Vers une filière locale de produits à base de plantes pour l’élevage en Occitanie

Publié le : 3 novembre 2025

Crédit photo ©Bio Ariège-Garonne

 

En Occitanie, Bio Ariège-Garonne accompagne le développement d’une filière locale de produits à base de plantes pour l’élevage.

Retrouvez-ici :

  • Les résultats d’une enquête menée auprès d’éleveurs afin de mieux connaître les pratiques et besoins en matière de gestion du bien-être du troupeau et évaluer la demande et l’intérêt pour des produits à base de plantes en élevage sur le territoire.
  • Le bilan de la 2e année d’expérimentation du collectif « Plantes pour l’élevage ».

Résultats d’enquête sur les pratiques et les besoins en matière de gestion du bien-être du troupeau et de l’intérêt pour des produits à base de plantes en élevage

Bio Ariège-Garonne a souhaité enrichir sa connaissance sur les pratiques et besoins en matière de gestion du bien-être du troupeau et évaluer la demande et l’intérêt pour des produits à base de plantes en élevage sur le territoire.

Les 151 fermes d’éleveurs ayant répondu à cette enquête sont situées dans l’Aude, l’Ariège, le Gers, la Haute Garonne et les Hautes Pyrénées. Elles représentent environ 10 % de chaque catégorie d’élevage bio (bovin, ovin, caprin, volaille, équin, porcin) sur ce territoire. Un peu moins des 3/4 sont en Ariège et Haute Garonne. Plus de la moitié ont une ou plusieurs productions secondaires. La majorité sont labellisés en bio, quasiment tous avec un mode d’élevage en semi plein-air ou plein air intégral.

Parmi les 151 fermes interrogées, tout type d’élevages confondus :

  • Près de 80 % des élevages sont touchés par le parasitisme et utilisent majoritairement l’allopathie comme mode de gestion curatif. Les éleveurs ovins sont les plus touchés par le parasitisme.
  • Entre 30 et 40 % sont touchés aussi bien par des problèmes respiratoires, des problèmes liés à la reproduction/ aux mises-bas, à la récupération post-tarissement, aux problèmes chez les jeunes comme les diarrhées. Aucun mode de gestion curatif majoritaire n’a été observé pour ces problématiques.
  • 13 éleveurs utilisent des compléments alimentaires à base de plantes en gestion curative, quelle que soit la problématique citée ci-dessus, et plus particulièrement les éleveurs caprins.
  • Les éleveurs de volailles et porcs ont peu de pratiques en gestion curative.
  • Près de 80 % des éleveurs pratiquent un mode de gestion préventif. 20 % utilisent des produits à base de plantes ou huiles essentielles. Les deux autres modes de gestion préventive qui se démarquent sont le recours au pâturage tournant ou l’utilisation de minéraux, vitamines et oligoéléments.
  • Près des 3/4 achètent déjà des produits à base de plantes et 15 % en produisent. Leurs critères d’achats les plus importants sont l’efficacité reconnue, la facilité d’administration et la transparence sur la composition des produits. Ceux qui n’en utilisent pas l’expliquent surtout par une absence de besoin ou par un manque de connaissance sur les plantes.
  • Près des 3/4 des éleveurs interrogés sont intéressés par une formation sur l’utilisation des plantes en élevage, adaptée à leur type d’élevage, qu’ils en aient déjà suivi une ou pas.
  • Plus de 80 % se sont montrés intéressés par la solution concrète et locale de produits à base de plantes pour l’élevage proposés par le collectif « Plantes pour l’élevage » accompagné par Bio Ariège-Garonne.

Bilan de la seconde année d’expérimentation du collectif « Plantes pour l’élevage »

Bio Ariège-Garonne accompagne le collectif « Plantes pour l’élevage », composé de productrices-cueilleuses de PPAM, d’éleveurs et de vétérinaires, qui expérimente depuis 2022 l’usage de compléments alimentaires à base de plantes pour les animaux, dans une logique de prévention.

Fin 2024, a eu lieu le bilan de la deuxième année d’expérimentation, élaboré par le collectif et leur animatrice Eléonore et en présence d’éleveurs, des deux vétérinaires partenaires, Clotilde Sibille et Nathalie Laroche, et du Conseil Départemental 31.

Les retours des 13 éleveurs partenaires (1 035 animaux ovins, caprins, bovins) ayant réalisé les 3 cures (drainage foie, immunité, parasitisme), ou une seule des 3 ou ayant suivi une cure pour une problématique spécifique (poux, tiques, MHE, croissance/vitalité) sont globalement très positifs même si les résultats s’inscrivent dans des changements de pratiques et d’environnement. La majorité des éleveurs partenaires est partante pour renouveler les cures !

Voici quelques-uns des retours d’expérience des éleveurs partenaires :

« Je fais la cure de renfort au 3e mois de lactation, car il y a, à ce moment précis une baisse d’immunité qui provoque des soucis de germes dans le lait. Cela fait 2 ans que j’utilise cette cure et plus aucun souci dans le lait n’apparait. » Cécile, éleveuse ovin lait ;

« Je pense qu’il faut garder en tête d’être économe en ressources. Ainsi j’ai choisi par conviction personnelle de donner à mes vaches la dose préconisée pour les petits ruminants. Je suis convaincue que les préparations sont de très grande qualité, efficaces, par l’information qu’elles véhiculent. » Florence, éleveuse bovin allaitant ;

« L’élevage est un constant jeu d’observations et de rééquilibrage, nous pensons que chaque année, les moments idéaux pour donner les cures ne seront pas les mêmes. Mais il y a quand même un rythme à trouver. » Romain, éleveur ovin allaitant.

L’expérimentation a également permis au collectif d’identifier des axes de progrès au niveau de ses pratiques de production, transformation et assemblage, pour gagner en ergonomie, efficacité et rentabilité.

L’année 2024 a également permis de réaliser une étude de la faisabilité économique. Des premières réflexions sur la structuration juridique ont été menées : l’ambition est confirmée de créer une filière locale regroupant producteurs de PPAM et éleveurs autour d’une volonté commune, celle de prendre soin des humains, des animaux et de l’environnement.

En 2025, le collectif poursuit sa structuration et son développement.

Contact : Eléonore Mahée, Bio Ariège Garonne, eleonore.mahee@bio-occitanie.org

Merci à Marie Kivits d’avoir mené l’enquête auprès des éleveurs.