Découvrez les pratiques et techniques par filière
Le guide « Élever des porcs bio » de la FNAB rassemble des repères sur la filière porcs bio française, les principaux points réglementaires, des conseils pour construire un projet adapté à ses objectifs et des témoignages d’éleveurs de différents systèmes. Parmi eux, Emmanuel Raitière, éleveur naisseur engraisseur bâtiment, est à la tête d’un cheptel de 60 truies et produit 1 000 porcs par an. Il explique sa trajectoire, l’organisation de son atelier, ainsi que les facteurs de réussite et points de vigilance techniques, économiques et humains.
Je me suis installé en 1994 sur la ferme de mes parents qui produisaient du porc de plein air. La ferme de mes parents était un élevage atypique en conventionnel car l’engraissement se faisait sur paille. En 2011, je me suis converti car la marche était peu importante à franchir pour passer en bio. Pour le post sevrage, je n’avais pas d’investissement à réaliser. Les porcelets étaient fournis par un naisseur bio à une trentaine de kilomètres de la ferme. Ce dernier a eu des problèmes sanitaires courant 2015 et je me suis posé la question de la maternité pour être sécurisé dans mes approvisionnements en porcelets. En 2016, j’ai investi dans une maternité en bâtiment avec une aide PCAE (Plan de Compétitivité et d’Adaptation des Exploitations agricoles).
Aujourd’hui j’élève de A à Z les animaux, de la naissance jusqu’à la finition (fin de l’engraissement) des porcs. Je commercialise les porcs charcutiers via Unébio au travers de Terrena.
J’ai une maternité de 18 places, un bâtiment gestantes de 72 places (3 bandes de 18 truies), un bâtiment post-sevrage et un bâtiment engraissement de 400 places.
Je suis tout seul à travailler à la ferme. Je suis autonome en céréales à 90 %. En 2013, j’ai investi dans une fabrication d’aliment à la ferme (FAF) automatisée pour diminuer la pénibilité au travail. La FAF en bio permet de gagner entre 60 à 80 € de marge par tonne d’aliment produite.
J’ai fait le choix de la maternité en bâtiment pour maîtriser sanitairement mon élevage. Le bâtiment permet de protéger les animaux des prédateurs (renards notamment) et de réduire la pénibilité au travail, car le plein air demande beaucoup de manutention.
Être naisseur ne s’improvise pas, il faut être bon techniquement, bien suivre ses animaux surtout au moment de la mise bas (3 à 4 h par jour les 2 premières semaines) et du post sevrage. À cette période, l’éleveur ne peut pas faire plusieurs choses à la fois.
Pour les truies ayant mis bas, je donne un aliment nourrice acheté à l’extérieur, car c’est un moment clé pour le démarrage des porcelets. Pour les gestantes, je fabrique mon aliment, qui varie chaque année en fonction des analyses de la récolte.
C’est important d’avoir une maîtrise sanitaire de son élevage.
La période de la mise bas et celle du post sevrage sont très délicates et doivent être très bien maîtrisées sur le plan sanitaire car cela détermine les réussites de l’élevage.
Pour ces deux périodes, la gestion de l’ambiance du bâtiment est également très importante : une bonne température et une bonne ventilation. Le porcelet a besoin d’un environnement sain (niche isolée, lavée, bien paillée et sèche) et d’une température autour de 30°C à proximité de l’ampoule chauffante.
Il est important de travailler la transition du post sevrage, c’est-à-dire anticiper l’arrivée de la nourriture des porcelets à 3 à 4 semaines d’âge.
Lorsque l’on travaille sur de la paille, il faut faire attention à la manutention car cela demande du temps. Il faut essayer de minimiser le travail à la main.
Un système autonome pour l’alimentation du cheptel
Un système exigeant
Vous avez besoin d'une information qualifiée (évolution réglementaire, recherches et expérimenations en cours...), organisée par grand système de production ? Abonnez-vous à votre lettre filière !