Découvrez les pratiques et techniques par filière
Une trentaine d’apiculteurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes et au-delà se sont retrouvés le 12 octobre au GAEC « Miellerie des gorges de la Loire » à Roche-la-Molière (42). Cette journée avait pour objectif d’échanger sur le nourrissement en termes de pratiques et d’approvisionnement.
Le sucre bio revient à environ 1,80-1,90 € hors taxe (HT) par kg si acheté en individuel. Avec la commande groupée organisée par le réseau bio en Auvergne-Rhône-Alpes depuis 2014, les prix oscillent entre 1,20 € et 1,44 € HT pour le sucre blanc et entre 1,13 et 1,33 € HT pour le sucre blond. Les « big bag’ » d’une tonne (sucre en vrac blond, blanc et morceaux) ont variés de 800 € HT à 890 € HT. Le sucre de betterave européen est à 1,49 € HT/kg, et fluctue en fonction des récoltes. En France, le groupe St Louis propose du sucre de betterave bio. Cependant, en raison de l’augmentation de la production de betterave sucrière européenne et d’une bonne récolte 2017, le prix devrait baisser de quelques centimes.
Des évolutions sont envisagées pour 2018. Les apiculteurs sont demandeurs de sirop pour plusieurs raisons : gain de temps et d’organisation à la préparation et assez économique à l’achat, car le prix du sucre ayant augmenté, la différence en prix matière sèche n’est plus significative. Du candi, de plus en plus utilisé par les apiculteurs, sera également proposé.
Il y aura une commande en février avec au choix du sucre blanc, blond, « big-bag » et sucre de betterave et une commande en août avec du candi et du sirop et du sucre de betterave. Deux points principaux de livraison sont identifiés, et d’autres points secondaires peuvent se rajouter en fonction des volumes.
Il existe 4 types de nourrissement en apiculture :
L’utilisation du candi se fait en hiver, mais peut également être intéressante au printemps quand les ruches ont peu de réserve et qu’il n’y a pas de miellées, contrairement au sirop qui risque d’être stocké et mélangé au miel par la suite avec risque d’adultération du miel, le candi est consommé mais non stocké.
Le sirop utilisé est soit acheté soit fabriqué à la ferme par les apiculteurs. Pour une meilleure digestibilité du sirop par les abeilles, le plus déterminant est le pH de l’eau. En effet, un pH bas (<6) favorise l’inversion du saccharose, fructose et glucose. Les apiculteurs peuvent se procurer un pHmètre pour contrôler l’eau utilisée, ils peuvent également acidifier l’eau par l’ajout de vinaigre d’alcool bio. Les associés du GAEC de Roche la Molière ont fabriqué une cuve à sirop pour une fabrication directement au rucher, la quantité de sirop fabriquée s’adapte alors aux besoins des ruches, pesées au préalable.
Gilles Deshors témoigne : « Cette cuve a été autoconstuite, pour un coût d’environ 2000 à 2500€. Elle contient 3 compartiments, d’une capacité de 200 litres chacun. Elle est transportée dans le fourgon dans une remorque. Nous partons sur le rucher avec une palette de sucre dans le véhicule et la cuve chargée avec 130 litres d’eau par compartiment. Arrivée sur le rucher, en fonction du nombre de ruches à nourrir, l’eau est transférée d’une cuve à l’autre afin d’avoir le bon volume d’eau pour le sirop que l’on souhaite produire. La pompe tourne en circuit fermé, et pour aller plus vite, nous rajoutons notre mélangeur ce qui fait un énorme brassage du sirop.
« Le sirop est prêt en 15 minutes ».
Ensuite nous fermons la vanne du ‘‘circuit fermé’’ et ouvrons la vanne du tuyau pour distribuer aux ruches. Pour le printemps nous faisons du sirop 50/50, et pour l’automne le mélange est de 175 kg de sucre pour 100 litres d’eau. Il faut faire attention car si le sirop est trop épais, il n’est pas possible de pomper ».
Le candi existe sous deux formes différentes : les industriels à base de maïs (ils ont tendance à sécher) et les artisanaux à base de saccharose qui sont faits à chaud ou à froid. Certains apiculteurs ont tenté de le fabriquer eux-mêmes, les résultats ne sont pas toujours satisfaisants. La pratique est très technique pour obtenir la bonne texture ; en effet, si le candi a trop de cristaux, c’est qu’il n’a pas été assez travaillé et s’il est trop souple c’est qu’il a été trop inverti…
Michel Isnard de la maison Alp’abeille a témoigné sur sa fabrication de candi :
« Il faut maîtriser au degré près la chauffe et le refroidissement du candi pour avoir la bonne texture. Il faut faire attention aux chocs thermiques qui provoquent la cristallisation. Si au toucher, il reste encore du sable, c’est que le candi est râté, en revanche si le toucher est gras, le candi est réussi. Il faut être vigilant lors du broyage du sucre cristal en sucre glace car très chargé en électricité, cela peut être dangereux… ».
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