Laura Normand – Maraîchage – Seine-et-Marne

« Je voulais nourrir ma famille avec de bons produits »

Fille d’un exploitant agricole conventionnel et d’une mère travaillant à l’extérieur, Laura Normand s’est installée en maraîchage biologique, d’abord pour nourrir ses enfants avec des produits de qualité. Si cet objectif-ci est atteint, reste que la vie d’une jeune maman maraîchère demande un peu d’organisation.

Tu t’es installée en maraîchage sur une partie des terres de ton père, céréalier conventionnel, quel est ton parcours vers l’agriculture biologique ?

J’ai un bac pro en production florale et légumière et un BTS technico-commercial. J’ai été élevée à la campagne et à la ville. J’ai fait la moisson avec mon père. Ma grand-mère avait un magnifique potager, je l’aidais à faire les récoltes. J’ai toujours baigné dans l’agriculture, dans le milieu des fleurs et des légumes.

Enceinte, j’ai voulu changer mon alimentation. Je ne trouvais rien de correct dans les grandes surfaces. Alors je me suis dit « écoute Laura tu vas avoir des enfants, fais ta production, tu sauras ce qu’ils mangent ».

La SAFER m’autorisait à acquérir une parcelle pour du maraîchage, j’ai saisi l’opportunité et je me suis installée sur 1ha34.  Et maintenant mes 3 enfants ne mangent que mes légumes.

Tu as démarré en MAE zéro pesticides.

Oui, je suis dans ma 5e année d’installation, mais en 2e année de conversion vers l’agriculture biologique. Je produits des légumes sans pesticides depuis le début. C’est vrai qu’avec le label AB, c’est beaucoup plus clair pour la clientèle.

Comment s’est passée l’installation?

Se faire respecter quand on est une femme dans un milieu très masculin, c’est très dur. Quand vous appelez pour un devis pour un tunnel, vous n’avez pas de réponse. Il faut réussir à s’imposer. La SAFER a été un appui pour trouver la parcelle, après j’ai eu les aides classiques à l’installation. Pour trouver les clients, je me suis débrouillée beaucoup toute seule.
Il ne faut pas se dire qu’on s’installe en maraîchage juste pour changer de vie, il faut des réelles convictions. Moi je voulais nourrir ma famille avec de bons produits. A partir de là, je me suis dit si je peux en vivre c’est mieux et donc en faire profiter mes clients.

Extrait du témoignage recueilli par le GAB IDF. Suite du témoignage sur le site du GAB IDF  et en intégralité dans le Francilien Bio n°45.