Alimentation des chevreaux et chevrettes bio en phase lactée : précisions sur la réglementation

Publié le : 12 octobre 2020

Information aux éleveurs et éleveuses de chèvres bio et opérateurs de la filière - Octobre 2020

Le futur règlement bio, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2022, précise que les laits reconstitués contenant des matières d’origines végétales ne pourront pas être considérés comme du « lait naturel » et ne pourront pas être utilisés en bio pour l’alimentation des jeunes mammifères. C’est le cas de certaines poudres de lait actuellement certifiées et « utilisables en AB ». Par contre, l’utilisation de lait en poudre non bio pour raison sanitaire, justifiée par une préconisation vétérinaire, n’est pas remise en cause jusqu’à présent.

Ce qui change : certaines poudres de lait bio ne seront plus utilisables en AB dans la future réglementation

Le règlement européen sur l’agriculture biologique, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2022, interdit l’utilisation des lactoremplaceurs dans l’alimentation des jeunes mammifères. Il précise que les laits reconstitués en poudre, contenant des matières d’origine végétale ou d’autres substances (composés chimiques de synthèse, additifs…) ne peuvent être considérés comme des « laits naturels ».

En conséquence, les aliments d’allaitement, ou poudres de lait, contenant des matières d’origine végétale ou des composants chimiques de synthèse ne pourront pas être considérés comme des laits « naturels ». Or certaines poudres de lait actuellement « utilisables en AB » contiennent des matières grasses d’origine végétale : ces aliments, bien que certifiés bio, ne répondront plus à la définition d’un « lait naturel » et ne seront donc plus « utilisables en AB » dès 2022.

Pas de changement dans la réglementation actuelle : l’utilisation de poudre de lait non bio suite à une préconisation vétérinaire n’est à ce jour pas remise en cause

Le règlement bio (Article 14 du RCE/834/2007, article 20 du RCE/889/2008, et Guide de lecture de janvier 2020) indique que tous les jeunes mammifères doivent être nourris au lait maternel, de préférence à d’autres laits naturels. Ces autres laits naturels peuvent être entiers ou non, liquides ou en poudre, et doivent être certifiés bio et sans aucun additif. L’utilisation de lait non bio reste cependant possible « dans le cadre de la prophylaxie contre les maladies transmissibles par le lait maternel et sous justification vétérinaire ».

En effet, à ce jour, l’utilisation de poudre de lait non bio suite à une préconisation vétérinaire reste tolérée notamment en élevage caprin pour des raisons de lutte contre le CAEV. La conséquence d’une utilisation de lait reconstitué non bio justifiée par une préconisation vétérinaire reste le déclassement des jeunes, qui repartent en conversion au sevrage. Autrement dit, à l’heure actuelle, rien ne change concernant l’alimentation des jeunes ruminants bio.

Anticiper et accompagner les évolutions réglementaires

Pensez tout d’abord à vérifier auprès de votre organisme certificateur que l’aliment que vous utilisez pour l’alimentation lactée de vos jeunes animaux sera conforme au nouveau règlement. Dans le cas contraire, commencez à chercher une autre solution (lait maternel, lait de vache bio, poudre de lait bio conforme au cahier des charges 2022) : n’hésitez pas à vous tourner vers votre GRAB/GAB pour rester informé des dernières actualités et informations disponibles sur ce sujet.

Souhaitant mieux connaître les pratiques d’élevage des chevrettes et des chevreaux en bio, afin d’anticiper et d’accompagner au mieux les futures évolutions réglementaires, une enquête en ligne sera prochainement envoyée aux éleveurs par le réseau FNAB. Cette consultation aura pour objectif de dresser l’état des lieux des pratiques et d’identifier les marges de manœuvre à l’échelle des élevages, pour trouver des solutions cohérentes, conformes au règlement, mais aussi techniquement et économiquement viables pour les éleveurs et éleveuses bio.