BIBLI’CAPRI : recueil bibliographique sur l’élevage des jeunes caprins

Publié le : 18 avril 2025

ÉTUDES, GUIDES TECHNIQUES ET PROJETS DE RECHERCHE SUR L'ELEVAGE DES JEUNES CAPRINS (BIO OU NON)

Cet article recense et rassemble le maximum d’études, de guides techniques et de projets de recherches sur l’élevage des chevrettes et chevreaux. Cette synthèse bibliographique sert à s’orienter plus rapidement vers les ressources et contenus existants, que ce soit pour les éleveurs caprins qui s’interrogent sur leur système, en particulier sur l’élevage des jeunes caprins, ou pour les animateurs et techniciens qui les conseillent. Elle est également disponible en format PDF à ce lien.

Général

par la CAB Pays de Loire

Le guide comporte les thématiques suivantes :

  • Construction d’un projet : clarifier ses objectifs, analyser sa situation, définir son
    système de production et les principaux points de vigilance (charge de travail,
    troupeau, bâtiments, transfo et commercialisation, autonomie et aspect
    économique)
  • Installation/conversion en AB : les principes de bases
  • Conduites d’élevages : références technico-éco, alimentation et évaluation de son
    autonomie, aspects sanitaires, reproduction, caractéristiques des principales races,
    élevages des jeunes
  • Commercialisation en filière longue en Pays de la Loire
  • Exemples de fermes
    • p. 23-24 pour conseils sur l’élevage des chevreaux et chevrettes avec des
      exemples de pratiques d’allaitement
    • p. 30-31 : engraissement 3 semaines des chevreaux et élevage des chevrettes de
      renouvellement sous les mères
    • p. 34-35 : chevrettes de renouvellement avec lait maternel puis de vache

L’ancienne version est accessible à ce lien pour se faire une idée. La nouvelle édition de ce guide est en vente à ce lien : https://www.biopaysdelaloire.fr/recueils-techniques/

ALLAITEMENT DES JEUNES

par le PEP Caprin, et différents conseils pour réussir l’allaitement de ses chevreaux par le PEP Caprin, et différents conseils pour réussir l’allaitement de ses chevreaux
  • Aliment d’allaitement (en bio) : régularité, pas de transmission des pathogènes du
    lait, facile mais achat extérieur et peu de références produit
  • Lait maternel thermisé : pas de transmission CAEV, diarrhées et valorisation lait en
    phase colostrale mais perte de lait commercialisable, énergivore et temps de travail élevé
  • Lait maternel brut : valorisation lait en phase colostrale mais risques sanitaires et perte de lait commercialisable
  • Lait acidifié de vache : pas de transmission CAEV, diarrhées + économique mais nécessite élevage extérieur si on n’a pas de vache sur la ferme
  • Lait maternel acidifié : valorisation du lait en phase colostrale et pas de transmission des diarrhées mais d’autres risques sanitaires sont observés, d’autant que la pratique est plus énergivore et entraîne une perte de lait commercialisable
par le PEI TALC
  • Rentrer en conformité avec l’évolution réglementaire (2021) : sur l’arrêt d’utilisation d’aliments d’allaitement conventionnels : faut-il passer au lait maternel ?
  • Tests des laits maternel acidifié, thermisé et lait de vache acidifié : et comparaison des performances zootechniques, itinéraires  techniques, coûts et résultats économiques, conditions de travail, intérêts et limites de chacune, retours d’expérience de fermes
  • Les différents risques sanitaires (CAEV, Mycoplasmes pathogènes,
    Paratuberculose) et les principales recommandations
  • A retenir :
    • Zootechnie : les 3 modalités testées donnent des résultats satisfaisants
    • Sanitaire : l’aliment d’allaitement est le plus sûr. Pour une utilisation du lait
      maternel, seule la thermisation protège efficacement.
    • Économique : importance de calculer son coût d’allaitement, qui est propre à chaque ferme. L’automatisation des techniques peut être souhaitable mais il faut analyser par rapport à l’économie de temps de travail que cela permet
par le Cap Pradel de l’IDELE (alimentation rationnée, concentrés à volonté, rationnée vs à volonté : quel choix faire ?)

