Alternatives à la castration des porcs bio – Projet CASDAR Farinelli

Publié le : 6 février 2020

Le projet CASDAR FARINELLI a été officiellement lancé le 1e janvier 2020 pour 42 mois. Ce projet ambitieux qui réunit un large consortium d’acteurs est piloté par la FNAB, l’ITAB et FOREBIO, avec le soutien du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire. Il vise à améliorer le bien-être des porcs mâles en élevage biologique en recherchant des alternatives à la castration telle qu’elle est pratiquée actuellement.

FARINELLI

Le projet

Le projet FARINELLI a pour objectif d’améliorer les pratiques des éleveurs en agriculture biologique concernant la castration, avec une dimension filière. Deux leviers sont ciblés dans le cadre de ce CASDAR :

  1. Développer l’élevage des porcs mâles non castrés et la valorisation de leurs carcasses
  2. Améliorer la prise en charge de la douleur lors de l’acte de la castration et en post-opératoire

Le projet réunit un consortium d’acteurs complémentaires et compétents :

  • Les partenaires techniques impliqués

FARINELLI Partenaires

 

  • Les autres partenaires associés aux différentes actions
    • Développer l’élevage de porcs mâles non castrés et leur valorisation : WELFARM
    • Améliorer la prise en charge de la douleur : CAVAC, ONIRIS, Vétopôle 26

Le risque d’odeurs désagréables à la cuisson des viandes est le principal frein à l’arrêt de la castration. En effet, ces odeurs sont potentiellement sources de rejet par certains consommateurs.

Les leviers d’actions recensés dans la littérature (réduction de l’âge à l’abattage, alimentation adaptée, conduites d’élevage, génétique) pour diminuer la prévalence des carcasses odorantes sont plus ou moins envisageables en agriculture biologique. Une étude propre à l’élevage biologique était donc nécessaire en complément de celles menées en élevage conventionnel, qui est aussi en recherche de solutions.

Applicabilité en bio des principaux leviers techniques identifiés en conventionnel :

Même s’il est possible de réduire fortement la teneur en composés odorants, il ne sera pas possible d’obtenir des niveaux indétectables sur toutes les carcasses. Une stratégie d’utilisation des carcasses odorantes de porcs mâles non castrés sera donc à définir afin de préserver l’équilibre économique de la filière, qui serait dégradé, si certaines carcasses produites en bio étaient déclassées.

Cet axe de travail fait donc intervenir les différents échelons de la filière :

  1. les éleveurs qui seront amenés à modifier leurs pratiques d’élevage pour s’adapter à la production de mâles non castrés en minimisant le risque d’odeurs désagréables ;
  2. les abatteurs qui devront trier et gérer les carcasses selon leurs caractéristiques ;
  3. les transformateurs qui devront adapter leur façon d’utiliser les carcasses et de transformer les viandes de porcs mâles non castrés, afin de préserver la qualité organoleptique des produits.

Des outils pour vous accompagner

FARINELLI AutodiagnosticDans le cadre de ce projet, un outil d’auto-diagnostic a été développé pour vous permettre de comparer vos pratiques avec celles recommandées pour une conduite de porcs mâles non castrés.

Ce questionnaire est divisé en 4 sections (conduite ; logement ; caractéristiques des porcs ; alimentation) et ne vous prendra que quelques minutes à compléter.

Un bilan de vos réponses s’affichera à la fin de chaque section et un bilan global vous sera proposé à la fin de l’auto-diagnostic.

➡️Réaliser l’auto-diagnostic

 

FARINELLI Fiches thématiques

Ces fiches présentent les principales conclusions issues de l’expérimentation menée dans le cadre du CASDAR FARINELLI, qui a permis de mettre en perspective les enseignements acquis par la filière porc conventionnelle. Ces fiches abordent l’élevage des porcs mâles non castrés. Les travaux sur la valorisation des carcasses (produits, équilibre économique de la filière) se poursuivent et feront l’objet de publications ultérieures.

Cette fiche décrit l’influence des différents paramètres de l’environnement ou de la conduite d’élevage sur le comportement des porcs mâles non castrés ainsi que des recommandations pour améliorer leur bien-être.

