Maya SALLEE et Nicolas FERNANDEZ – Viticulture – Lot

Maya Sallée et Nicolas Fernandez se sont installés sur les terres de l’AOC Cahors en 2016. En dehors de tout cadre familial, ils ont démarché les viticulteurs proches de la retraites dans cette région dont les terroirs et les vins les attiraient. Après avoir commencé par 1ha de vignes, ils travaillent sur 7ha de Malbec et de Merlot. Ils ont la ferme intention de produire en bio et biodynamie de grands vins naturels…

Viticulture

Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

Maya Sallée et Nicolas Fernandez, 29 et 32 ans. Nous sommes tous les deux ingénieurs agronomes et oenologues et après quelques années comme salariés (tour à tour ouvriers de cave, œnologues, consultants), nous avons décidé de revenir à la base de notre métier et de devenir vignerons. Faire pousser de beaux raisins, les vinifier pour en faire des grands vins, voilà à quoi nous voulions nous dédier. Nous avons repris des vignes à Cahors en 2016 et créons notre domaine viticole, pas à pas.

 

Quelques mots sur le domaine

Domaine la Calmette, à Trespoux-Rassiels (46) sur les causses calcaires de l’AOC Cahors

Surfaces et cépages :
7 ha : 75% Malbec et 25% de Merlot

Effectifs : Maya et Nicolas (2 UTH) et saisonniers (vendanges)

Commercialisation : Vente en bouteille

Quelques dates clés
2016 : Installation sur un premier hectare et conversion en bio et première récolte
2017 : Acquisition de 6 ha supplémentaire

Pourquoi vous-êtes vous installés en bio ?

C’était une évidence. Pour faire des grands vins, il faut des sols vivants. Pas d’herbicides, pas de fongicide de synthèse, des doses de cuivre réduites au minimum… Ça coulait de source de pratiquer une agronomie respectueuse et durable, capable de permettre aux terroirs de s’exprimer.

De plus en plus de gens sont sensibles à la certification AB et je les comprends, c’est un signe de qualité, une garantie offerte au client sur la réalité de nos pratiques. L’assurance que nous faisons réellement ce que nous annonçons. Et enfin, pour mon travail quotidien et pour mes clients, je préfère clairement utiliser sur mes vignes des produits naturels peu nocifs, comme le cuivre et le soufre, plutôt que des molécules aux effets controversés sur la santé.

Premières vendanges sur le domaine de la Calmette – Crédit : M. PECQUERIE

 

C’était une évidence. Pour faire des grands vins, il faut des sols vivants.

Nicolas FERNANDEZ, vigneron bio depuis 2016

Parlez-nous de votre domaine et de votre projet ?

Nous avons repris des vignes en deux temps : d’abord un hectare, pour nous lancer, apprendre les gestes que l’on ne maîtrisait pas encore. Puis six de plus, en pensant que c’était le bon compromis pour tout faire seuls et en vivre. Nous avons loué un chai à proximité et nous nous équipons de matériel d’occasion. Nous travaillons à deux, en embauchant des saisonniers pour les moments clés, comme les vendanges (entièrement manuelles).

Notre domaine commercialise ses vins en bouteille, sous notre marque (pas de vente en vrac à des négociants). En n’ayant repris que des vignes, et pas un domaine existant, nous allons trouver notre clientèle sur plusieurs années. Nous faisons du vin sans additif, si ce n’est des doses très faibles de sulfites lorsque sur une cuvée en particulier, il s’avère que c’est nécessaire. Sinon : 100% raisin !

Nos vignes sont situés sur le causse calcaire de Cahors, un terroir au potentiel fantastique, encore peu connu du grand public. Nous avons la chance d’avoir des vignes sur un territoire très varié en terme de sous-sols, d’expositions, avec des parcelles très singulières. Nous vinifions donc ces parcelles à part, pour en exprimer toute la spécificité. Par exemple, sur une cuvée, nous travaillons un terroir de calcaires superficiels très fragmenté, un sol rocheux, solaire, avec des vins fins et énergiques. Sur une autre, le vin sera issu d’un terroir d’argiles rouges qui donne de la puissance, de la largeur et de la garde. Nos terroirs calcaires nous passionnent et nous voulons transmettre cette passion à nos clients !

Comment avez-vous été accompagné ?

Maya Sallée et Nicolas Fernandez dans leur première parcelle de vignes en 2016

 

Nous sommes accompagnés par le groupement bio du département, Bio46, et par l’ADEAR, qui organisent des formations selon les besoins des agriculteurs locaux. En tant que jeunes installés, nous avons besoin de nous former, par exemple sur les engrais verts, la taille, etc. D’autres vignerons étaient intéressés et nous avons donc pu progresser ensemble.

L’animatrice de l’ADEAR nous a suivi lors de notre projet d’installation, sur la structuration, le prévisionnel économique, etc. Nous avons déposé une demande de DJA avec son soutien. Par contre, nous manquons un peu d’accompagnement technique régulier dans les vignes, qui soit indépendant bien sûr, et non pas des préconisations par les revendeurs de phytos et de fournitures. Ce serait un plus pour les vignerons bio du secteur d’avoir un conseil indépendant, comme cela peut se faire dans d’autres vignobles.

 

 

Et concernant le foncier, comment avez-vous trouvé ces terres ?

 

Nous avons commencé par délimiter la zone qui nous intéressait le plus, puis nous sommes allés voir les agriculteurs, en frappant aux portes et en nous présentant. Certains voulaient partir à la retraite et n’avaient pas de repreneurs. Nous nous sommes entendus rapidement avec l’un d’entre eux.

Nous avons la chance d’être dans une démarche d’échange avec nos voisins, exploitants ou anciens exploitants, qui sont bienveillants envers notre démarche et voient l’installation d’un couple de jeunes vignerons d’un bon œil. La transmission des connaissances se fait aussi grâce à eux.

Trouvez-vous votre place dans votre territoire ?

Nous nous insérons progressivement dans les associations et les instances locales : l’ADEAR et Bio46, bien sûr, mais aussi les vignerons indépendants, les actions de l’interprofession, etc. Les formations auxquelles on participe font également naître des volontés de travailler ensemble sur certains sujets. Mais surtout, entre vignerons du secteur, et particulièrement ceux qui sont engagés dans la viticulture bio ou biodynamique, on se voit, on échange, on déguste ensemble… On essaie d’avancer en collectif, c’est la clé du métier de vigneron !

Maya et Nicolas tiennent un blog dans lequel ils racontent chaque étape de leur installation en viticulture bio.

Contacter Bio46