Découvrez les pratiques et techniques par filière
La mise en place d’engrais verts et de couverts végétaux tend à se développer en viticulture biologique. Dans le Bergeracois, ces pratiques se diffusent. Ces techniques novatrices sont déjà bien ancrées et l’association Agrobio Périgord, avec son réseau de viticulteurs « expérimentateurs », affirme ses compétences sur les engrais verts que ce soit par le conseil et l’aide à l’implantation sur plusieurs centaines hectares ou en proposant des formations dans tout le France sur le sujet. Retours sur cette initiative de vignerons bio, regroupés désormais au sein d’un GIEE sur ce thème et accompagnés par Agrobio Périgord.
Voilà l’objectif que ce sont fixés les vignerons bio du collectif ! Ce projet consiste à fournir à l’ensemble des viticulteurs un accompagnement afin de mutualiser des moyens pour la mise en place de couverts végétaux afin d’améliorer la fertilité des sols et les rendements et donc améliorer la viabilité des exploitations.
Deux thématiques sont travaillées :
En 2016, 1/3 des producteurs du GIEE a participé à cette action. Les commandes ont été organisées en fonction des recommandations des techniciens d’Agrobio Périgord et de la disponibilité locale de semences biologiques et non traitées auprès de fournisseurs de la filière. Les graines non disponibles localement ont fait l’objet d’une commande groupée auprès de la société SEMHERB.
Les semences produites localement proviennent pour certaines de la zone du PAT Gardonne et pour les autres de la Vallée de l’Isle (35 km). Elles concernent des variétés courantes comme le pois, la féverole, le seigle, la vesce, le triticale et l’avoine. Seule la navette qui est une graine spécifique et de qualité rare, faisait partie de l’offre locale.
Sur le plan humain, la distribution sur une matinée complète a permis aux vignerons d’échanger sur les pratiques qu’ils allaient mettre en œuvre pour les semis.
Sur le plan organisationnel, Agrobio Périgord avait « annexé » une partie du hangar de stockage du Château les Miaudoux à SAUSSIGNAC. L’espace réservé, le matériel de pesage et de manutention présents sur le site ont permis de préparer les lots pour chaque producteur dans de bonnes conditions.
Sur le plan économique, on peut estimer aussi un gain relativement important (environ 9 500 €) pour l’ensemble des vignerons ayant eu recours au GIEE. Ce gain s’explique par l’achat local de semences mais aussi par une commande groupée bien négociée.
Du 6 au 10 mars 2017 a eu lieu une formation à Prigonrieux avec l’Atelier Paysan : « Auto-construire son semoir pour implanter ses engrais verts en viticulture biologique ». Cette formation faisait suite à une demande exprimée par des viticulteurs du GIEE couvert et engrais vert en viticulture, à la recherche de solutions pour effectuer leur semis à moindres coûts et en étant autonome dans leurs pratiques.
Le vignoble du Bergeracois est relativement hétérogène en matière de densité de vigne à l’hectare. Les sols pour les semis ne sont pas toujours préparés. L’idée pour cette formation était à la fois de créer un prototype adapté aux contraintes du GIEE et d’apporter le savoir et la technicité aux membres du GIEE pour modifier et améliorer le parc matériel existant. Le semoir est désormais mis à disposition par Agrobio Périgord aux membres du GIEE.
Le cadre initial du plan de l’Atelier Paysan fait un mètre de largeur, pour le GIEE, une largeur de 1,5 m a été préférée, pour passer dans des vignes à 2 m. Des extensions sur les côtés sont facilement ajustables sur le châssis, pour pouvoir également passer dans des vignes à 3 m d’écartement. Ce cadre possède des disques et des dents de semis prévus pour travailler en semis direct.
Ce système est facilement démontable pour glisser sous le châssis un cadre pour semis dans des sols travaillés. Les dents de herse étrille servent à fermer les sillons et homogénéiser la répartition des graines. Les éclateurs disposés à l’avant permettent également de répartir les graines sur toute la surface souhaitée. Un dispositif de bavettes pour éviter de disperser les graines sous le rang peut être ajouté en cas de besoin.
Les types de mélanges de semences peuvent être variés et dans un contexte viticole, il est nécessaire de faire un compromis sur la profondeur d’enfouissement des graines. C’est un système de rouleau à cage qui a été choisi. Il est issu des plans du vibroplanche développé par l’Atelier Paysan, mais une amélioration éventuelle doit être validée par les membres du GIEE, car le système actuel ne remplit pas toutes les contraintes initiales. Pour les extensions, des roues tasseuses peuvent être ajoutées.
La trémie est une Delimbe de 120 L à 9 descentes. Un dispositif de tuyaux permet d’ajuster facilement la répartition des graines en fonction du cadre utilisé. Initialement, un deuxième type de trémies devait être installé en complément (cela reste toujours à l’étude). Le semoir devrait être testé dès le mois d’avril 2017 pour anticiper d’éventuels ajustements.
La dynamique enclenchée par les premières actions en 2016 montre un réel engouement et une vraie appropriation des viticulteurs pour le GIEE en partenariat avec le réseau Ecophyto existant depuis 2011. Les actions engagées à l’avenir vont permettre de développer encore les pratiques et devraient permettre de communiquer à plus large échelle dans un premier temps auprès des viticulteurs de la région qui n’adhèrent pas au GIEE, afin de transférer des connaissances sur la mise en place de ses pratiques.
Pour en savoir plus, contactez Agrobio Périgord.
Article rédigé par Thomas SUDER, Agrobio Périgord
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