La Ferme du Butiloire – Porcs non castrés – Maine et Loire
Aurélie Marsais est éleveure de porcs dans le Maine et Loire. Elle ne pratique plus la castration depuis 2017.
Aurélie a créé la ferme des Porcs du Butilloire en 2012, pour un début des ventes en 2013. Totalement désintéressée par la filière porcine durant ses études, Aurélie se découvre une passion pour cet animal lors d’un stage dans une ferme expérimentale. Elle se lance avec 15 truies en tant que naisseur-engraisseur en vente directe, puis complète son exploitation avec un atelier ovin de 65 brebis puis bovin de 35 vaches allaitantes, tous pâturent sur 55 ha de pré. En plus des pâturages, elle possède 10 ha de cultures (triticale, féverolle) pour alimenter ovins et bovins et 1 ha de betterave pour l’alimentation des porcs et des vaches.
La particularité de l’élevage d’Aurélie est son élevage de porcs entiers avec l’engraissement en plein air. En effet, tous les porcs sont élevés en plein air ensembles mais dorment la nuit en bâtiment par choix et par habitude. Le fait de les rentrer pour dormir permet une meilleure observation et d’avoir une seule salve de repas, le matin avant l’ouverture. Il y a cependant des cabanes dans les près et des piscines pour supporter les aléas climatiques.
Quelques repères sur la ferme
Les dates clefs
- 2012 : création de la ferme
- 2013 : début des ventes
- 2017 : arrêt de la castration des porcs
- 2021 : embauche d’un salarié
- 2024 : construction d’un laboratoire de transformation sur la ferme
Les ateliers
- 66 ha de SAU
- 15 truies
- 65 brebis
- 35 vaches allaitantes
- Production de 250 porcs charcutiers
- 55 ha de pâturage
- 10 ha de cultures céréales
- 1 ha de betterave
- Autonomie alimentaire sur l’atelier porcin de 40 à 35%
Organisation de l’élevage
La reproduction est menée en monte naturelle, avec un verrat présent sur la ferme, tout au long de l’année avec un retrait du verrat en février pour éviter les mises basses en été. En effet, lors des canicules il y avait une trop grosse perte de porcelets. Avec un élevage de 15 truies, Aurélie trouve que la conduite en bande n’est pas adaptée, la reproduction est plutôt gérée de manière aléatoire. Elle vise ainsi un peu moins de deux portées par an avec un objectif de 250 porcs charcutiers. Au moment du sevrage les porcelets sont isolés en bâtiment durant 15 jours avant de retourner en plein air sans distinction entre les mâles et les femelles.
Le sol peu profond semble être plus simple pour l’élevage plein-air de porcs mais rend difficile les cultures. Ainsi Aurélie n’atteint pas l’autonomie alimentaire et se fournit à une coopérative des granulés en complément de 60% à 65% à l’alimentation totale.
Castration
En 2017, à cause d’un retard dans les castrations, Aurélie décide d’arrêter les castrations chez les porcelets car étant seule sur la ferme c’était une prise de risque à cause des réactions des mères pouvant être dangereuses. C’est vraiment une simplification dans la conduite de l’élevage et c’est également plus agréable pour Aurélie de ne pas avoir à les castrer.
Depuis 2017, Aurélie n’a pas eu de problèmes avec la viande de porcs entiers, sans remarquer d’odeur particulière. A l’exception d’une fois à cause d’une erreur de l’abattoir qui n’avait pas enlevé le fourreau ce qui avait fait couler de l’urine sur la poitrine. Néanmoins, pour limiter le risque les mâles partent à l’abattoir avant les femelles après une isolation en bâtiment de 2 mois. Ce choix est motivé par un manque de place extérieur pour faire cohabiter mâles et femelles séparément. Ainsi les mâles partent à l’abattoir à un poids carcasse entre 80 et 110 kg comparé à 130kg pour les femelles. Le choix génétique n’est pas particulier avec un mélange de Large White, Landrace, Piétrain et Duroc. De plus, à part la séparation des mâles en fin d’engraissement et un abattage plus précoce il n’y a aucune conduite particulière menée sur les porcs entiers.
Transformation en vente directe
Jusqu’en 2021, Aurélie faisait appel à un transformateur, désormais elle a un salarié qui s’occupe de la découpe et de la transformation ainsi que des cultures, en parallèle Aurélie s’occupe de l’élevage et de la commercialisation. Actuellement, le laboratoire de transformation est en CUMA mais en 2024, le labo devrait être sur la ferme. Au niveau de la viande, le porc entier produit une viande plus rouge et moins grasse ce qui présente un inconvénient pour charcuterie avec le besoin d’avoir un stock de gras. Au niveau du rythme de transformation, toutes les semaines du porc est mené à l’abattoir, toutes les 2 semaines pour l’atelier ovin et tous les mois pour l’atelier bovin.
Aurélie ne fait que de la vente directe avec la majeure partie sur la ferme mais la ferme fait aussi parti de 10 AMAP. Elle ne voulait pas traiter avec des professionnels car ils sont trop exigeants au niveau du calibrage.