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Trois questions à Jean-Louis COMBES, éleveur de brebis laitières en conversion vers l’agriculture biologique dans l’Aveyron.
Quelles raisons t’ont poussé à convertir ta ferme en Agriculture Biologique ?
JLC- « En 1985, j’ai repris la ferme familiale. Comme de nombreux autres éleveurs, j’ai intensifié le système pour produire davantage de lait et répondre aux besoins de la filière. Sensibilisé à l’environnement, je me suis peu à peu aperçu des effets néfastes des pesticides et de certaines pratiques sur les terres, notamment sur les populations d’abeilles. Me souvenant que mon père cultivait des céréales sans aucun produit, j’étais convaincu de la faisabilité du zéro phyto. J’ai donc commencé à me renseigner et à expérimenter de nouvelles techniques plus propres pour produire des aliments plus sains. En 2015, j’ai débuté la conversion de la ferme en Agriculture Biologique.»
Quels sont les difficultés que tu as pu rencontrer ?
JLC- « Je me suis posé de nombreuses questions avant le début de la conversion. Cependant, m’étant préparé à l’avance, j’étais assez serein. La principale difficulté du passage en Agriculture Biologique a été de maîtriser un nouvel assolement et des nouvelles rotations pour limiter les adventices dans les cultures et améliorer l’autonomie alimentaire. En dehors de ça, une autre difficulté réside dans le suivi administratif du cahier des charges AB qui exige beaucoup de rigueur (enregistrement des factures, certifications…). »
Qu’est ce qui a changé sur la ferme depuis le début de ta conversion ?
JLC- « Lors de mon passage en bio, j’ai dû changer de laiterie car la précédente n’était pas intéressée. Par la même occasion, j’ai du modifier le système d’alimentation passant d’une ration ensilage d’herbe à 100% fourrages secs. J’ai réduit le cheptel à 260 brebis pour viser une meilleure autonomie alimentaire. Je ne me focalise plus sur un volume de lait à atteindre mais sur le coût de production. La rotation actuelle consiste en 3 à 4 années de prairie temporaire suivies de 2 années de céréales. Le travail du sol est réduit au minimum. Des méteils diversifiés ont remplacé les céréales pures et des prairies à flore variée ont été semées pour produire des fourrages de meilleure qualité. »
Témoignage recueilli par Maxime Vial (APABA) et initialement paru dans le « Magazine de la conversion – Réussir sa conversion à l’Agriculture Biologique en Occitanie » de juin 2017
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