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Denis FONTAN produit du lait dans les Hautes-Pyrénées. Pour retrouver la fierté de son produit, il a entamé une réflexion sur une démarche qui soit plus respectueuse de son produit, de l’environnement et de son troupeau.
Denis FONTAN – Trie-sur-Baïse (65) – Bovin Lait
Surfaces et cheptel
Débouchés
Effectifs : Denis et 2 salariés (1,5 temps plein)
En 2015, Denis FONTAN a engagé une conversion non-simultanée de sa ferme : d’abord les terres, puis le troupeau en 2016.
Tout de même, ça bouleverse. Moralement, c’est beaucoup de remises en question, il faut revoir son système, se mettre à aller à des formations, des visites… Mais là, j’ai enclenché le pas, je suis parti et ça y est, ça va mieux !
Denis FONTAN
Déjà mon grand-père puis mon père étaient dans un système extensif proche du bio, avec beaucoup de prairies et de pâture (excepté les traitements sur les cultures) : la volonté d’être le plus autonomes possibles a été là de tout temps chez nous. Au départ, quand je me suis installé, en 1999, j’ai commencé par intensifier le système avec de l’ensilage maïs, la mise en place de l’irrigation, et des cultures de vente, l’augmentation du troupeau : ça valait le coup à cette époque ! Mais ça s’est très vite dégradé, avec ce qu’on connait aujourd’hui : l’achat des céréales qui viennent de l’étranger, les problèmes sur le lait…etc. Je me sentais comme dévalorisé que mon lait aille dans la même cuve avec les autres, parte à l’étranger…. Et c’est donc très vite que je ne m’y suis plus trop retrouvé et que j’ai entamé mes réflexions sur un changement qui soit plus respectueux de mon produit, de l’environnement, de mon troupeau.
En 2015, entre les opportunités du côté de la coopérative qui recherchait du lait bio, le changement de PAC, et la fin des quotas laitier, ce fut vraiment le déclencheur pour que je me décide à la conversion au bio.
Pour les atouts et difficultés de la conversion, je n’ai pas assez de recul. Mais à ce jour, pour moi, l’atout du bio, c’est la stabilité du prix en bio, ne pas être sur le marché mondial !
Et la difficulté technique serait sur la gestion du salissement des cultures…je ne pense pas avoir de difficulté sur la conduite du troupeau, ni même la mise en place des rotations que je pratique déjà.
Un ami installé dans le département voisin (Pyrénées-Atlantiques), qui s’est converti en 2010, m’a aidé à me motiver, et cela me soutient : je l’appelle régulièrement.
Je suis adhérent du GAB 65 depuis l’an dernier car ce sont eux qui ont fait le suivi pour ma conversion.
Je fais déjà des rotations et de la luzerne, quelques prairies à flore variées. Je calais déjà le vêlage sur le printemps.
Mais je vais améliorer ces rotations, revoir la gestion de l’herbe, mettre en place du soja, de la féverole, du méteil ensilé…le taux de protéines reste un point compliqué et est à travailler.
Je pense aussi arrêter les génisses qui, il me semble, coûtent plus cher en bio, pour les passer en vaches laitières, et gagner ainsi en production.
Je n’ai pas prévu de changement de races pour le moment. Je fais déjà des croisements (Charolais, Limousin…).
Transformation à la ferme : vente en circuit court de lait frais et surtout de yaourts à terme.
J’ai vraiment envie de revaloriser mon lait. J’ai des locaux pour mettre en place un atelier. Je sais que le marché « m’attend » : j’étais au salon agricole de Tarbes ce week-end et les Biocoop ou autres magasins en circuit courts sont vraiment en demande, je pourrais commencer ce soir sans problèmes !
Je vais embaucher une personne pour cela : j’attends de trouver la bonne personne, qui fasse la transformation mais qui ait un profil commercial également.
Un témoignage extrait du Mag’ de la conversion en Midi-Pyrénées n°1, avril 2016 – Par Denis FONTAN et Hélène DOMINGUEZ
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