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La CAB (Coordination Agrobiologique) des Pays de la Loire publie un recueil technique « Élever des lapins Bio » à destination des éleveurs·ses et des porteurs de projet intéressés par la mise en place d’un atelier de production de lapins en Agriculture biologique. Retrouvons ci-dessous le témoignage de Pascal Orain, extrait de ce guide, disponible sur commande en version papier auprès de la CAB (cf. en bas de page). Pascal fait partie des 7 éleveurs de lapins bio dont le système d’élevage est décrit de manière détaillée pour apporter quelques données chiffrées et repères dans une production qui ne dispose d’aucune référence technico-économique. Le guide comporte également une vingtaine de pages sur tous les aspects de la production : logement, alimentation et abreuvement, santé, reproduction, abattage, transformation…
Fils d’agriculteurs, j’ai toujours souhaité être agriculteur. Après un BTS agricole puis un DU d’agent de développement, j’ai fait un service civil comme objecteur de conscience avant de travailler dans l’animation auprès de jeunes ruraux et également d’agriculteurs. C’est au fil des rencontres que mon projet d’installation a fait surface. J’ai testé, en 1998, l’élevage de lapins avec 10 premières lapines avant de m’installer en 2000. A mon installation, l’objectif était de créer un projet agricole à taille humaine, avec de l’élevage, et de vivre de l’activité de ma ferme en cohérence avec mes idées : faire des produits sains, en relation directe avec le consommateur, maîtrisés de la production à la vente… Je souhaitais dépasser l’aspect économique de l’élevage au profit des aspects environnementaux et sociaux.
Les points clés de l’élevage de lapins sont la reproduction, l’alimentation et les conditions d’hébergement. Même s’il ne faut rien négliger, une fois ces trois aspects maîtrisés, il est plus facile de rebondir en cas de difficultés. La palpation est un élément clé pour la réussite sur mon élevage, je la pratique à partir de 9 jours après l’accouplement.
Les saisons ont un impact sur la vie des lapins et sur la conduite d’élevage qu’il faut adopter. La gestion du logement comme celle de l’alimentation doivent se réfléchir en fonction des saisons et même des conditions climatiques.
En termes de logement, mes lapins sont sur les terres les plus saines de l’exploitation. Pour autant, certaines zones restent plus humides ou plus ombragées que d’autres. C’est sur ces critères que je vais pouvoir adapter ma conduite des logements. En été, je privilégie les zones ombragées et les zones humides où l’herbe est plus abondante et la température moins élevée. L’ajout de foin sur le haut des abris mobiles et de bottes de paille, ou laine de moutons, sur la partie abritée permet d’apporter ombre et fraîcheur aux animaux. Le foin sert également de complément alimentaire. L’hiver, j’évite les bordures de haies. Le dégel au-dessus des abris crée une humidité ambiante peu appréciable en élevage de lapins. En parcs fixes, il est plus difficile d’agir. Pour apporter de l’ombre, je mets en place des tôles et des palettes dans les enclos, puisqu’on ne peut pas déplacer les arbres entre l’été et l’hiver.
Concernant l’alimentation, j’apporte des branches d’arbres fourragers en été. Actuellement je mets du frêne. Je m’oriente de plus en plus vers l’apport de branches pour faire face aux périodes où la pousse de l’herbe est réduite. A contrario, lorsqu’elle est la plus importante, au printemps mais également à l’automne, j’essaie de réguler le pâturage et d’augmenter la consommation de foin pour limiter les désordres intestinaux.
A chaque saison ou changement de temps (soleil, chaleur, pluie, humidité…), je change les pratiques de soins aux animaux, d’entretien du logement, de protections, d’alimentation…
Retrouvez les informations essentielles sur l’élevage de lapins bio : le logement, avec des descriptions précises des différents types d’abris, la gestion de la reproduction, l’alimentation et l’abreuvement, la santé… accompagnées de nombreux chiffres et de témoignages d’éleveurs présentant leur système… dans le guide « Élever des lapins bio » de la CAB Pays-de-la-Loire.
Il est disponible en version papier sur commande à ce lien ou en cliquant sur l’image ci-dessous.
« À travers ce guide technique, vous découvrirez la diversité de cette filière émergente et quelques éléments clés pour la réussite de la production de lapins biologiques, dans le respect d’un équilibre animal/plante/climat/éleveur(se). Cette production n’est pas sans risque et demande un certain temps et de l’expérience pour la maîtriser.
Ce guide est le fruit d’un travail conséquent initié par l’AELBF (Association des Eleveurs de Lapin Bio de France) en 2020. Merci plus particulièrement à Maud Leray, stagiaire, qui a débuté ce projet avec l’encadrement d’un comité de pilotage très actif : INRAE de Toulouse tout particulièrement Thierry Gidenne et Michèle Theau Clément, CIVAM BIO 53, CAB des Pays de la Loire, ITAB, vétérinaires, et éleveurs(ses).
Cette publication a été construite par un groupe d’éleveurs réuni au sein d’un groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE). Créés par la Loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014, les GIEE (Groupements d’Intérêt Économique et Environnemental) sont des collectifs d’agriculteurs reconnus par l’État qui s’engagent dans un projet pluriannuel de modification ou de consolidation de leurs pratiques en visant à la fois des objectifs économiques, environnementaux et sociaux.
Quelques chiffres sont avancés dans le guide, ce ne sont pas des références, mais des exemples. Attention, chacun doit bien définir son projet en fonction de ses réalités (une installation sur 4ha est insuffisante pour être complètement autonome en céréales auto-produites du fait de la rotation). De même, en fonction de la localisation : si nous sommes à Perpignan, les cycles de production et d’alimentation sont différents de ceux du Grand Ouest. L’alimentation des lapins biologiques avec un maximum d’herbe est déterminante pour répondre au cahier des charges et pour trouver l’équilibre technique et économique de cette production. Nous encourageons chacun à la favoriser au maximum. »
Pascal ORAIN (éleveur et président de l’AELBF)
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