Descriptif de l’alimentation aux différentes phases de la vie des chevrettes (naissance – 2 jours – sevrage – 4 mois – de 4 à 9 mois)

par l’ANSES, le CIVAM Haut-Bocage et l’OMACAP (enquête auprès de 40 éleveurs en 2021)
  • Quelles motivations ? : principalement par éthique et plaisir, pour créer un lien mère-jeune, pour un gain de temps, pour la croissance des chevrettes et pour le bien-être et la santé des animaux
  • Quelles conduites ? : temps passé avec les mères, âge au sevrage, accès au pâturage et gestion de la traite
  • Retours sur la pratique :
    • relation humain-animal (70% disent que les chevrettes sont plus farouches)
    • comportement au moment de la séparation, impacts économiques et sur le temps de travail (revenu n’a pas été trop impacté et 80% disent travailler moins)
    • impacts zootechniques et sanitaires (80% disent que la croissance des chevrettes s’est améliorée)
    • bénéfices et inconvénients cités par les éleveurs (éthique, plaisir, moins de stress, gain de temps, confort, etc. vs animaux plus farouches, impacts économiques négatifs, etc.)

ENGRAISSEMENT DES CHEVREAUX

dans le cadre du projet Val Cabri
  • Motivations : meilleure valorisation du chevreau et des atouts de la ferme (bâtiments, proximité d’un abattoir…), diversifier produit, reporter pic de production…
  • Quelle rentabilité ? si un débouché est assuré (pas facile en filière courte), la rentabilité est très bonne
dans le cadre du projet Val Cabri (enquête auprès de 12 éleveurs)
  • En filière courte : 20% des éleveurs touchent plus de 2 SMIC/UMO
    • Variabilité liée à la fixation de son prix de vente donc à son prix de revient (lié à ses exigences de revenus et à son contexte d’élevage et de commercialisation)
  • En filière longue : plus de la moitié touchent plus de 2 SMIC/UMO
    • Variabilité liée à : variation de l’utilisation de lait post-colostral, taux de mortalité puis à période de vente et disponibilité de la main-d’œuvre
dans le cadre du projet Val Cabri
  • Effets de l’aliment (lait, lait en poudre puis foin ou lait en poudre puis maïs) sur la
    qualité de la viande :

    • croissance (pas de différence, tout se joue dans le premier mois)
    • consommation de lait (le lait maternel est plus consommé)
    • alimentation solide (le lot avec 0% de PLE en consomme plus que les 2 autres)
    • le coût de l’alimentation au lait maternel est bien plus élevé que les 2 autres (l’alimentation solide a un coût dérisoire par rapport à l’alim lactée)
    • qualité des carcasses (la viande est plus blanche avec le lait maternel et plus rouge pour les autres)
    • la qualité des viandes (viande maigre, mais plus persillée qu’un chevreau léger. Il n’y a pas de différence de qualité entre les lots)

VIANDE DE CHEVREAU : VALORISATION ET COMMERCIALISATION

dans le cadre du projet Val Cabri

dans le cadre du projet Val Cabri
suite de Val Cabri, porté par l’IDELE
par Interbev

Il existe seuls 4 abattoirs conséquents (>1000 chevreaux/an) dans toute la France métropolitaine (Abattoir de Ponte Leccia en Corse (2B), Abattoir municipal de Sisteron (04), Abattoirs mélusins à Lusignan (86) et Aminecov à Ezanville (95))

par le syndicat caprin de la Drôme
  • Différents circuits possibles
    • Approvisionnement de la restauration collective
    • Approvisionnement d’un restaurateur
    • Transformation en produits de charcuterie
  • Démarches administratives
  • Différents statuts sanitaires (Vente directe, « Dérogation à l’agrément », Agrément CE, cas particuliers point de vente collectif et vente par internet)
  • Le PMS : plan de maîtrise sanitaire
  • Transport des animaux et des denrées
  • Étiquetage et stockage
  • Facturation
par le syndicat caprin de la Drôme
étude de faisabilité économique et technique d’un atelier
d’engraissement à la ferme pour une ferme déjà en élevage caprin par la région AuRA
  • Permet d’évaluer le coût d’engraissement d’un lot de chevreau et donc le prix minimum qui permettra
    de rémunérer le travail de l’éleveur
  • Renvoie :
    • Soit une marge de l’atelier d’engraissement de chevreaux
    • Soit un prix de revient de l’engraissement du chevreau

