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La drosophile suzukii inquiète les arboriculteurs car cette mouche venue d’Asie, en plus de s’attaquer à des fruits sains, peut favoriser le développement d’autres maladies et ravageurs. Elle peut ainsi affecter de manière directe ou indirecte les rendements et la qualité de la récolte. Quels sont les moyens de prévention et de lutte en bio face à ce parasite ?
La drosophile suzukii est une petite mouche dont les femelles pondent dans les fraises, les framboises, les cerises, les mûres et également dans quelques autres fruits (myrtilles, cassis, groseilles, raisins, figues, abricots, pêches) et occasionnent des dégâts qui peuvent être importants. Les larves se développent en se nourrissant de la pulpe, ce qui entraîne son affaissement, des dépressions sous l’épiderme, des fruits qui coulent. Attention à ne pas confondre ces symptômes avec ceux du rhizopus ou d’autres maladies et ravageurs : dans des fruits qui se dégradent, il faut rechercher les larves éventuelles.
Les fruits à pleine maturité étant plus exposés aux pontes de la drosophile suzukii, il est important de faire les récoltes au moment optimal pour limiter l’impact sur les lots. Les arbres non récoltés ou récoltés trop tard sont également des foyers de multiplication et mettent en danger les cultures plus tardives.
De plus, la liquéfaction de fruits qui paraissaient sains à la récolte pouvant survenir a posteriori, la conservation d’échantillons permet de surveiller leur évolution.
En cas d’attaque, tous les fruits touchés sont source de réinfection. Ils doivent donc être évacués de la parcelle et détruits. Pour les détruire, vous pouvez utiliser votre fosse à lisier, un tonneau de fermentation, une installation de biogaz mais vous ne devez pas composter. La méthode la plus sûre reste la solarisation : les fruits sont mis au soleil pendant 10 à 15 jours dans un sac en plastique hermétique et transparent.
Comme la drosophile suzukii apprécie les environnements frais et humides, toutes les mesures qui contribuent à un climat sec ont un effet préventif :
Il faut également favoriser les auxiliaires (implantation de haies par exemple) qui sont des alliés précieux dans la lutte contre la drosophile et d’autres ravageurs. Enfin, les filets anti-insectes (mailles inférieures à 1,3 mm) ont aussi montré leur efficacité.
Il faut distinguer le piégeage indicatif ou de surveillance permettant une détection précoce de la drosophile du piégeage de masse qui est une mesure complémentaire visant à retarder le développement de l’insecte.
Les arbres situés en bordure et proches d’habitats naturels (haies, forêts, etc.) peuvent être surveillés à l’aide de plusieurs pièges Riga ou modèles comparables et contrôlés hebdomadairement pour la présence de l’insecte. En cas de capture, il faut s’attendre à des dégâts sur les fruits : aux premiers dégâts, il faut assainir et basculer en piégeage massif. Ce piégeage peut se combiner avec des contrôles réguliers d’au moins 50 fruits par échantillon qui aident à détecter les infestations précoces et permettent d’adapter rapidement la lutte contre l’insecte. Il faut examiner ces échantillons pour les pontes et les piqûres de pontes et / ou les placer 2 h dans de l’eau tiède salée et contrôler les asticots.
Le piégeage des adultes est possible dans des bouteilles en plastique rouge disposées tous les 2 m en bordure et tous les 5 à 6 m dans la parcelle :
Il existe également des mélanges prêts à l’emploi dans le commerce.
NB : Il faut également bien nettoyer les abords des parcelles et y disposer des pièges car d’autres plantes sont hôtes de ce ravageur. Des femelles peuvent ainsi être capturées durant tout l’hiver. Ces femelles fécondées piégées seront autant de drosophiles en moins à la reprise au printemps.
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