Olivier SABATHIE – Arboriculture – Tarn et Garonne

Olivier Sabathie, producteur de pommes bio à Verdun sur Garonne (82). Il a débuté son activité bio en 2002. Son activité fruitière est mixte avec 30 ha de vergers en conventionnel dont 23 ha de pommes, 5 ha de prunes de variétés americano-japonaises, 2 ha de kiwis à chair jaune et près de 5 ha de pommiers en AB.

Olivier Sabathie, crédit Bryan Perie

Comment gérez vous la mixité bio /non bio sur votre exploitation ?

« C’est très simple, mon verger bio est constitué de variétés spécifiquement dédiées à la bio et que je n’ai donc pas en conventionnel. De plus j’ai un attelage de pulvérisation tracteur et pulvérisateur spécifique pour mon verger bio, pour éviter tout risque de contamination même minime. Mon activité bio va s’amplifier prochainement avec la plantation de 11 ha de pommiers bio dans le cadre du projet Fruiticulteurs Bio porté par le groupe coopératif Blue Whale ».

Quelle était la motivation de votre conversion ?

« Pour moi, je voulais avant tout relever un défi technique et vérifier que c’était techniquement faisable en maitrisant les problèmes de tavelure et de pucerons, et économiquement rentable avec des niveaux de rendement satisfaisants. J’en suis maintenant convaincu, grâce au choix de variétés résistantes tavelures notamment. Ce risque phytosanitaire était ma principale crainte avant de me lancer dans le Bio, car c’est un problème majeur même en année sèche y compris en conventionnel. Mon objectif était clairement de produire plus propre tout en étant rentable. Je craignais aussi des problèmes d’alternance qui pénaliseraient le rendement commercialisé ».

Quelles variétés avez-vous plantées en bio au démarrage et quels problèmes avez-vous rencontrés ?

« J’ai planté sur ce premier îlot bio des variétés précoces comme Opale, d’autres plus tardives comme Goldrush-Délice d’Or et Dalinette. Les problèmes ont été plus au niveau de l’entretien du verger que de la maitrise phytosanitaire . J’ai désherbé mécaniquement bien sûr, mais avec des passages trop fréquents et trop profonds qui ont perturbé l’enracinement. Depuis je priorise le matériel à brosse et à lames pour un travail superficiel ».

Pour le conseil technique vous faites appel à qui ?

« Je m’ appuie sur les conseillers techniques de ma coopérative, Stéphane Limousin et Jacques Joulié, le technicien animateur de la section bio. »

Pas besoin de vous poser la question : si c’était à refaire ?

Olivier SABATHIE, crédit Bryan Perie

« Non car je ne regrette pas mon choix et je vais même augmenter la surface de mon verger bio en plantant cet hiver 11 ha supplémentaires. Pour gagner un an sur la certification des premières récoltes, je vais planter cet hiver sur une parcelle engagée en conversion l’an dernier. Je planterai une gamme variétale résistante tavelure qui sera vendue sous la marque Blue Whale Bio. Cette marque sera positionnée par le groupe coopératif aussi bien sur le circuit GMS que magasins spécialisés qui recherchent des variétés rustiques. »

Interview réalisée par le Civam bio 66 et initialement parue dans Le « Mag’ de la conversion » de Bio Occitanie – N°9 – Novembre 2017