Favoriser la biodiversité au bénéfice de ma ferme

Publié le : 10 janvier 2020

Des éléments naturels pour une flore et une faune riches qui régulent les ravageurs

Pourquoi favoriser la biodiversité ?

Araignée

Les araignées, des auxiliaires précieux (© Photo W. Béduchaud)

Une ferme riche d’espèces d’insectes (abeilles sauvages, carabes, syrphes, guêpes…), d’oiseaux, de chauves-souris, de reptiles et d’amphibiens… bénéficie des équilibres écologiques qui s’imposent aux ravageurs et adventices. Certes ils ne disparaissent jamais. Mais leur présence reste tolérable et les applications phytosanitaires sont réduites, voire absentes.

Favoriser la biodiversité pour bénéficier de ses services (régulation des ravageurs, pollinisation, fertilité des sols…), c’est constituer un écosystème le plus complet possible et donc le plus fonctionnel.

Pour ce faire, il faut disposer d’une grande diversité d’habitats naturels, qui réponde aux besoins de la flore et de la faune. Beaucoup d’espèces d’insectes, d’oiseaux et de mammifères nécessitent pour leur cycle biologique un habitat particulier (talus, vieil arbre, pierrier, bande enherbée…) et/ou une ressource alimentaire spécifique (une seule espèce de plante, des graines, des insectes…) à un stade particulier de leur vie (larve, adulte, poussin, nymphe…).

Dans chaque élément du paysage, des espèces trouvent leur compte : tas de pierres, de buches ou de branchages, bande enherbée fauchée ou enfrichée, haie, arbre isolé, vieil arbre à trous, fissures et branches mortes, arbre mort, muret, talus sec, mare, zone humide…

Comment favoriser la biodiversité ?

Piquets pour le semis naturel de haies : les oiseaux s’y perchent et les graines dans leurs fientes tombent à l’emplacement souhaité (© Photo W. Béduchaud)

Étape 1, « 0 euro » :

  • Je ne sème rien, je ne plante rien, je n’achète rien.
  • Je laisse pousser, j’observe ce qui est spontanément présent.
  • J’adapte et je diversifie mes habitudes d’entretien (période, fréquence, matériel…).

 

Des principes fondamentaux :

  • Favoriser la flore autochtone, celle qui pousse toute seule. Elle répond aux besoins de la faune, et c’est aussi celle qui est « gratuite » !
  • Entretenir les arbres, haies et arbustes au bon moment (automne ou hiver), avec du matériel adapté pour faire des coupes nettes, à l’aisselle des branches. Le broyeur éclate les branches !
  • Faucher les milieux enherbés, plutôt que les broyer, après le cycle de la faune et la flore (fin d’été, automne). Régler le broyeur pour ne pas toucher la terre, ce qui préserve la flore vivace et évite l’installation de plantes adventices.

Jusque fin août, des plantes adaptées à la sécheresse fleurissent, comme les Echinops.
Cette ressource alimentaire est précieuse pour les pollinisateurs, c’est pourquoi la fauche des milieux secs doit attendre l’automne.

 

Etape 2, j’interviens, je plante, je sème :

  • Compléter le réseau d’habitats : planter de nouvelles haies et boucher les lacunes, laisser des bandes s’enherber, installer un pierrier, une mare, un tas de bois, un talus de terre…
  • Les arbres, prévoir la relève ! Les arbres deviennent vieux dans les coins de champ ou en alignement (muriers, tilleuls, chênes, …). Il s’agît bien de les laisser en place, mais ils ne sont pas éternels ! En planter de nouveaux maintient leur présence dans le paysage et assure la pérennité de l’habitat qu’ils fournissent à la faune.
  • Des mélanges de plantes à fleurs locales, points relais en bordure de culture. Ils attirent les auxiliaires qui viennent consommer nectar et pollen, puis vont pondre dans la culture.
Mélange fleuri d’espèces d’origine locale

Mélange fleuri d’espèces d’origine locale

Veillez à planter et semer des espèces « autochtones », celles qui poussent naturellement sur votre territoire et issues de collectes locales.

Pour les choisir :

  • observez les arbres et arbustes déjà présents et vérifiez qu’il s’agit bien d’espèces non horticoles ou exotiques ;
  • récupérez vous-mêmes leurs semences ou jeunes plants, ou approvisionnez-vous en végétal marqué « local » ou « Vraies Messicoles », auprès de pépiniéristes et semenciers agréés :
  • favorisez le semis naturel des haies.

Article rédigé par Bio de PACA

Vos contacts : Didier JAMMES – didier.jammes[at]bio-provence.org
et Éléna GARCIA – elena.garcia[at]bio-provence.org

Un paysage riche en haies

Un paysage riche en haies

Un bilan phytosanitaire et des conseils agro-écologiques adaptés à ma ferme

Le DAE : un bilan phytosanitaire et des conseils agro-écologiques adaptés à ma ferme

Le Diagnostic Agri-Environnemental d’exploitation, « Dialecte » de Solagro, utilisé par les Agribios et Bio de Provence-Alpes-Côte-d’Azur, étudie de manière fine vos pratiques agricoles (pratiques phytosanitaires, fertilisation, travail du sol, assolement, surface des parcelles, diversité des cultures, aliments, cheptel, paysage, rendements…).

Les résultats offrent un état des lieux précis et chiffré (IFT, balance azotée, eau, biodiversité, énergie, stockage du carbone…), qui met en valeur les pratiques agricoles déjà favorables à l’environnement, et identifie les marges de progression pour se rapprocher d’équilibres agro-écologiques.

Cette progression agro-écologique rime avec optimisation, autonomie et économie de votre système. Il devient ainsi moins dépendant des intrants (aliments, fertilisants, matériaux, phytos, fluctuation des cours…), sa résilience est améliorée.

Pour exemple, le diagnostic rend compte du flux de matière organique dans les sols (équilibré, déficitaire, stockeur), des éventuels excédents en azote et en phosphate. Il arrive que 25 % à 50 % des engrais soient économisés !

Les résultats sont comparés aux moyennes régionales ou nationales des autres fermes de la même filière.

En PACA, le réseau bio régional (Bio de PACA, Agribios) réalise ces diagnostics chez des agriculteurs volontaires, financés par l’ADEME, la région PACA, des collectivités locales… Son expertise apporte une réelle plus-value au diagnostic, au-delà des résultats chiffrés, avec un conseil et un accompagnement adaptés à votre ferme.

L’outil DAE est accessible à tous, chacun peut l’utiliser gratuitement ! ⇒ RDV sur www.jediagnostiquemaferme.com

Quelques exemples :

Haie sur talus de chêne vert et filaire, adaptée aux sols séchants

 

Maraichage et haies

En verger maraicher, les rangs sont laissés enherbés sans faucher entre les arbres, ce qui permet de créer un réseau dense de corridors biologiques