Benoît Vallée – Grandes cultures – Yonne

Je me dis que certains y arrivent, alors pourquoi pas moi ?

Mes motivations pour engager la conversion en bio

J’ai repris l’exploitation familiale en janvier 2015. C’est une exploitation céréalière de 144 ha menée jusqu’ici en conventionnel. J’ai passé une cinquantaine d’hectares en bio en mai 2015. Je prévois de passer la totalité de mes terres en bio en mai 2017. J’ai préféré commencer par en convertir une partie seulement pour me tester dans un premier temps. Et également pour que la reprise de l’exploitation en conventionnel se fasse en douceur. Et puis je me suis pris au jeu. Je suis écœuré par les soustractions des charges liées aux phytos à la fin de l’année, et je n’aime pas le pulvé.

J’ai plus d’affinité avec l’agriculture biologique car elle ressemble plus au métier d’agriculteur. C’est une autre appréhension, on est moins sur les rails, on ne va pas recevoir un flash technique qui nous dit « sortez tous les pulvés ! », on est plus autonome.

C’est un peu un défi aussi, je me dis qu’il y en a qui y arrivent, alors pourquoi pas moi ? Et puis je vois aussi que les terres se travaillent de moins en moins bien, on fait moins de choses notamment à cause de la saturation des sols en produits phytosanitaires, ils deviennent stériles, on plafonne au niveau des rendements. Je me suis dit qu’un changement de pratiques était nécessaire. Quelque chose de plus naturel, de plus équilibré. Et puis le potentiel de production est limité dans le secteur, donc ça ne sert à rien d’engager de grosses sommes d’argent dans des moyens miracles. C’est plaisant aussi de se dire qu’on arrive à faire pousser quelque chose « sans rien ».

Et puis je trouve que les agriculteurs en bio échangent plus. On est bien accompagnés aussi, avec BIO BOURGOGNE on a toujours une réponse, c’est rassurant. C’est un accompagnement qui est différent, on ne vient pas nous donner une solution à un problème en nous vendant un produit à appliquer à telle dose ! »

 

Ma trajectoire

J’ai un parcellaire plutôt regroupé, dans un rayon de 4 km autour de la ferme. Les terres sont très hétérogènes et il y a du relief. Elles sont à dominante argileuse avec beaucoup de silex mais on a aussi des terres de plateau argilo-limoneuses battantes. On a un pH acide et des besoins en craie.

J’ai débuté ma conversion avec une rotation triticale – féverole d’hiver – tournesol. Mon objectif est de l’allonger de 5 à 7 ans selon les terres, avec 2 ans de luzerne en tête d’assolement dont une partie serait vendue en déshydratation.

J’ai pour projet d’intégrer un peu d’élevage en 2017 au sein de mon exploitation : quelques porcs, un peu de bovins pour valoriser certaines terres en pâtures et un élevage de volailles bio en intégration, dont les fientes me serviraient à fertiliser mes terres.