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Christian Rousset a grandi sur la ferme de ses parents et a participé aux travaux lorsqu’il était enfant mais il n’était pas prédestiné à reprendre l’exploitation. En effet, même si il a toujours entretenu les terres de la propriété, il a travaillé en parallèle comme chaudronnier pendant 26 ans.
Il s’est installé en 2008, à l’âge de 48 ans, et travaille avec son fils Adrien, salarié depuis 2014, qui fait partie de la 5ème génération d’agriculteurs sur la ferme du Chazal ! Nadine, la femme de Christian tient aussi un rôle très important sur la ferme : « les femmes font un travail important et sont un soutien précieux en agriculture » rôle encore peu mis en avant selon lui.
« Je n’ai rien inventé, c’est déjà ce que mes parents faisaient », ils possédaient une ferme avec une production très diversifiée (poules, cochons, veaux, chèvres, vaches, blé…). L’installation de Christian s’est donc faite naturellement et n’a pas nécessité de temps de conversion, les terres ayant peu été utilisées les années précédant son installation.
L’installation de Christian, s’est faite avec la construction d’un bâtiment d’élevage de poules pondeuse, en partenariat avec la coopérative drômoise Val Soleil, construit en 2008 et opérationnel dès janvier 2009.
Ce bâtiment moderne de 1 200 m² permet d’accueillir 6 000 poules réparties dans deux salles différentes pour la ponte, avec une surface de parcours de 2,4 ha. « Une mise aux normes a été nécessaire en 2016 avec la création d’un centre de conditionnement sur place, pour pouvoir vendre nos œufs en circuits courts ».
Pour assurer le bien-être des poules, le bâtiment est auto-ventilé, il dispose d’un tapis de ramassage des œufs et de trappes de sorties automatisées qui laissent les poules sortir toute la journée. En quelques secondes, Christian peut suivre la consommation d’eau et de nourriture des poules ainsi que la température… Tant de modernité lui permet d’être plus présent pour le reste et ainsi de passer plus de temps à observer les poules, s’assurer que tout aille bien et développer ses autres productions.
Les œufs sont vendus à la coopérative Val Soleil, à l’AMAP de St Péray et en direct via les marchés de St Péray et de Guilherand Granges.
Sur la surface totale cultivable de 20 ha, près de 15,5 ha de prairies naturelles ou de prés de fauche sont destinés aux chevaux des écuries voisines pour du pâturage et de la vente de foin.
« La mise en place d’une rotation des cultures tous les 2 ans pour ne pas fatiguer le sol » est faite sur les 3 ha de blé panifiable vendu à la Drômoise de céréales.
Deux types d’amendements sont apportés au sol, la fiente des poules et la chaux. « La 3ème année, du trèfle est planté sur les parcelles, ce qui permet de fixer l’azote ».
A cela s’ajoute la culture de pommes de terres, réalisée sans irrigation et sur bute, ce qui suppose un gros travail de préparation et d’entretien : il faut biner, faire un travail de sous solage, couvrir le sol avec du fumier et maintenir une rotation des cultures. La tonne produite à l’année est valorisée en directe.
La ferme Chazal est aussi productrice de vin rouge « IGP Ardèche ». Les vignes plantées à l’origine par le grand père et le père de Christian, en 1929 sur 2 600 m² s’étendent aujourd’hui sur une surface de 6 000 m², sur des coteaux exposés plein sud, sur un terroir dur à travailler. Christian ne souhaite pas développer la surface cultivée en vigne. En revanche il admet « avoir besoin de s’améliorer sur la partie commercialisation de la production ». La transformation et la mise en bouteilles se font sur place.
La petite production, d’environ 3000 bouteilles par an, est vendue sur les marchés, dans la restauration, au caveau et à la coopérative.
Pour continuer à diversifier la production, 15 châtaigniers regroupant 4 ou 5 variétés ardéchoises, viennent d’être plantés en février 2017, sur une parcelle en pente, qu’il a fallu « travailler » pour faciliter le futur travail d’entretien et de ramassage des châtaignes.
D’autre part, Adrien planche en ce moment sur la communication de la ferme qu’il souhaite améliorer pour développer les ventes. Différents documents de communication sont en cours d’élaboration ou viennent d’être créés tels que des étiquettes pour les bouteilles de vin, une carte de visite, un dépliant détaillant les produits en vente…
Témoignage collecté par Agri Bio Ardèche et initialement paru dans « çABouge » n°105 – printemps 2017
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