Réfléchir à l’adaptation du maraichage face au changement climatique : Infographie

Publié le : 21 septembre 2023

Les bouleversements climatiques sont ressentis partout en France par l’ensemble des agriculteur.ice.s du réseau bio. Si les changements climatiques touchent tout le monde, ils n’ont pas les mêmes répercussions et n’appellent pas les mêmes réponses selon les filières de production.

C’est en ce sens que la FNAB a interrogé des agriculteur.ice.s biologiques pour faire des infographies des impacts du changement climatique sur 4 filières de production : l’élevage (avec un focus sur les bovins), le maraichage, les grandes cultures et enfin l’arboriculture. En plus des impacts qu’ils.elles ressentent sur leurs exploitations et handicapent leur travail, les agriculteur.ice.s du réseau ont également évoqué des pistes de solutions qui permettent de pallier à ces difficultés et de mieux s’adapter aux changements climatiques d’aujourd’hui et de demain.

 

Elles permettent de réfléchir aux impacts et de s’inspirer pour créer des solutions sur sa propre ferme biologique.

Des impacts, et plusieurs niveaux d’adaptation illustrés

Les pistes d’actions pour s’adapter ont été classées selon plusieurs degrés. En effet la recherche définit plusieurs niveaux d’adaptation au changement climatique.

  • L’optimisation, qui vise à faire en sorte de faire perdurer les pratiques actuelles en essayant de les ajuster pour les rendre plus efficaces avec des ressources qui n’évoluent pas. L’optimisation des pratiques s’inscrit dans le cadre de ce qui est appelé par l’INRAe, l’adaptation incrémentale, dans l’idée de faire face aux urgences.
  • L’adaptation par substitution est un niveau d’adaptation supplémentaire qui consiste à remplacer certaines pratiques par des nouvelles pour lutter contre des maladies, des enjeux moyens termes et commencer à faire évoluer son système.
  • Pour finir, l’adaptation transformante est le niveau le plus fort de l’adaptation, elle vise à repenser l’ensemble du système, changer ses objectifs de travail, les débouchés et les pratiques agricoles de façon à anticiper des changements à long terme et être plus résilient. C’est ce qui apparait dans l’infographie sous le terme ‘Reconception’.

Enfin, les exemples de pistes d’adaptation font écho au recueil de témoignages sur l’adaptation au climat réalisé par la FNAB en 2022. Découvrez pour chaque infographie un à deux témoignages concrets sur des fermes du réseau.

Découvrez l’infographie sur  le maraichage et le changement climatique

Des impacts forts et des besoins de recherche et d’investissement

 

Première page de l'infographie climat sur l'adaptation du maraichage BiologiqueSeconde page de l'infographie climat sur l'adaptation du maraichage Biologique

Les agriculteur.ice.s on t fait part de leurs craintes vis-à-vis de la ressource en eau. Si le maraichage consomme, dans l’absolu, moins d’eau que d’autres filières de productions, l’accès à la ressource est déjà un sujet dans certaines régions. De plus, les spécificités des variétés maraichères cultivées apporte son lot de contraintes. Par exemple, les maraicher.e.s peuvent être autorisés à irriguer la nuit en période de forte chaleur, ce qui peut entrainer des maladies sur certains plants. Par ailleurs, le manque d’eau amène à une perte de structure des sols et au manque d’accès aux nutriments, rendant alors les cultures plus fragiles, de moindre qualité.

Le changement climatique a également des répercussions sur les ravageurs. En Agriculture Biologique, la gestion des ravageurs peut s’avérer complexe du fait d’un cahier des charges exigent pour la biodiversité. Peu de solutions techniques existent actuellement. Quelques exemples de nouveaux ravageurs : les acariens et altises qui se développent par temps caniculaire ; la punaise Lygus sur l’aubergine ; la punaise Nezara sur la tomate ; le charançon du chou ; le lixus de la betterave ; et tuta absoluta : Mineuse sud-américaine de la tomate.

Enfin, les maraichers déplorent un fort besoin d’aide à l’investissement pour faire face aux impacts du changement climatiques sur leurs fermes et aussi pour mieux anticiper l’avenir. De nombreux surcouts ont été évoqués par les agriculteur.ice.s interrogés : désherbage mécanique plus accru, perte de récoltes à cause du gel ou des canicules, serres moins résistantes aux tempêtes, etc.

Les agriculteur.ice.s démultiplient leur temps de travail et font face à une incertitude de plus en plus grande, au sein d’exploitations qui n’ont pas toujours été créées pour réfléchir ces enjeux. Les agriculteur.ice.s interrogé.e.s craignent aussi que le manque d’anticipation des filières de l’aval. Des exigences trop importantes sur la qualité des productions ou bien des calendriers qui ne correspondent plus à ceux des cultures peuvent mettre en danger la pérennité des fermes. Le projet ClimaLeg s’est intéressé aux besoins d’adaptation de la filière légume de la région Ile de France.

Des pistes de solutions éprouvées par le réseau des agriculteur.ice.s biologiques

Malgré tout, il existe des solutions qui permettent de se prémunir de ces conséquences néfastes du changement climatique. En voici quelques unes qui n’apparaissent pas en détail dans l’infographie.

Les agriculteur.ice.s du réseau de l’agriculture biologique recommandent d’opérer un suivi plus fin des conditions hygrométriques des serres, de renforcer la surveillance des plants pour être plus à même de réagir rapidement, de pratiquer le goutte à goutte, et d’automatiser l’ouverture des serres en fonction des conditions climatique. Cependant cela demande plus de travail ou des investissements en matériel de contrôle.

Les conditions climatique divergent fortement entre les maraicher.e.s des régions nord de la France et celles du Sud. Le réseau FNAB s’organise pour mettre en place des voyages d’étude et découvrir les méthodes de travail du Sud de la France. Certains agriculteur.ice.s réfléchissent à de nouveaux itinéraires techniques pour intégrer de nouvelles variétés de légumes, plus précoces ou bien qui sont moins gourmandes en eau. Ces adaptations transformantes sont fortement liés aux débouchés créés par les filières.

Enfin, nombre d’agriculteur.ice.s du réseau entreprennent d’investir dans la plantation de haies et dans l’agroforesterie. Cette pratique s’inscrit sur le long terme, et change durablement l’agroécosystème. Ces pratiques ont de nombreux avantages, sur le climat et sur la rétention d’eau dans les sols et donc la biodiversité.

D’autres pistes d’actions dans l’infographie!

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