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Des apiculteurs de la région Auvergne-Rhône Alpes ont visité la miellerie collective d’Olivier Celle, Gérard Fargier et Eric Langlet à Bessamorel en Haute-Loire. La journée a été l’occasion de se pencher sur la méthode de la ruche FARRAR qui a inspiré Eric Langlet. Cette pratique repose la gestion d’une colonie à deux reines. La technique avait été oubliée lors de l’apparition du varroa. En effet, les résidus des traitements appliqués sur le corps supérieur se retrouvaient dans le miel, le rendant impropre à la consommation. Cette méthode d’apiculture à fort rendement n’est donc possible qu’en apiculture biologique !
Eric s’est inspiré de ces méthodes pour élaborer son système de ruche à deux reines et produit trois fois plus de miel au cours de la 1ère année (2 corps de ruche) et multiplie sa production jusqu’à 4 à 5 fois avec 3 corps de ruche. Retour sur l’articulation de cette technique de production de miel qui empile corps de ruches et hausses…
Pour la première année, Eric s’est appuyé sur la méthode de la ruche à 2 reines de l’USDA (1970). Ainsi, la technique débute par la division d’une colonie très forte (populeuse), 6 à 7 semaines avant la miellée principale. Une partie de la colonie et sa reine initiale est maintenue dans le corps de ruche. Le reste de la colonie, jusqu’à 4 cadres de couvain operculés, et une nouvelle reine sont introduits dans un autre corps de ruche qui sera empilé sur le 1er. Les deux colonies sont séparées par de la tôle, ce qui empêche la rencontre des 2 reines. Les 2 colonies sont remises en contact simplement séparées par la grille à reine 15 jours plus tard, une fois que la nouvelle reine a bien développé sa ponte par la technique de l’aspersion de sirop. La réunion « au papier journal » ne fonctionne pas et provoque l’élimination d’une des 2 reines.
10 jours avant la miellée, la reine la plus jeune est maintenue dans le corps du bas et la reine plus âgée est retirée. Cet essaim artificiel sera réméré plus tard. Eric ne manipule pas la colonie au cours de la miellée jusqu’à mi-juillet environ et récolte des hausses à volonté.
Pour traiter le varroa, Eric utilise à nouveau les deux corps. La colonie est divisée à nouveau après la récolte. Tout le couvain est retiré du corps du bas (retrait de couvain) et monté dans le corps du haut, au dessus de la tôle. Un 1er traitement à l’acide oxalique est réalisé en bas, hors couvain. Cette intervention est couplée à l’introduction d’une cellule dans le corps du haut et le traitement du varroa est là aussi fait d’acide oxalique en dégouttement, 15 jours plus tard lors du contrôle de ponte (il y a là aussi absence de couvain en haut). Eric effectue un 2ème traitement à l’acide oxalique en hiver, mi-décembre. La double colonie pour l’année suivante est alors amorcée.
La 2ème année débute comme la 1ère année. Les colonies n’ont pas à être divisées car elles ont passé l’hiver l’une sur l’autre. Le développement donc est beaucoup plus rapide Eric suit le développement des 2 colonies et les remet en contact à la floraison du pissenlit. Il insert un 3ème corps de ruche, entre les 2 premiers, lorsque l’essaim atteint sa taille maximale. Il regroupe tout le couvain fermé des 2 colonies dans ce 3ème corps : en général 5 cadres de chaque, et en profite pour faire bâtir 6 à 8 cadres de corps.
Puis le protocole effectué la première année est reproduit, en rabattant la reine la plus jeune dans le corps du bas, jusqu’à la préparation de la double colonie pour l’année suivante.
« Pour la mise en place initiale Je m’appuie sur des colonies très fortes et ayant une reine de plus d’un an. Sur pissenlit, on a la certitude que ces colonies essaimeront. Je réalise donc l’opération de division dès l’ouverture des premiers pissenlits.
Les reines introduites sont forcément des reines hivernées, en mini-plus par exemple sinon les butineuses les suppriment.
Lorsque les deux colonies ont hiverné l’une sur l’autre, on peut aussi en profiter pour prélever 2 essaims juste avant le pissenlit. On se satisfait alors du système à deux corps.
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