Cette fiche décrit l’influence des différents paramètres de l’alimentation (composition et disponibilité de l’aliment en particulier) sur les performances, le bien-être et la qualité des carcasses et des viandes de porcs mâles non castrés.

Cette fiche décrit l’influence de différents paramètres de l’environnement (nombre et taille des cases, sexage, entretien de la litière, propreté de la courette, possibilité pour les animaux de se rafraîchir…) sur la propreté des cases et des porcs mâles non castrés, ainsi que sur la qualité de l’air.

Cette fiche décrit l’influence des différents paramètres de l’environnement et de la conduite des porcs avant le transfert à l’abattoir sur la qualité des carcasses (lésions, odeurs sexuelles, composition).

Cette fiche décrit des exemples de performances obtenues avec des porcs mâles non castrés dans des élevages de porcs biologiques sélectionnés pour participer au projet de recherche Farinelli.

Ressources & Actualités

Retrouvez le replay du Webinaire de présentation du projet :

& Bientôt, une vidéo sur les bonnes pratiques d’élevage et ainsi qu’une nouvelle fiche technique sur la transformation des carcasses de porcs mâles non castrés.

Articles

Publications scientifiques

Présentation

  • « La conduite alimentaire comme levier pour améliorer différentes dimensions de la qualité des produits porcins issus de l’agriculture biologique » , Présentation par Chloé Van Baelen – Groupe Muscle & Qualité – juin 2023
  • « Porcs bio, élever des mâles entiers : premiers résultats », intervention au Salon La Terre est Notre Métier – septembre 2022
  • « État des lieux des pratiques des éleveurs biologiques pour la castration des porcs et les conditions d’élevage
    en engraissement », Rapport Marie Souquière – novembre 2020

Centre de ressources

Ce que dit le cahier des charges bio

Le règlement bio européen RCE 2018/848 assigne comme objectif à l’élevage biologique d’assurer « un niveau élevé de bien-être animal en respectant les besoins propres à chaque espèce. ». [1]

Le règlement bio précise que :

  • « La castration physique est autorisée pour assurer la qualité des produits et maintenir les pratiques traditionnelles de production, mais uniquement dans les conditions prévues au point 1.7.9. (voir ci-dessous) »
  • « La souffrance des animaux est réduite au minimum grâce […] à la réalisation de chaque opération à l’âge le plus approprié par du personnel qualifié. »

Le guide de lecture indique par ailleurs :

  • « La seule opération autorisée sur les porcs est la castration, qui doit être réalisée avant l’âge de 7 jours. Par dérogation, si pour des raisons anatomiques, la castration doit être pratiquée plus de 7 jours après la naissance, une anesthésie complétée par une analgésie prolongée doit être réalisée par un vétérinaire. »
  • Ce traitement est assimilé à un traitement obligatoire et n’est pas comptabilisé dans le nombre limité d’interventions allopathiques de synthèse prévues au point 1.5.2.4 de l’annexe II partie II du RUE n°2018/848.
  • La bombe de froid utilisée seule ne permet pas de répondre au critère d’analgésie suffisante conformément à la réglementation générale française
  • La technique de l’immuno-castration est interdite (confirmé dans LICE 05/10/2018).

 

Ce que dit la réglementation générale en France

Depuis 1e janvier 2022, une nouvelle réglementation encadre la castration des porcelets :

  • la castration à vif est interdite.
  • Seule la castration avec anesthésie et analgésie est autorisée
  • La castration sous anesthésie locale peut être réalisée par le détenteur des porcs ou ses salariés
  • Cet acte doit être réalisé durant les 7 premiers jours de vie du porcelet. Au-delà, le vétérinaire devra intervenir

Pour une synthèse des informations réglementaires relatives à l’entrée en vigueur de l’arrêté castration au 1e janvier 2022, consulter cette page

[1] Voir RCE 2018/848 – Article 5 – Principes généraux

FARINELLI Partenaires

 

La responsabilité du ministère en charge de l’agriculture ne saurait être engagée