Découvrez les pratiques et techniques par filière
À l’initiative du GABNOR, en partenariat avec Inter-Porc, A PRO BIO et Agriculture Biologique en Picardie, un travail collectif amont-aval a débouché sur la création d’une filière de valorisation du porc biologique en Hauts de France.
En 2010 le GABNOR (Groupement des Agriculteurs Bio du Nord-Pas-de Calais, devenu Bio en Hauts-de-France) est contacté par des éleveurs de porcs souhaitant connaître les différentes facettes de la production de porc biologique. Une formation technique est organisée, suivie d’une visite sur un élevage bio. L’alimentation et l’aménagement des bâtiments, deux éléments structurants dans la conduite d’un cheptel en bio, font partie des principales thématiques abordées dans ce groupe de travail.
Convaincus par les pratiques et la faisabilité technique de l’élevage de porcs en bio, certains envisagent alors de mettre en place un atelier. Le GABNOR est sollicité pour faire un état des lieux de la filière porcs conventionnelle et biologique afin d’explorer les potentiels débouchés en Hauts-de-France. Des premiers contacts sont pris et certains opérateurs économiques manifestent leur intérêt pour travailler sur une filière régionale.
Les différents acteurs intéressés (une dizaine : 2 groupements de producteurs, des chevillards-grossistes, des magasins spécialisés BIOCOOP et des artisans bouchers) décident de constituer un groupe de travail informel, animé par le GABNOR, pour évaluer la faisabilité technico-économique d’une éventuelle filière. Plusieurs sujets sont abordés :
Les résultats de l’étude sont clairs : les débouchés existent en Hauts-de-France. Certains distributeurs (magasins spécialisés, bouchers-charcutiers) sont volontaires pour substituer tout ou partie de leurs approvisionnements des acteurs nationaux par des régionaux.
Après plusieurs réunions, le groupe formalise le travail engagé en créant une structure dédiée.
L’association Viandes Bio Nord Pas-de-Calais Picardie a été créée en novembre 2013. Elle regroupe 17 acteurs régionaux dynamiques et motivés. Elle est devenue Viande Bio Hauts-de-France en 2017.
Les statuts et le règlement intérieur ont été rédigés afin d’encadrer les discussions et optimiser la démarche collective en veillant à ce que l’ensemble des métiers de la filière soient équitablement représentés.
Collège amont : 6 membres | Collège aval : 6 membres |
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La création d’une nouvelle structure n’était pas envisagée au début des discussions, mais au fur et à mesure des échanges, elle a semblé nécessaire aux participants. Cette formalisation favorise l’implication des adhérents et renforce l’action collective plutôt que les initiatives individuelles. Une structure de type association 1901 semblait donc la plus adaptée.
Les principales actions en cours de cette jeune association sont :
L’accent est mis sur l’engagement de tous les acteurs pour sécuriser les débouchés des uns et les approvisionnements des autres.
La dynamique de relocalisation touche tous les maillons de la filière. Les cochons sont nourris avec de l’aliment fourni par des fabricants régionaux qui s’approvisionnent en majorité en Hauts-de-France.
Préalablement aux mises en place de truies par les 2 éleveurs entrés dans la filière en 2014, il a été demandé aux acheteurs de s’engager, en plus du prix, sur des volumes à acheter. Par ailleurs, les acheteurs se sont engagés à prendre la totalité de la production pour respecter l’équilibre matière malgré les difficultés que cela représente pour des rayons traditionnels.
Les éleveurs s’engagent quant à eux sur des quantités et des qualités. Sur ce dernier volet, des marges de progrès (conformation et état d’engraissement) ont été identifiées pour satisfaire aux exigences de la commercialisation en boucherie-charcuterie.
En 2017, la filière Viande Bio d’Ici commercialisait 25 porcs/semaine soit environ 1250 porcs sur l’année produits par 4 éleveurs. La majorité des volumes sont vendus en magasins spécialisés. Le manque de naisseurs, donc de production, est aujourd’hui le facteur limitant pour la filière.
« Notre association s’est constituée autour de 3 axes : l’ancrage territorial, la transparence sur les prix et les marges, et la solidarité de la production à la vente de détail, en passant par les fabricants d’aliments et les chevillards. Pour satisfaire la demande, notre ambition est de monter à 100 porcs/semaine. Pour poursuivre notre développement, nous cherchons des naisseurs prêts à s’engager. Le marché est là. »
STEPHANE LELEU, PRÉSIDENT DE VIANDES BIO HAUTS-DE-FRANCE
L’association envisage à moyen terme de diversifier la gamme de produits disponibles au sein de cette filière régionale. Les adhérents travaillent actuellement à la structuration des approvisionnements en volailles de chair et en gamme viande bovine.
En parallèle Viandes Bio Hauts-de-France poursuit ses actions de développement de la production porcine dans la grande région pour être au rendez-vous de la demande des consommateurs.
Jusqu’en 2015, les producteurs de porcs bio en Hauts-de-France valorisaient l’intégralité de leur production en vente directe. La création de l’association Viandes bio Hauts-de-France a permis de diversifier les systèmes de commercialisation en proposant un débouché complémentaire à la vente directe : le demi-gros (détaillants, bouchers et magasins spécialisés).
La multiplication des points de vente de viande régionale permettrait de développer la consommation et ainsi la production régionale.
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