Gaël Avenel – Grandes cultures – Orne

A travers tous les âges on ravage…

Petit poème entamé en primaire et qui préfigurait dès mon plus jeune âge mes questionnements environnementaux et sociétaux.
Quelques errements adolescents et adulescents plus tard… je suis revenu à la terre, convaincu de l’urgence écologique, sociale et économique et que chacun doit prendre sa part…

Une belle opportunité s’offrait à moi, une reprise hors cadre familial dans mon village, 120 hectares avec des céréales et des taurillons, majoritairement en location. Un système souple et adaptable qui pouvait me permettre de mettre en application quelques ambitions. Quatre ans plus tard, après avoir flirté avec les 100 quintaux en 2008, j’ai considéré que je n’avais plus rien à prouver ! Et, comme les aides à la conversion étaient revenues à la hausse et respectaient mieux les risques technico-économiques, c’est en 2009 que je me suis émancipé des leviers chimiques, pour me concentrer sur l’agronomie.

Rotations, travail du sol, désherbages mécaniques, innovations, essais sont le lot de ce cheminement passionnant. Et dorénavant puisque je n’ai plus de taurillons et que je moissonne plus vite (!), je mets une partie de ce temps à profit, pour militer au sein du réseau des producteurs bio, pour participer au changement d’échelle de la Bio et trouver les leviers d’accompagnement techniques et économiques des nombreux agriculteurs qui témoignent de leur intérêt pour ces pratiques, tout en étant pragmatique par rapport à la dimension économique de leurs entreprises.

Je n’ai jamais été plus loin que cette amorce de poème, mais pour l’instant je suis loin d’être hanté par le petit moi de l’époque.