De nouvelles mesures de biosécurité pour les élevages de volailles

Publié le : 1 juillet 2016

De nouvelles mesures de biosécurité pour les élevages de volailles sont entrées en vigueur au 1er juillet 2016. Hygiénisme poussé à outrance, investissements lourds… les producteurs du réseau FNAB craignent que l’application du décret ait un impact négatif sur les systèmes de production des éleveurs de volailles et poules pondeuses bio.

Formation, hygiénisme et investissements…

Depuis le 24 novembre 2015, la France fait face à un épisode d’influenza aviaire dans 9 départements du Sud-ouest. L’Etat a mis en place de nouvelles mesures de biosécurité (arrêté du 8 février 2016). Cet arrêté rend obligatoire à tous les élevages de volailles du territoire national l’adoption de ces mesures. Il entrera en application le 1er juillet 2016 et impose ainsi pour chaque unité de production des mesures adaptées à chaque type d’élevage. Les éleveurs seront dans l’obligation de se former et de mettre en place un plan de maîtrise des risques sanitaires sur leur exploitation. Ces mesures s’accompagnent généralement d’investissements importants pour l’exploitation (SAS, clôtures…).

Des fiches techniques et un guide de bonnes pratiques à destination des éleveurs sont consultables sur le site de l’ITAVI.

Suite à la rencontre de la FNAB avec la DGAL, le réseau FNAB a été invité à se saisir de ces fiches relatives au plan de maîtrise sanitaire.

Ces mesures vont s’appliquer à tous les élevages de volailles et palmipèdes du territoire.

Une non-reconnaissance des spécificités des élevages bio

Les producteurs du réseau FNAB prennent connaissance de ces fiches progressivement. Dans l’état actuel des choses, il est à craindre que l’application du décret ait un impact négatif sur les systèmes de production des éleveurs de volailles et poules pondeuses bio du réseau FNAB.

En effet, ces fiches ne prennent pas en compte la spécificité des élevages fermiers de petite taille, de plein air, tels qu’ils sont conduits en agriculture biologique. Ainsi, il semble impossible à ce jour, pour les producteurs bio de s’emparer de manière concrète du Guide des Bonnes Pratiques tel qu’il est proposé.

Les systèmes de production bio de plein air avec vente en directe au consommateur sont caractérisés par des conduites complexes avec plusieurs lots, bandes et espèces pour assurer un approvisionnement régulier et varié au consommateur. Ces systèmes reposent sur de petites unités mobiles qui ne sont pas référencées dans le Guide.

La pérennité de l’activité mise en question

Pour les producteurs diversifiés, souvent en circuits courts, c’est la pérennité de l’atelier d’élevage de volailles qui est menacée par l’application de ces mesures de biosécurité. L’abandon de cet atelier signifie l’arrêt d’une activité économique complémentaire et cohérente des systèmes de productions diversifiés en bio. C’est aussi un lien avec le consommateur qui se rompt pour les systèmes en circuits courts. Pourtant, ce sont bien ces systèmes qui sont plébiscités aujourd’hui et qui rassurent le consommateur face à l’industrialisation de l’élevage de volailles.

Des études menées par l’ITAB démontrent que les risques sanitaires ne sont pas plus importants pour ces systèmes que pour les systèmes industriels. Ils se montrent même plus résilients. Certaines mesures d’hygiène préconisées par les fiches viennent bousculer l’équilibre microbien présent sur une exploitation en agriculture biologique et donc augmenter les risques de contamination sanitaire.