Thomas Burger – Arboriculture – Bas-Rhin

La ferme en quelques mots...

Thomas Burger, arboriculteur à Steinseltz (67) – EARL Burger

SAU : 62,6 ha

  • 40 ha de pommes
  • 12 ha de céréales
  • 8 ha de poires
  • 2,6 ha de vigne

Devenir des fruits : 10 % jus, 90 % fruits à consommer

Débouchés : magasin à la ferme,coopérative Solibio, grossistes, revente à des collègues maraîchers, magasins spécialisés, Marché Bus, cave coopérative

Main d’œuvre :

  • 3 associés (Thomas, Doris, Albert)
  • 8 salariés permanents
  • 8 salariés temporaires en moyenne sur l’année

Engagement : Thomas est administrateur Bio en Grand Est, OPABA et à l’Interprofession des Fruits et Légumes Bio d’Alsace

Peux-tu nous présenter ton parcours ?

Après mon Bac S à Wissembourg, je n’étais pas forcément décidé à reprendre la ferme, mais j’ai quand même fait un BTSA Technologies Végétales à Courcelles-Chaussy. J’ai ensuite été salarié de la ferme de 2012 à 2017 : j’aimais bien travailler à la ferme et cela m’a aussi permis de me former techniquement avec des formations courtes. L’an passé [2017], je me suis installé. Ces années de salariat m’ont permis de faire ce choix non par défaut mais parce que j’aime ce métier. Ça m’a permis de commencer la transition avec mes parents et de concrétiser ce choix. Je suis arrivé sur la ferme qui est déjà en bio, qui fonctionne bien techniquement et économiquement, c’est vraiment une chance pour moi. Ce qui est bien, c’est que ma vision n’est pas en contradiction avec celle de mes parents.

Peux-tu nous retracer l’historique de la ferme ?

Mon père, Albert, s’est installé en 1984 sur une ferme en polyculture-élevage avec un peu de viticulture. Il a arrêté progressivement les animaux et au lieu d’augmenter la surface de vignes comme la plupart des agriculteurs du secteur, il a choisi de s’orienter vers l’arboriculture et de vraiment se spécialiser à partir du début des années 2000, suite à la retraite de mon grand-père maternel par ma mère, Doris. Mes parents se sont progressivement orientés vers la bio pour se convertir en 2001, notamment suite à la visite d’une ferme arboricole allemande où mon père s’est rendu compte que c’était possible de faire de la bio en ayant de beaux fruits et que ça fonctionnait en respectant l’environnement.

Quelles sont les particularités de la ferme ?

Malgré la spécialisation en arboriculture, on a eu à cœur de cultiver la diversité avec 40 variétés de pommes, 10 variétés de poires, des mirabelles, des quetsches, des petits fruits (cassis, framboises, groseilles).

Le choix a été fait de privilégier, sur les ¾ de la surface, des variétés produisant moins de volume mais plus gustatives et plus adaptées au mode de production bio. On s’est rendu compte que même en produisant moins, on arrive à sortir un revenu. Bien sûr, on fait aussi toujours des variétés connues car certains clients les demandent comme la Gala.

 

Une autre particularité est la plupart des salariés sont issus de la famille (cousins, tante, …)

Au niveau de l’itinéraire technique, on travaille le sol entre les arbres pour gérer les populations de ravageurs et on laisse des bandes fleuries non fauchées pour favoriser les auxiliaires.

Quels projets avez-vous pour la ferme ?

Pour l’instant, on n’a pas d’irrigation. On est en réflexion pour en installer sur certaines parcelles très séchantes qui subissent des pertes lors des sécheresses. On va aussi développer les abricots suite à un essai que l’on a fait sur 15 ares. Les dernières parcelles qui sont encore en grandes cultures vont aussi être progressivement plantées en pomme ou poire.

Au niveau des débouchés, on va développer encore le magasin à la ferme, et vendre en direct dans le futur magasin Agroparc à Vendenheim.

Et sur un plan plus global, on vise l’autonomie énergétique via le photovoltaïque à moyen terme, mais le projet n’est pas encore ficelé, on attend que les technologies soient adaptées pour répondre aux besoins énergétiques de la ferme (nacelles, tracteurs, chambres froides, …)

Quels conseils aurais-tu pour quelqu’un qui veut se lancer en arboriculture bio ?

Si on démarre de rien, la base, c’est le choix variétal. Techniquement, être arboriculteur demande beaucoup de rigueur et d’anticipation, il faut observer les insectes, les auxiliaires, les ravageurs, une fois que tu as un souci, en bio, c’est déjà presque trop tard, il faut anticiper les difficultés. Et quand on fait ses calculs en avance, il faut prendre en compte des marges de manœuvre, car on est soumis à plus d’aléas qu’en conventionnel, et les moyens curatifs sont très limités quand on a un pépin.