le même principe que les mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) avec des engagements pluriannuels (5 ans) et visent à compenser les surcoûts et manques à gagner liés aux pratiques biologiques. Ces aides directes destinées aux producteurs en conversion sont mises en place dans le cadre des programmes de développement ruraux régionaux (PDRR). Ces programmes s’insèrent dans le second pilier de la politique agricole commune, pilier du développement rural. En savoir plus sur les aides à la conversion bio.

Être accompagné

Des questions techniques ? Besoin de contacts dans les filières bio ? Besoin d’évaluer la faisabilité de votre conversion ? Contactez les groupements de producteurs bio du réseau FNAB qui accompagnent les agriculteurs dans leur réflexion. Expert de ces questions,  notre réseau de producteurs bio vous propose des diagnostics de conversion, des simulations du passage en bio via outil informatique, des études de marché visé ou vous accompagne dans vos démarches administratives (aides, notifications).

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