D’Est en Ouest, le séchage en grange intéresse les éleveurs bio !

Publié le : 18 novembre 2014

Une bonne valorisation de l’herbe pour des systèmes autonomes et performants

Le séchage du foin en grange vise à conserver au maximum la valeur alimentaire de l’herbe sur pied afin de constituer des stocks hivernaux. Un foin séché en grange sera beaucoup plus riche qu’un foin traditionnel :

  • Possibilité de récolte de l’herbe à un stade précoce (fin avril – début mai), car il suffit d’une fenêtre météo de 2-3 jours pour faucher et récolter ;
  • Récolte à 50 % de matière sèche (MS) : le fanage est réduit, ce qui limite les pertes de feuilles (des légumineuses notamment).

Le séchage en grange optimise ainsi la valeur protéique de l’herbe et améliore l’autonomie alimentaire des élevages. De plus, ce fourrage adapté à la physiologie des ruminants favorise la bonne santé des animaux et leur longévité.

Cette technique est également rentable du point de vue économique : elle permet de réduire les achats extérieurs et d’améliorer la traçabilité de l’alimentation du troupeau (les protéines étant les plus difficiles à trouver localement), elle participe aux principes de prévention de la santé du cheptel et limite le temps de travail. D’autre part, le lait issu d’une alimentation à base de foin séché en grange présente une très bonne qualité gustative et répond aux exigences de haute qualité des transformateurs comme des consommateurs.

Le séchage en grange permet également :

  • d’améliorer les conditions de travail grâce à une planification simplifiée de la récolte, la dépendance vis-à-vis des conditions climatiques étant moins importante. La diminution du nombre de fanage réduit le temps de travail. D’autre part, la distribution des fourrages en intérieur sans effort physique est très rapide ;
  • de réduire l’empreinte écologique par la suppression des déchets liés à l’ensilage ou l’enrubannage. Le séchage en grange est d’ailleurs parfois couplé à l’utilisation d’énergies renouvelables.

« L’installation du séchage en grange a répondu à une volonté d’autonomie pour ne plus faire d’ensilage et d’écologie pour ne pas utiliser de plastique avec l’enrubannage. Elle a aussi permis d’améliorer la qualité du foin et l’organisation du travail en hiver. »

Un éleveur des Vosges

Le réseau s’en fait l’écho !

Le GRAB Basse-Normandie a consacré un focus au séchage en grange dans sa synthèse régionale 2013 « Les fermes laitières biologiques bas-normandes : des systèmes très diversifiés ». 9 fermes sur les 39 enquêtées sont équipées d’un système de séchage du foin en grange. Les résultats des deux groupes ont été comparés (ceux avec séchage et ceux sans séchage). Si les contraintes structurelles sont plus fortes pour le premier groupe, le coût de l’herbe est presque trois fois moindre pour les élevages équipés d’un séchoir !

Les éleveurs livrent leurs motivations pour ce système :

  • Réduire les surfaces en maïs
  • Améliorer la qualité des fourrages
  • Atteindre l’autonomie fourragère
  • Réduire l’utilisation des concentrés
  • Être moins tributaire des conditions météorologiques
  • Gagner en productivité laitière et en taux (TB et TP)
  • Faire des économies sur les bâches, les ficelles et le carburant
  • Améliorer les conditions de travail

Si l’intérêt du séchage en grange n’est plus à démontrer, sa mise en place n’est toutefois pas anodine : le projet doit être bien réfléchi. En effet, les investissements ne sont pas négligeables et doivent être adaptés à l’exploitation et aux attentes de l’éleveur. Avant de se lancer, il peut ainsi être intéressant de participer à une formation.