Les prairies permanentes diversifiées : concilier production et biodiversité

Publié le : 20 août 2021

Elles constituent la base de l’alimentation en fourrage des éleveurs et présentent souvent un niveau de diversité qui donne une haute valeur écologique. Mais cette diversité n’est pas toujours prise en compte dans les stratégies agricoles et économiques.

Prairie diversifiée de la ferme du Brezouard, à Aubure (68) - © Bio en Grand Est

La grande majorité des agriculteurs attendent des prairies qu’elles soient productives, diversifiées, et de bonne qualité fourragère (enquête Parc naturel régional -Ballons des Vosges et -Vosges du Nord, 2018). Les prairies permanentes diversifiées ont beaucoup d’atouts pour les exploitations agricoles : capacité de résilience vis à vis du changement climatique, faible coût de production, contribution à la santé animale.

Tarier des près – © Arthur Keller, LPO Alsace

C’est quoi une bonne prairie ?

C’est une notion très subjective. Une proposition de définition peut-être la suivante : une prairie est agro-système principalement herbacé dont la flore est spontanée et diversifiée (plantes précoces et tardives, graminées et dicotylédones), qui n’a pas été semé ni retourné depuis au moins 10 ans. La bonne prairie doit-elle avoir une forte teneur en protéine pour augmenter la production ou doit-elle être diversifiée pour permettre un meilleur goût des produits laitiers et carnés ?

Les différents atouts de la diversité des prairies

D’abord la diversité floristique favorise l’ingestion et incite les bêtes à consommer une plus grande quantité de fourrage. Une prairie à forte diversité présente aussi une plus grande souplesse, permettant son exploitation à des dates variables sans pour autant pénaliser trop fortement son rendement. La prairie diversifiée permet ensuite de renouveler le tapis herbacé à moindre coût. Une fauche tardive, pas trop rase, et un pâturage modéré permettent aux plantes de finir leur cycle et de renouveler le stock de graines contenu dans le sol. Enfin la diversité comme atout santé du troupeau : les différentes herbes produisent un cocktail de métabolites secondaires ayant des propriétés thérapeutiques. Des travaux scientifiques sont en cours sur leurs effets (antiparasitaires, anti-infectieux, antioxydant, etc.).

L’entretien des prairies permanentes

La fertilisation azotée impacte fortement la végétation et de façon différente selon la quantité appliquée et le type de fertilisant. Une dose importante sélectionne les graminées, rumex, renoncules et pissenlit et fait disparaître les légumineuses. Un apport organique modéré à faible est à privilégier pour être plus favorable à un grand nombre d’espèces, ainsi que des fauches tardives régulières pour permettre le renouvellement de la banque de graines.

Afin d’éviter la banalisation de la prairie par des fauches précoces répétées, la pratique de fauches de « foin tardif », tous les 4-5 ans, sur certaines unités prairiales, permet aux plantes de terminer leur cycle de reproduction et le renouvellement de la prairie sans avoir à faire de sursemis. Les bonnes pratiques permettent également de maitriser les phénomènes d’invasion par des plantes indésirables.

Papillon Zygène sur une fleur de scabieuse – © Bio en Grand Est

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