Rémi Seingier – Grandes cultures – Seine-et-Marne

Rémi Seingier est agriculteur bio par « idéologie ». Arrière-petit fils d’agriculteurs briards, c’est au Brésil qu’il découvre l’importance de cultiver la terre. Le paysagisme qu’il exerce alors, passe au second plan et avec sa femme, ils construisent le projet de reprise en bio de la ferme familiale. Aujourd’hui, la conversion progressive des terres cultivées en grandes cultures est lancée. Creusant ses propres sillons dans le sillage des parents, Rémi plante des arbres, diversifie, transforme, expérimente…

Comment est venue l’envie de convertir la ferme en bio?

Le propriétaire de mes parents souhaitait vendre et ils ne pouvaient pas racheter. Ils ont fait appel à Terre de Liens qui impose d’être en bio. Ils sont en agriculture raisonnée, mais le bio n’était pas une volonté de leur part. Pour moi, être en bio est une condition pour que je sois agriculteur. Et pour valoriser ses produits, il vaut mieux avoir un label. Alors c’est une contrainte idéologique. A l’origine, la ferme faisait 200 ha, aujourd’hui 130. Je suis installé sur 38 ha convertis en bio. On convertit petit à petit le reste pour qu’en 2019, au départ des parents, elles soient en bio.

Est-ce que tu profites de la conversion pour diversifier les productions ?

Je diversifie pas mal. Je fais du colza en bio. Je suis un des seuls du département, parce c’est 11 mois de risque d’aléas climatiques… Je fais du chanvre et de la cameline pour l’huile. J’ai intégré d’autres petites choses dans mes sables comme du seigle, du sarrasin, ça ajoute à la diversité. On va mettre aussi du thym qu’on récoltera dans 1 an ou 2. Et puis je fais des asperges. Sur cette surface, je ne peux pas aller beaucoup plus loin. Quand le reste sera en bio, je pourrais avoir une rotation beaucoup plus longue avec du tournesol, d’autres plantes oléagineuses, continuer la pomme de terre et puis d’autres légumes, haricots verts…

Tu fais aussi la transformation des huiles et la vente à la ferme ?

Oui, on fait aussi de la farine de blé et de seigle. On commercialise dans la boutique à la ferme, dans les boutiques des collègues du réseau Bienvenue à la Ferme, à la Ruche qui dit Oui. J’ai les magasins bio du coin. La Vie Claire à Coulommiers, la Biocoop de Chevry Cossigny…

Au niveau économique, tu t’en sors ?

Je ne sais pas trop si je m’en sors. L’année dernière, on a eu une année difficile au niveau des récoltes, là je rame un peu au niveau de la trésorerie. L’argent n’est pas quelque chose qui m’arrête trop, c’est un outil qui fait causer. Je me tire un salaire. Je ne sais pas encore si c’est suffisant.

Extrait du témoignage recueilli par le GAB IDF. Suite du témoignage sur le site du GAB IDF  et en intégralité dans le Francilien Bio n°44.