Fabiana et Gilles Tardy – Porc – Haute Vienne
Le GAEC des Places
Gilles s’est installé en 2017 en reprenant un élevage de vaches limousines après une réorientation professionnelle à 35 ans. Il passe en bio dès 2018 par acquis de conscience. En 2019, Fabiana, sa compagne, développe en parallèle un hectare de culture de tabac et développe un atelier porcin car la conjoncture de l’époque était bonne. Depuis 2021, ils ont fusionné et sont en GAEC sur 85ha avec 50 vaches limousines et 20 truies en plein air. Avec les prairies et des cultures fourragère, l’autonomie alimentaire pour les bovins est complète à l’inverse les porcs consomment l’herbe du pâturage et des concentrés achetés pour la totalité de l’alimentation.
La Ferme en quelques mots
- 85 ha de SAU
- 20 truies
- 50 vaches limousines
- Vente de 50 porcelets par an
- Production de 180 porcs charcutiers
Les dates clefs
- 2017 : Gilles reprend la ferme et l’atelier bovins allaitants
- 2018 : Passage en bio
- 2019 : Fabiana développe 1 ha de culture de tabac et un atelier d’engraissement porcins
- 2021 : Fusion des entités et formation du GAEC commun
Conduite naisseur plein-air
Après avoir commencé en tant qu’engraisseur, Fabiana a développé aussi l’atelier naisseur pour pouvoir contrôler du début à la fin l’élevage porcin. En tant que simple engraisseur, ils trouvaient que lorsque tu achètes un lot de porcelets, le premier risque d’être abattu trop tôt et donc trop maigre, et le dernier trop tard et donc trop gras. Les truies sont élevées en plein-air sur 5 ha entièrement clôturées selon les normes de biosécurité, elles vivent en binômes sauf au moment des mises bas où elles sont isolées. Chaque parc possède une cabane construite par Gilles de 4m sur 2m élaborée à partir d’une structure de séchage de tabac. Les cabanes ont été construite de manière artisanale afin de limiter au maximum les investissements. Ils fonctionnent sur une méthode de pâturage tournant pour limiter le parasitisme et laisser le temps aux parcelles de repousser, les cabanes pouvant être déplacées. De plus, des chauffages peuvent être rajoutés aux cabanes en hiver.
La fécondation se fait en monte naturelle avec la présence de deux verrats sur la ferme. La naissance en plein-air présente des avantages évidents de bien-être mais aussi de résistance des porcelets. Certes les truies sont moins prolifiques mais les porcelets qu’elles ont sont mieux nourris et en étant dès le début habitués à manger de tous, les porcelets sont plus robustes et résistent mieux au changement. Néanmoins, il persiste un problème de régularité sur la production mais cela n’est pas dérangeant lorsque l’on gère tout le processus de la naissance à l’abattage. En plein-air, la conduite d’élevage est plus laxiste qu’en bâtiment, pour cela Fabiana s’appuie beaucoup sur l’observation des animaux lors de la mise en présence avec le verrat ou lors du sevrage qui peut varier entre 1 à 2 semaines en fonction des porcelets.
Avec 2 portées par an, ils arrivent à une production d’environ 230 à 240 porcelets, 50 sont revendus à un producteur du coin et le reste sont engraissés sur la ferme en bâtiment pour ensuite être vendus à la coopérative Pré Vert. L’élevage plein-air de porcs charcutiers représente des trop gros coûts d’engraissement et sont plus difficile à élever : un fil électrique ne suffirait pas à les retenir et ils retourneraient plus le terrain. La distribution d’aliments est ainsi facilitée. Les porcs sont abattus à un poids carcasse variant entre 90 et 105 kg pour préserver une meilleure qualité.
L’atelier naisseur une aide pour vivre la crise
L’atelier porcin a beaucoup souffert de la crise de 2022, où le prix de l’aliment du porc a augmenté. A cette période, dès que les porcelets étaient sevrés ils ne rapportaient plus rien et équilibraient juste le prix de l’alimentation. Ils ont réussi à tenir notamment grâce à l’atelier de naissance, et parce que l’engraissement ne demande pas tant de travail. Avec 20 truies et 180 porcs charcutiers à l’année, Fabiana y consacre en moyenne un mi-temps. Désormais en octobre 2023, ils ont l’impression d’avoir passé le plus dur et leur coopérative a réévalué le prix du porc.
Ils ont choisi de travailler avec la coopérative car elle rémunère assez bien pour éviter de se compliquer la vie. La transformation et la commercialisation sont des métiers différents à celui de producteur de porcs.