Claude Nocquard – Naisseur plein air – Côte d’Or

La Ferme de la Creusotte

Claude Nocquard a repris l’exploitation familiale : la Ferme de la Creusotte, en 1989 situé à Darcey dans les Côte d’Or. Il élève des porcs depuis 1998 et est passé en bio en 2007. Désormais Claude est naisseur plein air et engraisseur partiel en bâtiment avec une ferme qui s’étend sur 120ha, dont 30ha pour la maternité plein air, 3ha de jachère et le reste de culture céréalière. Il est associé avec sa compagne, Florence, qui s’occupe en particulier de l’atelier de découpe et transformation de la viande pour une commercialisation en vente directe, qui complète son activité de vendeur de porcelets auprès d’autres agriculteurs. Au début de l’élevage porcin, il n’y avait pas de débouchés pour un engraisseur plein-air mais il existait un manque de porcelets dans la région. La demande en porcelets est toujours d’actualité à cause du faible nombre de fournisseur.

L’élevage est situé sur les hauteurs de Darcey et n’a pas accès à l’électricité, ce qui présente un manque de confort, mais possède un forage pour l’alimentation en eau. A l’inverse, la FAF et le laboratoire de transformation sont situés dans le village.

En janvier 2024, une agricultrice du village rejoint la ferme en reprenant partiellement des parts afin de faciliter la transmission lorsque Claude partira en retraite.

La Ferme en quelques mots

  • 120 ha de SAU
  • 30 ha de surface plein air pour les truies
  • 65 truies
  • Vente de 600 à 800 porcelets par an
  • Production de 180 à 300 porcs charcutiers
  • Autonomie de 75% par la FAF

Les dates clefs

  • 1989 : Claude reprend la ferme familiale en tant que céréalier et abandonne l’atelier bovin
  • 1998 : Avec un rendement des céréales qui plafonnait et un ennui qui s’installait, Claude commence l’élevage porcin en tant que naisseur à cause d’un manque de porcelets dans la région
  • 2007 : Passage en bio et division par deux de sa SAU et du cheptel
  • 2014 : Départ du salarié, diminution du nombre de truies et lancement d’un atelier de transformation sous l’impulsion de Florence, sa conjointe, qui l’a rejoint dans la ferme
  • 2015 : Construction d’un laboratoire de transformation subventionné à 50%

Naisseur plein air

Le sol étant peu profond, entre 10 et 20 cm, l’élevage de porcs plein air est facilité mais seules les truies le sont car l’engraissement de porcs charcutiers en plein air demande plus d’investissement avec un moins bon rendement. Les porcelets naissent également en plein air dans des cabanes isolées thermiquement pour limiter les écarts de température et sur lesquelles un chauffage peut être rajouté. Ils le restent jusqu’au sevrage à 42 jours.

Avec 65 truies cette année et deux portées par an d’une petite dizaine de porcelets par truie, Claude vend entre 600 à 800 porcelets par an et élève 180 à 300 porcs charcutiers. Les truies sont réparties en 8 bandes de 4 à 9 cochons pour avoir une production étalée sur l’année. Le naissage en plein air se déroule sans une surveillance accrue par choix de l’éleveur. Les portées peuvent atteindre 11 porcelets mais l’élevage subit aussi par période une prédation par les renards et les cervidés baissant le nombre à 7/8. Les porcelets produits sont 25% Large White, 25% Landrace et 50% Duroc, le Duroc permet d’avoir des porcelets plus vigoureux mais produit moins de jambons, ce qui ne dérange pas les clients actuels. Pour un naisseur, les étapes primordiales sont l’insémination pour ne pas louper les chaleurs et le sevrage. Ainsi pour favoriser la mise en chaleur des truies et les calmer, deux verrats Duroc sont présents dans les parcours, mais une partie des truies sont inséminés par du Duroc DanBred car il est meilleur pour la charcuterie.

Claude s’est aussi détaché des coopératives pour la vente de ses porcelets. C’est pourquoi, avec d’autres producteurs, ils ont acheté un camion frigorifique pour livrer directement les transformateurs. Lorsque Florence a rejoint la ferme, elle a développé l’atelier de transformation et après un an d’essai, ils ont fait construire un laboratoire de transformation sur la ferme. Les porcs charcutiers sont abattus autours de 110 kg puis vendu sous forme de viande fraiche, de saucisse, chair à pâté, … à des magasins spécialisés, des restaurants, des charcutiers. Cependant, ils ont des difficultés à vendre la tête et les pieds.

La recherche d’autonomie

Claude a toujours voulu chercher une forme d’autonomie, lors de l’émergence de l’idée d’élever des porcs, il pensait déjà à nourrir ses cochons avec ses céréales ce qui a amené au développement de sa FAF (Fabrique d’Aliments à la Ferme). L’investissement pour la FAF a été limité par la réutilisation des infrastructures existantes de la ferme céréalière. Claude est quasiment autonome pour l’alimentation de ses cochons avec des cultures de triticale, d’orge, de luzerne, de sainfoin (déshydraté par une coopérative locale), mais le sol n’étant pas très bon pour d’autres cultures il achète des pois, du son et des compléments. Pour la gestion des cultures, Claude fait appel a un agriculteur voisin.

 

Référent porcs à la FNAB

Claude a une certaine notoriété dans la région en fournissant et en dépannant différents agriculteurs de la région en porcelets et/ou en porcs charcutiers. De plus, il s’est toujours impliqué : en tant qu’adjoint de sa commune, trésorier d’une coopérative de déshydratation, et il s’intéresse beaucoup à aider l’installation de nouveaux arrivant en porcs bio et à œuvrer au développement de la bio. C’est pourquoi il a candidaté pour devenir référent porcs à la FNAB.

 

CASDAR