Pâturage des chèvres en bio

Publié le : 1 septembre 2016

Redire la règle pour mieux accompagner les producteurs

Le réseau FNAB est investi depuis sa création sur le dossier de la réglementation bio. L’objectif est double: d’une part assurer un cahier des charges cohérent avec nos principes de la bio et ceux des consommateurs, d’autre part disposer d’un cadre applicable sur les fermes bio afin d’accompagner les producteurs dans une démarche de progrès permanente. L’application du cahier des charges et le sérieux des contrôles sont déterminants pour la crédibilité de l’ensemble de la filière bio et la confiance des consommateurs.

Conformément à la réglementation européenne, les troupeaux caprins doivent avoir accès à des pâturages pour brouter, chaque fois que les conditions le permettent (article 14 du règlement n°834/2007 et article 14 du règlement n°889/2008).

Force est de constater que la réglementation n’est pas toujours respectée, notamment dans certaines régions de l’ouest de la France :

  • Certains troupeaux ne sortent pas et ce depuis plusieurs années. La gestion délicate du parasitisme ne saurait représenter une justification satisfaisante sur le long terme
  • (des solutions techniques avec pâturage existent) ;
  • Les aménagements permettant le pâturage sont insuffisants ou inexistants : absence de chemin d’accès et de clôture, superficies enherbées accessibles insuffisantes par rapport à la taille du troupeau (ce qui favorise le parasitisme).

Lors de sa dernière Assemblée générale, le réseau FNAB a adopté une charte des valeurs qui rappelle que l’objectif est bien de « tendre vers une agriculture globale (complémentarité productions végétales et animales, gestion du paysage) et [de] concevoir les fermes bio dans leur globalité au travers du lien sol/plantes/animaux (lien au sol), par la recherche d’autonomie et par l’application sur l’ensemble de la ferme des principes de l’agriculture biologique. Pour l’élevage, il est nécessaire de prendre en compte, en matière de bien-être, non seulement les besoins physiologiques, mais aussi les contraintes éthologiques, tout au long de la vie de l’animal. »

Il s’agit de considérer que les pratiques paysannes bio doivent s’inscrire dans une démarche de progrès permanente, le rôle de notre organisation professionnelle étant de travailler auprès des producteurs pour qu’ils puissent respecter ces principes fondamentaux.

Une précision au guide de lecture du règlement bio a été adoptée au sein de l’INAO

« L’accès au pâturage et la pâture constituent des obligations en production biologique pour les herbivores : la disponibilité suffisante en surfaces de pâture doit constituer un préalable à l’engagement de l’opérateur en bio. Chaque fois que les conditions le permettent, un accès aux pâturages doit être offert aux animaux de manière à permettre une utilisation maximale de ces pâtures. »

Ceci permet d’éviter de mettre des producteurs en difficulté en autorisant leur passage en AB sans surface suffisante pour respecter l’obligation de pâturage. La réflexion doit être poursuivie pour compléter cet ajout et accompagner les producteurs bio qui sont aujourd’hui en difficulté face à cette règle vers le respect des principes de l’AB.

Il s’agit de mettre en place des mesures de gestion adaptées pour consolider les démarches de développement agricole : comment réintroduire le pâturage dans les exploitations caprines ? Comment gérer le parasitisme dans les exploitations caprines (espèces, résistances aux antiparasitaires, etc.) ? Un travail sur l’aménagement du plan de contrôle doit être mené pour permettre aux producteurs de se mettre en conformité.

Mise en place d’un groupe de travail au sein de la FNAB

Les producteurs du réseau FNAB souhaitent une meilleure prise en compte des spécificités de leurs systèmes de production. Les nouvelles mesures de biosécurité doivent s’appuyer sur la réalité technique de l’agriculture biologique, déjà inscrite dans un cahier des charges exigeant. Ces mesures doivent permettre aux éleveurs d’engager des démarches de progrès