S’organiser en collectif autour d’un alambic mobile

Publié le : 28 avril 2017

Journées techniques nationales PPAM bio : une vraie réussite pour l’édition 2016

Cette journée s’inscrivait dans le cadre des quatre journées, organisées fin 2016 par le réseau FNAB en lien avec les producteurs de PPAM bio, les opérateurs de la filière et les partenaires techniques et institutionnels impliqués. Elles ont été l’occasion de montrer que la filière PPAM est en pleine croissance, porteuse d’innovations mais avec un grand besoin de structuration. Des innovations, des discussions, et des interrogations ont été présentées lors de ces rendez-vous qui ont mis en perspective les défis à relever pour pérenniser le métier.

Retrouvez les autres articles des journées organisées en Auvergne, dans la Drôme et en Pays-de-la-Loire.

La journée s’est déroulée le 19 octobre aux Mées, chez Christine Colache, autour de la distillerie mobile « PAPAMobile ». Une dizaine de producteurs étaient présents dont certains drômois ayant un projet de distillerie collective.

Pourquoi ce projet a-t-il vu le jour ?

Le contexte du département montre une production spécialisée sur la lavande/lavandin et la sauge, presqu’uniquement pour les huiles essentielles. Ces productions sont organisées pour la transformation, mais il manque un outil pour les autres plantes en dehors de la saison lavande/lavandin. En 2014, le Conseil Général a permis de lancer concrètement la réflexion autour du projet en finançant un recensement des producteurs intéressés. Les réunions de groupe ont alors commencé, avec notamment un noyau dur déjà en réflexion depuis plusieurs années. Un groupe de 8 producteurs moteurs sur les 3 vallées s’est réuni, leur besoin global était de 100 à 120 passes/an.

Les caractéristiques de la distillerie

Le choix a porté sur une distillerie mobile, pour permettre de répartir l’outil sur 3 vallées différentes et distantes en temps, mais également pour des questions de financements (difficulté de financer un projet collectif sur un terrain privé). Plusieurs bases sont prévues pour faire en fonction des périodes de récolte différentes selon le secteur géographique et en fonction des possibilités d’approvisionnement en eau de chaque base. Pour pouvoir déplacer l’alambic, il faut disposer du permis E. La distillerie est composée de 2 cuves (500l et 1500l) en inox et d’une chaudière fuel basse pression d’une capacité de 250 kg vapeur/heure. L’investissement est de 52 000 € HT plus 8000 € HT par base, financé à 80% par des subventions, notamment grâce au classement GIEE de l’association « Collectif de transformation des PPAM – les Sens de Provence ».

La mobilité de la distillerie permet d’adapter au mieux le lieu de la transformation des plantes mais il présente quelques contraintes : ergonomie de travail, cuves étroites, déplacement difficile (hauteur des cuves) et usure de la remorque à prévoir…

Cette journée a permis aux producteurs drômois de prendre une décision sur leur projet de distillerie. Ils ont choisi de partir sur une distillerie fixe pour avoir moins de contraintes techniques et ergonomiques et pour pouvoir disposer d’une chaudière à bois (trop grosse pour un outil mobile), la nature du carburant étant essentielle pour eux.

 

Article rédigé par Julia Wright, Agribiodrôme