Découvrez les pratiques et techniques par filière
La CAVEB, coopérative spécialisée dans la collecte d’animaux et l’accompagnement technique de ses adhérents bovins, ovins et caprins, basée en plein cœur de la Gâtine dans le département des Deux Sèvres, construit une filière viande bovine bio épaulée par des partenaires historiquement spécialisés sur ce marché.
La coopérative soucieuse de répondre à l’ensemble des demandes de ses adhérents, y compris ceux nouvellement convertis à l’agriculture biologique, a décidé de se lancer dans la construction d’une filière viande biologique. Cette démarche concerne dans un premier temps l’espèce bovine. Mais la densité de l’élevage ovin du département est de bonne augure pour la production d’agneaux bio.
En 2017, la CAVEB a collecté 27 000 bovins. Vingt-trois fermes sont engagées aujourd’hui dans la filière bio CAVEB et ont apporté 154 animaux l’an passé principalement en race Limousine et Charolaise. L’objectif prioritaire pour cette structure est de répondre aux exigences des clients bio qu’ils soient abatteurs, grossistes ou bouchers. L’approvisionnement doit se faire principalement sur des animaux conformes en poids (350 à 450 kg), de préférence de moins de 7 ans, avec des carcasses conformées R= minimum et notées 2 et 3 en engraissement.
Par ailleurs, les animaux plus lourds et très conformés intéressent particulièrement les bouchers bio tandis que les animaux de qualité inférieure sont orientés sur la fabrication de produits transformés et en particulier viande hachée pour les magasins spécialisés et grandes surfaces, produits en forte augmentation auprès des consommateurs.
L’atout majeur de la CAVEB se présente dans sa prise de part à 75 % dans la Société des Viandes des Éleveurs de Parthenay (SVEP). La SVEP, adossée à l’abattoir SAB à Parthenay, transforme et commercialise 2 000 tonnes de viande par an (dont 93 % de bœuf) auprès de nombreux distributeurs locaux et nationaux. Cela représente 70 bovins par semaine dont 3 en AB.
Pour sécuriser la mise en place de cette nouvelle filière et à terme assurer un volume constant à ses clients, la stratégie de la CAVEB consiste à organiser les annonces d’animaux des éleveurs et à mettre en place des partenariats avec des opérateurs historiques de la viande bio, à savoir BVB Bretagne Viande Bio et la SCA Le PRE VERT. Comme son nom l’indique, la première structure collecte en Bretagne, mais aussi en Normandie et Pays de Loire. La seconde travaille sur le Périgord et tous les départements voisins. Ces deux opérateurs manquent de marchandises : vaches, génisses et boeufs de races à viande mais aussi veaux de lait et vaches laitières de réformes. Bref, la production ne suffit pas couvrir les besoins du marché.
La CAVEB saisit donc le taureau par les cornes. Le 5 juin dernier, elle a organisé une journée « ferme ouverte » chez Régis BAUDOIN afin de sensibiliser à l’organisation de la filière et de développer le nombre de conversion chez ses adhérents et apporteurs. Régis élève 35 vaches limousines en bio depuis 2014 près de Bressuire. Une vingtaine de personne ont fait le déplacement.
Ce fût l’occasion pour AGROBIO Deux-Sèvres, représenté par son Président, Pascal BONNET (aussi membre de la commission bio à la CAVEB) et pour la FRAB Nouvelle Aquitaine (Fédération Régionale de L’Agriculture Biologique de Nouvelle Aquitaine) représentée par Thierry MOUCHARD, conseiller élevage bio, de présenter les structures d’accompagnement à la conversion, les démarches, le cahier des charges AB et les aides possibles pour faciliter cette conversion. Thierry précise :
« Passer à l’AB pour un système de production viande bovine nécessite généralement peu de modifications de pratiques contrairement au système grandes cultures. Il faut viser l’autonomie en fourrages et concentrés et favoriser le pâturage au maximum, voilà la clé ! »
Les échanges se sont orientés sur les conditions commerciales et les grilles de prix proposées aux éleveurs par la CAVEB. La section Bovine de la coopérative, présidée par Francis MIMAULT, est en mesure de communiquer à chacun de ses adhérents intéressés une grille de prix co-construite avec les partenaires précédemment cités en mettant l’accent sur l’âge, l’état d’engraissement et la planification des animaux.
Tout est fin prêt pour les éleveurs qui souhaitent sauter le pas de la conversion !
Article rédigé par Thierry MOUCHARD, conseiller technique élevage à la FRAB Nouvelle Aquitaine
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