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Elevage :
Historique :
Jean-Luc Villain, installé sur la ferme familiale depuis 1980, a toujours eu en tête la cohérence de son système. Dès 1996, l’arrivée sur la ferme de Thierry Lefevre accélère la réflexion des agriculteurs : ils veulent un système plus en adéquation avec l’environnement et leur vision du métier d’éleveur. La méthode intensive ne leur convient plus, ils testent des itinéraires techniques innovants (mélanges prairiaux, diminution drastiques des traitements phytosanitaires,….) et cherchent ainsi à gagner en autonomie. Au fil de ces expériences et de l’évolution des pratiques, la ferme entame une conversion vers l’agriculture biologique en 2000.
« La rencontre et l’échange avec d’autres éleveurs a été déterminante » Nous affirme Jean-Luc. Et c’est bien par ces échanges et les visites de fermes que la réflexion des deux associés continue d’avancer. C’est la difficulté de faire du bon foin chaque année dès leur passage en bio, qui les incite à s’intéresser au séchage en grange. Le séchoir en grange sera ainsi mis en place en 2008, opération facilitée par une aide à l’investissement issue de la région Picardie
« Nous sommes plus en adéquation avec notre vision de l’AB », confie Thierry en parlant du séchoir… avant d’ajouter qu’il y a aussi un intérêt de simplification logistique et une diminution de temps de travail ! Le gain de temps se fait ressentir quotidiennement à la distribution alimentaire, mais aussi lors des fauches où il n’y a plus besoin de presser les balles rondes puis d’enrubanner. Jean-Luc appuie son associé et évoque en prime l’intérêt économique et écologique. « Sans même parler de l’aspect écologique, nous réalisons 4.000€ d’économie en film plastique et ficelles par an, déchets dont nous ne savions que faire après utilisation» dit-il.
Évidemment, la conduite d’un séchoir en grange est très technique. Un système de régulation a été installé. Si l’investissement était important (250 000€), 10 ans après, ils ne regrettent pas leur choix.
Il faut aussi noter que le foin issu de séchage en grange est reconnu de meilleure qualité, il se rapproche des valeurs de l’herbe fraîche. S’il a de meilleures valeurs alimentaires que le foin séché au sol, ceci s’explique par deux phénomènes :
Enfin, c’était à l’origine un atout pour l’atelier de transformation laitière présent sur la ferme jusque 2015. L’absence d’aliments fermentés dans la ration limite en effet la contamination du lait par les butyriques. L’élevage n’a d’ailleurs jamais été pénalisé pour les butyriques depuis le passage en bio.
Aujourd’hui les deux éleveurs sont fiers de leur ferme et accueillent volontiers les agriculteurs qui sont en réflexios comme eux 20 ans plus tôt.
Le cheptel est constitué de 110 montbéliardes et de 100 brebis pour 194 hectares. Le choix de l’herbe comme unique fourrage pour l’alimentation des ruminants a été un réel avantage pour la construction de la rotation de cultures :
L’alternance des prairies temporaires riches en légumineuses avec les cultures céréalières facilite grandement la conduite culturale. L’alternance de cultures de familles différentes permet de casser les cycles d’adventices et de maladies potentielles. La forte présence de légumineuses dans ce cycle de rotation diminue les besoins en fertilisation. Les céréales pures ou les prairies de fauche sont favorisées pour la décision d’apporter la matière organique issue des ateliers d’élevage.
Les mélanges céréaliers ainsi produits dans cette rotation viennent conforter l’autonomie de la ferme en servant de concentré alimentaire autoconsommé par les vaches. La luzerne est favorisée dans les choix d’implantation sur les parcelles de fauche car elle est relativement facile à sécher, contrairement au trèfle violet par exemple.
Les deux tiers de l’assolement restent composés de prairies permanentes avec plus de 60 hectares accessibles depuis le bâtiment d’élevage. Jean Luc et Thierry favorisent le pâturage autant qu’ils le peuvent :
« l’herbe représente la meilleure qualité de fourrage possible, et c’est aussi le moins cher » !
Les deux associés regorgent encore de projets pour l’avenir : améliorer leur maitrise du pâturage tournant dynamique, augmenter la part de culture de vente, optimiser le séchage en grange par l’informatisation et l’Investissement dans des panneaux thermo-photovoltaïques pour gagner en énergie et temps de travail, réfléchir sur la commercialisation