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Le 19 juin 2018 avait lieu la restitution du projet CASDAR Muscari « Mélanges Utiles aux Systèmes de Culture et Auxiliaires pour favoriser une Réduction des Intrants ». Ce projet de 4 ans, porté par le GRAB d’Avignon, vise à encourager les agriculteurs à mieux utiliser les services rendus par la biodiversité fonctionnelle afin de réduire l’usage des insecticides. Retour sur ses enseignements et ouverture sur le projet Eco-Orchard sur la biodiversité fonctionnelle dans les vergers.
Alexandra Magro (UMR – CNRS : Évolution et Diversité biologique) a présenté quelques observations et recommandations pour renforcer l’effet des installations d’habitats :
« L’efficacité des communautés d’ennemis naturels est dépendante des traits fonctionnels des espèces qui la composent. Pour réussir à assembler des communautés d’ennemis naturels efficaces, il faut connaître les traits fonctionnels des espèces, choisir des habitats correspondant aux groupes fonctionnels qui nous intéressent en fonction du ravageur visé et ne pas oublier de tenir compte des échelles de diversification de ces habitats (parcelle, exploitation, paysage). »
Présenté par François Warlop (GRAB)
Le projet MUSCARI vise à améliorer l’offre commerciale en mélanges fleuris fonctionnels. Concrètement, des mélanges fleuris « maison » ont été élaborés et comparés avec un mélange commercial classique : évaluation de leur comportement botanique et évaluation agro-écoécologique. Sur cette base, des mélanges régionaux, adaptés aux différentes conditions de culture, ont été constitués avec des semenciers
Une page web a été créé afin d’améliorer l’accès à l’information sur les mélanges fleuris fonctionnels pour les producteurs.
Ce projet s’est déployé sur 4 filières différentes (arboriculture, grandes cultures, maraîchage et viticulture) et les essais ont eu lieu sur 14 sites différents. 6 mélanges ont été évalués, dont 3 mélanges « maison ».
Les outils de comptage des insectes ont été testés afin de trouver une méthode facile à mettre en œuvre par des producteurs mais aussi par des techniciens. Les méthodes les plus adaptées seraient le visuel et le filet fauchoir.
Un tableau présente les caractéristiques des différentes méthodes de comptage (voir ICI).
Les mélanges « maison » testés au cours du projet ont été élaborés selon les principes suivants :
Les Astéracées et les Apiacées seraient très intéressantes pour attirer les syrphes et les parasitoïdes.
La relation entre diversité floristique et présence d’auxiliaires n’a pas été prouvée statistiquement. Notamment sur l’essai en vigne, l’abondance d’auxiliaires est plus élevée avec un couvert végétal élevé (spontané) qu’avec les couverts spécifiques.
Sur le site de Grignon (grandes cultures), c’est dans les mélanges Muscari (= « maison ») que les auxiliaires sont les plus abondants.
Sur le site du GRAB (maraîchage et arboriculture), l’implantation des mélanges n’a pas été efficace : seulement 10 % des espèces semées au bout de 2 ans. Dans l’essai en verger, les auxiliaires généralistes sont là tôt en saison, ce qui a permis de limiter les attaques de pucerons. Les auxiliaires spécifiques sont arrivés plus tard, ce qui permet de dire que la population d’auxiliaires est fonction de la population de pucerons (ce qui conforte le constat de plusieurs études).
Pour le site de la région bordelaise (vigne), l’objectif de l’essai était la régulation des populations de cicadelles vertes. Les populations ont bien diminué à proximité des bandes fleurie semées sans que des différences significatives n’apparaissent entre les différents mélanges essayés.
Laurent Jamar, du centre de recherche agricole de Wallonie (CRA-W Gembloux, en Belgique) a présenté le projet européen Eco-Orchard «Innovative design and management to boost functional biodiversity of organic orchards ». Ce projet 2015-2018 vise à :
Une enquête a été réalisée afin d’identifier les ravageurs à suivre de plus près dans le projet. Parmi les 5 principaux ravageurs de type arthropode présent dans les vergers de pommiers, le carpocapse pomme et le puceron cendré ont été identifié comme les plus présents (respectivement par 28 % et 19 % des répondants).
4 techniques simples de suivi de la biodiversité dans les vergers ont été adoptées :
La fauche est effectuée 1 à 3 semaines avant la floraison, puis 1 fois en juin environ (6 semaines après floraison), 1 fois à la fin de l’été (septembre) et 1 fois fin octobre en cas de présence de campagnols.
Pour l’entretien de la bande fleurie, une hauteur comprise entre 30 cm et 1 m est conservée au milieu du rang, le reste est tondu. Les rejets de tonte sont mis sur le rang.
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