Conversion en viticulture biologique : le travail du sol avant tout

Publié le : 13 juin 2017

Afin d’assurer une bonne réussite de sa conversion en bio, la maîtrise de l’herbe est primordiale. Retour sur les démonstrations organisées en Auvergne-Rhône-Alpes.

Bugey-Izieu, crédit ADABIO

Des journées de démonstration d’outils…

Vendredi 7 avril 2017, Fabrice Gros, viticulteur à Pugieu dans le Bugey, a accueilli dans ses parcelles une démonstration de matériel du travail du sol et de tonte en intercep. Cette rencontre a été organisée par le réseau viti bio Rhône Alpes, coordonné par Amandine Fauriat, Référente Technique Régionale Viticulture Biologique de la Chambre d’agriculture de l’Ardèche (mission CRAAuRA). Partenaires de l’évènement, l’ADABio et le syndicat des Vins du Bugey étaient partie prenante pour l’organisation localement. Au total, 7 démonstrations ont eu lieu en Auvergne-Rhône-Alpes sur des parcelles de viticulteurs dans les villages de Saillans, Saint Maurice sur Eygues, Mercurol (26), Lagorce, Talencieux (07), Pugieu (01) et dans le Roannais.

En viticulture biologique, le travail du sol est primordial puisqu’aucun recours aux herbicides n’est autorisé et qu’il est nécessaire de contrôler la flore adventice, concurrente des pieds de vigne.  Les viticulteurs bio doivent donc trouver des outils en intercep efficaces, qui ne blessent pas le pied et qui désherbent suffisamment. C’est le but de ces journées de démonstration de matériel, où les constructeurs présentent leurs outils et les font fonctionner dans une parcelle de vignoble. Ainsi, 8 constructeurs étaient présents le 7 avril 2017: Braun, Pellenc, Belhomme, Actisol, Vitiméca, Clemens, Boisselet et Egretier.

Apportant des réponses aux critères des viticulteurs

Un intercep bien désherbé…

Selon les viticulteurs présents, plusieurs constructeurs ont présenté des outils de désherbage efficaces. C’est le cas de Braun, avec une paire de lame associée à un disque. La lame décolle bien la couche d’herbe et le disque permet de séparer l’inter-rang non travaillé et l’intercep. Ce premier outil permet un sarclage d’entretien. Chez Clemens, le même montage existe mais une herse rotative supplémentaire permet de retourner les mottes d’herbe décollées afin d’éviter une reprise de la flore adventice suite à une pluie rapprochée.

Outil Clemens, crédit ADABIO

Outil Braun, crédit ADABIO

… avec précision

Outil Egretier, credit ADABIO

Egretier propose une lame « mini-sillon » montée sur un cadre qui procède à un recentrage automatique selon sa position dans l’inter-rang. D’après le constructeur, ce matériel est très précis et adapté aux nouvelles générations de vigne, plantées très droites. La lame se retire de l’intercep grâce à un mouvement de rotation qui permet d’aller au plus près du cep. En plus de la présence du palpeur qui prévient la présence des ceps, l’outil se retire en sécurité s’il rentre en contact avec un élément dur.

 

 

 

 

 

 

 

 

Disques Boisselet, crédit ADABIO

Dans les vignobles à reliefs et micro-reliefs, la profondeur du travail du sol n’est parfois pas régulière, au risque que le sol ne soit pas du tout travaillé par endroit. Boisselet propose une paire de lames associée à un outil rotatif, montée sur un cadre non fixe par rapport au tracteur et possédant une roue centrale. Le relief du sol peut être suivi avec précision au cours d’un travail avec cet outil.

Pouvoir passer dans des jeunes plantiers

Intercep rotatif, credit ADABIO

Dans les jeunes plantiers, le désherbage doit être effectué pour que les ceps puissent bien se développer. Le risque encouru par ces jeunes plants est d’être arrachés ou coupés. Ce risque existe aussi dans les parcelles de vignes plus anciennes. Il est primordial pour les viticulteurs de pouvoir régler la pression des outils intercep. Belhomme, tout comme Clemens et Braun proposent ce réglage, permettant de passer dans des jeunes plantiers de l’année tuteurés.

Des outils peu « sophistiqués » et peu coûteux

Vitiméca était le seul constructeur sur cette journée de démonstration à présenter un outil exclusivement mécanique. Cet outil est composé de 2 lames : la première, de type déversoir, passe assez loin du pied, ce qui limite le risque de l’abîmer, alors que la seconde, moins coupante, passe au plus près. Il existe même un réglage de la pression du palpeur en 3 axes. D’après un viticulteur, « l’ensemble est simple (mécanique) et marche aussi bien que tous les systèmes montés en hydraulique ». Cet outil défie les outils des autres constructeurs niveau prix : 4000 € la paire de lame montée en mécanique contre 10 000 € une paire de lame de chez Clemens, montée en hydraulique.

Et pour ceux qui n’en peuvent plus de la pioche …

Outil Cultivion de Pellenc, credit ADABIO

 

 

Pellenc propose la bineuse sarcleuse électrique Cultivion. C’est un matériel complémentaire aux outils du travail du sol habituels, pour les personnes qui doivent utiliser la pioche pour enlever les grosses mottes d’herbe après un passage au tracteur. Il se caractérise par un mouvement oscillatoire de la binette avec environ 800 coups/min. Cet outil fonctionne sur batterie 250 V pour une durée de 2h30 environ. Il existe également des batteries à plus longue durée d’utilisation (400 V et plus).

Globalement, les viticulteurs ont apprécié le travail réalisé par l’outil du constructeur Braun, puisqu’il passe avec précision entre les ceps, sans risque de les abîmer. Le constructeur Actisol a également fait une belle démonstration avec son ensemble rouleau à disques, dent centrale (qui peut être relevée), dents de fissuration et lames intercep de chez Braun (partenariat entre les 2 constructeurs).

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