(à partir de la page 33) dans le cadre du projet Val Cabri par le Cap Pradel

50% en avait déjà consommé avant l’étude. Pour les autres : 75% disent
méconnaitre cette viande et 60% avoir des difficultés à s’approvisionner
Gigot et épaule sont les plus appréciés alors que le demi-casque est le moins

LA REPRODUCTION DES CHÈVRES

Maitrise de la reproduction dans les élevages de petits ruminants en conversion bio par l’ITAB
  • Description et évaluation des pratiques de maitrise de la reproduction, notamment en AB
  • Développement de nouvelles méthodes de gestion de la reproduction : détection automatisée des chaleurs
  • Identification de phéromones sexuelles mâles et fabrication d’un spray pour mimer ce process
  • Avis des éleveurs : 60% des éleveurs caprins bio enquêtés n’utilisent pas de technique de reproduction particulière, 1/3 ont recours à l’effet mâle
  • Avis des intervenants en élevage : besoin de mieux maitriser l’effet mâle et de porter un soin particulier aux reproducteurs, à la sélection des animaux mis à la reproduction ou encore de l’intérêt de développer des  lactations longues

par l’IDELE
  • Maitriser la reproduction pour piloter la production laitière (désaisonner les mises-bas, pratiquer des lactations longues et/ou avoir une période de reproduction de saison)
  • Bonne gestion de la reproduction (choisir les bons reproducteurs, choisir la bonne saison de reproduction)
  • Recours à l’effet bouc
  • Programme lumineux (alternance de jours cours et de jours longs)

L’induction de la lactation consiste à tarir une chèvre vide et à la stimuler manuellement au niveau des trayons lors de la mise bas des autres chèvres. Cette pratique permet de laisser une 2nde chance pour les chèvres en échec de reproduction et d’avoir moins de chevreaux, tout en gardant une période de tarissement. Le FiBL France, pionnier sur la recherche sur cette thématique, a réalisé deux projets, Lactodouce et Gente Dairy.

> Lactodouce (2021-2022) pour évaluer la faisabilité de l’induction de la lactation, par le FiBL France

– Quelques chiffres, en résumé :

  • 61% des chèvres non gestantes stimulées ont démarré une lactation sur les 28 chèvres stimulés de 6 élevages.
  • Les chèvres augmentent progressivement leur niveau de production et atteignent ceux des gestantes à mi- lactation avec une composition de lait identique.
  • Le niveau de production est 30% plus faible que celui des autres chèvres du troupeau.
  • Les chèvres non gestantes qui démarrent une lactation ont un niveau de prolactine plus élevé que celles qui ne feront pas de lait avant le début de la stimulation.

Présentation du projet

Synthèse des résultats

> Gentle Dairy (2023-2025) pour évaluer les facteurs favorisant l’induction de la lactation, par le FiBL France

– Quelques chiffres, en résumé :

  • Une étude réalisée sur 83 chèvres de 10 fermes différentes.
  • 70% des chèvres induites produisent du lait, et déjà 51% après 3 semaines de stimulation.
  • La race (Saanen vs Alpine), le niveau de production des chèvres (faible vs forte productrice), la parité (primipares vs multipares), la présence de chevreaux dans le troupeau n’ont pas impacté le taux de réussite de l’induction de la lactation.
  • L’accès à l’extérieur et les chèvres avec un bon état corporel (NEC > 3) ont plus de réussite à l’induction de la lactation.

Présentation du projet

LA SANTÉ DES JEUNES CAPRINS

par le PEP Caprin
  • La santé des chevreaux commencent par la bonne santé des mères (notamment dans les derniers mois de gestation) à avoir une bonne alimentation le dernier mois + bien tarir
  • Porter une attention particulière aux bâtiments réservés aux jeunes
  • Bien gérer les mises-bas et les premiers jours (alimentation, séparation pour réduire les risques de contamination)

LA RÉGLEMENTATION

par Produire Bio
  • Alimentation avec des poudres de lait se fait avec poudre de lait naturel (pas d’ajout de graisses végétales à de la poudre écrémée)
  • Utilisation de poudre de lait non bio reste autorisée mais seulement après une préconisation vétérinaire (si il y a des risques sanitaires)