La filière apicole biologique

Apiculture bio, de quoi parle-t-on ?

Localisation des ruches, nourissement (et plus généralement intrants) biologiques, abandon de la pharmacopée chimique de synthèse : voici les principaux points règlementaires du cahier des charges de l’apiculture bio. On parle d’apiculture biologique si l’apiculteur respecte les pratiques du cahier des charges européen, et s’il obtient sa certification à l’issue d’un contrôle rigoureux. Le miel bio existe bel et bien, c’est un produit issu de l’agriculture biologique, contrôlé et certifié par un organisme indépendant agréé. Les autres produits de la ruche (pollen, gelée royale, propolis, …) peuvent également être certifiés bio.

Qu’on ne s’y trompe pas : la certification Agriculture Biologique, en apiculture comme dans les autres filières, est d’abord une obligation de moyens et non de résultats. Le cahier des charges européen est en effet basé sur la volonté d’assainir les pratiques agricoles pour tendre vers une amélioration globale et progressive de la qualité des aliments et une diminution des pollutions. Les contrôles ciblent donc en priorité les méthodes, les produits et les itinéraires techniques employés par les apiculteurs. Les analyses de produits attestant l’absence de molécules chimiques ne sont pas systématiques et visent plus à détecter d’éventuelles fraudes sur les pratiques des apiculteurs eux–mêmes ou des fournisseurs plutôt que la présence de contaminants extérieurs dont l’apiculteur ne serait pas responsable.

Découvrez en détail le cahier des charges de l’apiculture bio grâce à la fiche réglementation dédiée.

600 apiculteurs bio en France

La France compte fin 2015, 590 apiculteurs certifiés bio (AgenceBio, 2016), soit deux fois plus qu’en 2008. En moyenne, 37 nouveaux apiculteurs se sont engagés dans l’apiculture biologique chaque année. Plus de 100 000 ruches sont conduites en bio sur le territoire national, soit le double par rapport à 2008. Aujourd’hui, l’apiculture biologique représente 14 % du cheptel français. La moitié du cheptel est concentré dans les deux plus grandes régions apicoles : Auvergne-Rhône Alpes et Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon.

La production de miel certifié AB concerne surtout les apiculteurs détenant plus de 50 ruches. L’estimation de la production de miel certifié biologique en 2014 oscille entre 1 200 tonnes et 1 500 tonnes, soit plus de 10% de la production totale de miel en France (FranceAgriMer, AND-i, 2015).

Pour la production de gelée royale par les adhérents au Groupement des Producteurs de Gelée Royale (GPGR), 45% des adhérents sont certifiés en bio. Ainsi, 50% de la production du groupement est certifié bio, soit une production de 1 065 kg en 2014 (GPGR, 2015).

En bref, l’apiculture biologique fin 2015 en France, c’est

  • 590 apiculteurs dont 50 producteurs de gelée royale
  • Une très forte majorité détient plus de 50 ruches
  • 100 000 ruches
  • 14% du cheptel français

Et en Europe ?

En 2018, l’Union européenne comptait 941 000 ruches biologiques. Les principaux pays producteurs de miel bio sont la Bulgarie (24% du nombre total de l’UE), l’Italie (18%), La Roumanie (15%) et la France (13%). En 2018, 17,6% des ruches françaises étaient certifiées bio.

Pour plus de détails, les chiffres 2019 de l’Agence Bio sur la bio dans l’Union Européenne.

Les enjeux techniques

Vous souhaitez avoir une vision globale et synthétique des problématiques des apiculteurs en bio ? Un documentaire de 28 minutes, réalisé par Thierry Derocles de la coopérative de production Direction Humaine des Ressouces (DHR), apporte des éléments concrets issus des journées techniques sur l’apiculture biologique organisées par le réseau FNAB et ces partenaires dans 4 régions en 2015. Il met en lumière les besoins des apiculteurs en termes d’échanges techniques, règlementaires, économiques pour pérenniser leur activité. Un focus est réalisé sur le sujet de la gestion « varroa » en apiculture biologique.

 

 

Les défis de la filière apicole bio

« Jusqu’à il y a peu, l’apiculture bio n’était traitée que de manière relativement marginale par les différentes organisations techniques, syndicales ou de développement. Le réseau FNAB travaille en collaboration avec elles au niveau national aussi bien que régional pour faire en sorte que ces organisations intègrent la bio dans leurs activités respectives, pour qu’elles se sentent évidement et naturellement missionnées sur la bio comme sur n’importe quelle autre pratique apicole.

Ceci passe naturellement par la mobilisation des apiculteurs bio eux-mêmes au sein du réseau FNAB. Les apiculteurs y trouveront une vraie expertise de réseau qui leur permettra de décupler l’effet de leurs actions grâce aux échanges avec les autres régions, et pourront s’impliquer dans le choix des thématiques prioritaires.  Celles-ci sont nombreuses : cire, fraudes, valorisation économique de notre production, évolutions règlementaires, achats groupés, retours et partages d’expériences techniques ou économiques… Nous ne serons jamais trop nombreux pour nous passer de l’énergie de chacun d’entre nous, alors mobilisez-vous ! »

Cyril Way, apiculteur bio à Villeconin (91), référent professionnel apiculture à la FNAB

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