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Je me suis installée à 40 ans après quelques années de salariat parce que j’avais besoin de retrouver du sens à ce que je faisais. Après avoir quitté mon travail, je suis partie en formation au CFPPA de Montmorot dans le Jura pour me former sur la production et la transformation de plantes à parfums, aromatiques et médicinales (PPAM). J’ai également réalisé un voyage d’étude en Anjou pour rencontrer les personnes de l’Institut Technique des PPAM (ITEPMAI) ainsi que des agriculteurs faisant des PPAM sous différents modèles. Bien qu’ayant plus de 40 ans et donc n’ayant pas le droit aux aides à l’installation de l’Etat, j’ai effectué le parcours classique à l’installation (Point accueil installation puis accompagnement par la chambre d’agriculture, réalisation d’un Plan de développement économique et formation). J’ai aussi effectué un stage dans une ferme qui distillait des huiles essentielles dans les Vosges. Tout cela m’a pris un an et je me suis installée en mars 2016.
C’est une bonne question ! Par affinité tout d’abord, j’adore les aromatiques et j’ai travaillé antérieurement sur une plante médicinale : j’ai toujours été impressionnée par la capacité et la quantité de principes actifs produites par les plantes… Et puis ça tombait bien, n’ayant pas une grosse surface à cultiver (2.5 hectares environ) et ne souhaitant pas en avoir plus, il fallait des plantes à forte valeur ajoutée, les PPAM se prêtaient bien au contexte.
De plus, de par une expérience antérieure en laboratoire, j’ai gardé l’envie d’aller au bout des choses et c’est ce que permet la distillation des huiles essentielles.
Ça, c’est venu naturellement, je n’aurai pas envisagé de travailler autrement ! C’était non négociable ! Les PPAM se prêtent particulièrement bien au bio car elles n’ont généralement pas besoin de traitements et l’apport de compost ou de fumier est tout à fait adapté.
De plus, nous sommes sur le captage du village et protéger la ressource en eau est une priorité.
Enfin, nous avons des enfants, les parcelles sont devant la maison, il n’aurait pas été envisageable de faire autrement.
Avant tout, je pense qu’il faut aller voir comment font les autres producteurs de PPAM et comprendre ce qui fonctionne et ne fonctionne pas chez les uns et les autres. Sur le papier, ça parait facile, la réalité peut vite se charger de nous rappeler que sur le terrain, ça se passe autrement !
De plus, le réseau, c’est fondamental pour ne pas rester seul face à une situation difficile ou à une question. Ça permet d’échanger, d’avancer, de confronter les idées … et de ne pas baisser les bras.
Pour l’instant, tout en vente directe : les marchés, les magasins bio et de terroir, les magasins de producteurs et un peu à la ferme. Je vais vendre également sur Internet via mon site dans quelques mois.
A court-terme, je vais développer les plantes à huiles essentielles (en diversité et en surface) et trouver d’autres débouchés pour diminuer un peu le temps passé sur les marchés. Je souhaite aussi renforcer les liens avec d’autres artisans/producteurs. Améliorer la ferme pour la rendre la plus positive possible du point de vue des piliers de l’agriculture durable.
A moyen-terme, j’envisage d’autres transformations, monter un bâtiment à basse consommation d’énergie, … et tant d’autres choses !
Propos recueillis par Sébastien DUSOIR, FRAB Champagne-Ardenne. Témoignage initialement paru dans Les Lettres AB n°11 – Oct. 2018, le magazine de Bio en Grand Est
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