Alternatives à la castration des porcelets en bio – Projet CASDAR Farinelli

Publié le : 6 février 2020

Le projet CASDAR FARINELLI a été officiellement lancé le 1e janvier 2020 pour 42 mois. Piloté par la FNAB, l’ITAB et FOREBIO, ce projet ambitieux, qui réunit un large consortium d’acteurs, vise à améliorer le bien-être des porcs mâles en élevage biologique en recherchant des alternatives à la castration telle qu’elle est pratiquée actuellement.

 

 

 

Pour une synthèse des informations réglementaires relatives à l’entrée en vigueur de l’arrêté castration au 1e janvier 2022, consulter cette page

La castration : que dit le règlement bio ?

Le règlement européen RCE 834/2007 assigne comme objectif à l’élevage biologique de respecter « des normes élevées en matière de bien-être animal et [de] répondre aux besoins comportementaux propres à chaque espèce animale. ». [1]

La castration chirurgicale des porcelets est autorisée [2] en raison de l’absence d’alternatives avérées compatibles avec la bio [3], et sans impact sur la qualité du produit final. Elle doit obligatoirement être réalisée avec anesthésie et / ou analgésie, à moins de 7 jours d’âge, afin de réduire au minimum la souffrance des animaux [4].

Désireux de s’inscrire dans une démarche de progrès, les principaux acteurs de la filière porcine biologique ont souhaité unir leurs compétences au sein du projet FARINELLI. Leur objectif :  travailler collectivement à des solutions alternatives cohérentes techniquement et économiquement, afin de garantir un niveau de bien-être toujours plus élevé aux porcs d’élevage,

Les axes de travail du CASDAR FARINELLI

Le projet FARINELLI a pour objectif d’améliorer les pratiques des éleveurs en agriculture biologique concernant la castration, avec une dimension filière. Deux leviers sont ciblés dans le cadre de ce CAS DAR :

  • Développer l’élevage des porcs mâles non castrés et la valorisation de leurs carcasses

Le risque d’odeurs désagréables à la cuisson des viandes est le principal frein à l’arrêt de la castration. En effet, ces odeurs sont potentiellement sources de rejet par certains consommateurs.

Les leviers d’actions recensés dans la littérature (réduction de l’âge à l’abattage, alimentation adaptée, conduites d’élevage, génétique) pour diminuer la prévalence des carcasses odorantes sont plus ou moins envisageables en agriculture biologique. Des études propres à l’élevage biologique sont donc nécessaires en complément de celles menées en élevage conventionnel, qui est aussi en recherche de solutions.

Même s’il est possible de réduire fortement la teneur en composés odorants, il ne sera pas possible d’obtenir des niveaux indétectables sur toutes les carcasses. Une stratégie d’utilisation des carcasses odorantes de porcs mâles non castrés sera donc à définir afin de préserver l’équilibre économique de la filière, qui serait dégradé, si certaines carcasses produites en bio étaient déclassées.

Cet axe de travail fait donc intervenir les différents échelons de la filière :

  1. les éleveurs qui seront amenés à modifier leurs pratiques d’élevage pour s’adapter à la production de mâles non castrés en minimisant le risque d’odeurs désagréables ;
  2. les abatteurs qui devront trier et gérer les carcasses selon leurs caractéristiques ;
  3. les transformateurs qui devront adapter leur façon d’utiliser les carcasses et de transformer les viandes de porcs mâles non castrés, afin de préserver la qualité organoleptique des produits.
  • Améliorer la prise en charge de la douleur lors de l’acte de la castration et en post-opératoire

Cette deuxième voie apparaît comme une piste de transition, intéressante à court et moyen terme, dans la mesure où il existe beaucoup d’incertitudes à l’heure actuelle, sur la possibilité de valoriser une grande quantité de porcs mâles non castrés dans la filière biologique.

Cet axe permettra de :

  • Tester et évaluer en station expérimentale et en élevage commercial des protocoles innovants, compatibles avec l’agriculture biologique, et permettant d’améliorer la prise en charge de la douleur
  • Proposer des recommandations aux éleveurs pour améliorer les pratiques lors de la castration

Les partenaires du projet FARINELLI

Le projet réunit un consortium d’acteurs complémentaires et compétents :

  • Les partenaires techniques impliqués

 

  • Les autres partenaires associés aux différentes actions
    • Développer l’élevage de porcs mâles non castrés et leur valorisation : WELFARM
    • Améliorer la prise en charge de la douleur : CAVAC, ONIRIS, Vétopôle 26

[1] Voir RCE 834/07 – considérant 17)

[2] Voir RCE 889/08 – article 18 – alinéa 2 : « La castration physique est autorisée pour assurer la qualité des produits et maintenir les pratiques traditionnelles de production, mais uniquement [sous certaines] conditions »

[3] La technique de l’immunocastration, dont la Commission Européenne considère qu’elle n’est pas compatible avec l’agriculture biologique et qui est par ailleurs déjà amplement documentée en élevage conventionnel, n’est pas étudiée dans ce dossier

[4] Guide de lecture pour l’application des règlements – version de juillet 2019

Le projet Farinelli bénéficie du soutien financier du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation dans le cadre de l’appel à projet CASDAR Innovation et Partenariat.