Ferme-auberge du Rondeau – Caprins – Chevreaux engraissés, transformés et consommés à la ferme

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Ferme-auberge du Rondeau

La ferme en quelques mots

  • SAU : 100 ha
  • Ateliers : vaches allaitantes, vaches laitières, porcs et chèvres (fromages, viande de chevreaux et terrines, confits…) et ferme-auberge
  • Commercialisation : vente directe (à la ferme et ferme-auberge) et dans magasins spécialisés
  • UMO : 15 (4 associés)
  • Volume produit : 190 000 litres
  • Taille du troupeau : 340 chèvres (560 l/an) et 100 chevrettes et chevreaux engraissés par an (500 naissances)
  • Races présentes : Alpines
  • Alimentation des chèvres : pâturage, foin, céréales, maïs

Historique de la ferme

  • 1961 : création de la ferme par les grands-parents des actuels associés (des pionniers de l’AB) sur le modèle d’une ferme-auberge
  • 1992 : création du restaurant à la ferme
  • 2017 : première édition de la Fête des Chevreaux

La conduite de l’élevage des jeunes : poudre de lait non bio et engraissement à la ferme

A la ferme du Rondeau, les saillies ont lieu à partir d’août et se poursuivent jusqu’en octobre, ce qui donne des mises-bas entre janvier et mars. Pendant la durée de la phase colostrale, les chevreaux ont un repas par jour, à base de colostrum thermisé.

Puis, pendant la phase lactée, les chevreaux et chevrettes sont nourri⋅es avec de la poudre de lait non bio. Nathanaël est conscient que ce n’est pas optimal ni éthiquement conforme à ses envies, c’est pourquoi il ajoute que « l’objectif est de passer l’ensemble de l’alimentation en bio ». Ils réfléchissent actuellement à transformer leur système pour justement être capable de nourrir en bio leurs chevreaux, sans pour autant envisager la poudre de lait bio pour des raisons économiques.

Le sevrage a lieu à 3 mois pour tous les animaux. Ensuite, plusieurs trajectoires sont possibles. Pour les chevreaux, cela dépend de la demande des clients, ainsi que du temps et de la volonté des éleveurs. Certains sont abattus à 10 Kg de poids de carcasse vers juin, aux alentours du sevrage. Le reste des chevreaux rejoint les mères au pâturage puis ils sont abattus soit à un poids de 25 Kg en août, soit à 30 Kg en octobre.

Quelques données économiques sur les chevreaux :

  • Le coût d’abattage (à l’abattoir de Mâcon, situé à 6h de route aller-retour) est de 2,3 €/Kg
  • Le prix de vente au Kg de carcasse est de 16,5 €/Kg (peu importe l’âge du chevreau) pour les chevreaux qui ne sont pas consommés à la ferme-auberge.

Quant aux chevrettes, elles rejoignent les mères après le sevrage. Par la suite, soit elles viendront remplacer les chèvres de réforme, soit elles seront vendues à d’autres éleveurs pour compléter un troupeau déjà existant ou contribuer à en former un nouveau.

Expliquer la filière caprine en organisant des événements publics à la ferme…

Ferme-auberge du RondeauLa grande spécificité de la ferme du Rondeau est bien entendu sa ferme-auberge, connue et reconnue dans tout le Grand Est. Elle régale chaque année depuis 1992 de nombreux gastronomes en quête de produits fermiers, puisque 95% des produits qui y sont servis proviennent de la ferme. Nathanaël et ses associés ont bien compris cet atout et cherche à développer la ferme-auberge « parce que c’est ce qui fait notre spécificité ».

Cette spécificité ne sert pas seulement (même si c’est déjà bien !) à diversifier les activités de la ferme et les sources de revenus, mais aussi à mettre en valeur la qualité des produits, donc le travail réalisé à la ferme. C’est aussi un formidable outil de sensibilisation à l’agriculture biologique, sur toute la diversité des ateliers de la ferme, notamment pour expliquer les caractéristiques de la filière caprine. En effet, le chevreau a une place particulière dans la carte de l’auberge et une centaine de chevreaux chaque année y sont cuisinés et servis à la carte.

Ferme-auberge du Rondeau

Les associés profitent de cet espace pour expliquer le lien qui existe entre consommation de lait de chèvre et consommation de viande de chevreaux. Ils proposent des visites de la ferme en plus du repas à l’auberge (de la ferme à l’assiette) : « L’objectif, c’est que tous les chevreaux passent au restaurant. Donc il faut amener les clients à apprécier ce produit, en leur faisant goûter, en expliquant que si on veut du lait de chèvre, il faut aussi manger du chevreau ».

Cette volonté de sensibiliser un maximum de personnes se concrétise aussi dans l’organisation d’événements et d’animations grand public autour du chevreau, notamment la désormais célèbre « Fête des chevreaux » qui réunit depuis 7 ans des centaines de personnes chaque année. L’évènement a connu un pic en 2024 avec 7 000 visiteurs. Pendant près d’un mois, ce sont des centaines de familles qui viennent visiter la ferme, participer à des ateliers, discuter avec les agriculteurs du Rondeau… pour comprendre un peu mieux ce qui se joue dans une ferme comme celle-là, renouer avec le monde paysan, faire la lumière sur ce qu’il y a derrière nos assiettes et surtout passer du bon temps et déguster de très bons produits à la table de la ferme-auberge.

… qui permettent aussi de trouver de nouveaux débouchés

Ferme-auberge du Rondeau

Ces animations et activités de sensibilisation sont aussi d’excellents moyens de faire découvrir de nouveaux produits aux clients de la ferme, notamment la viande de chevreaux, en montrant leur place dans le cycle de l’élevage de chèvres et l’importance de leur consommation dans la transformation fromagère du lait.

Ainsi, à la ferme du Rondeau l’objectif affiché est « que tous les chevreaux passent au restaurant ». « Mais pour cela il faut beaucoup investir, dans la ferme, pour pouvoir élever plus de chevreaux, mais aussi au restaurant pour être capable de cuisiner tout ça ».

Pour retrouver la cohérence de l’engraissement de tous les chevreaux à la ferme, avec de l’alimentation, ils croient en la possibilité de développer l’activité de la ferme-auberge et de poursuivre les actions de sensibilisation auprès des personnes amenées à visiter la ferme ou son auberge. Ces deux actions sont complémentaires selon eux et permettraient d’associer cohérence et viabilité économique à l’atelier d’engraissement de chevreaux.