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La culture des légumes bio sous abris demande une attention particulière. Cette production nécessite avant tout, comme le reste de l’agriculture biologique, une approche globale qui vise à obtenir un écosystème équilibré afin de permettre une croissance des plantes dans des conditions les plus optimales. Un ensemble de mesures préventives (aménagement de la parcelle, gestion du climat, diversité des cultures, fertilité…) interviennent donc pour atteindre cet objectif. Cet article propose un focus sur le volet auxiliaire. Comment équilibrer son milieu ou influer pour maintenir un équilibre dans la faune de la serre ? De même, certains auxiliaires peuvent être introduits pour favoriser la pollinisation. Avec le printemps compliqué de 2017, passage en revue des solutions possibles en légumes bio sous abris.
L’observation de ses cultures est primordiale. En dehors du puceron vert, la plupart des insectes se plaisent en conditions plutôt chaudes et mal ventilées, surveillez donc les têtes de plants au milieu des tunnels afin d’évaluer la situation dans vos serres.
Si l’on détecte rapidement des ravageurs (adulte, larve, mue) ou les symptômes, on peut mettre une stratégie efficace en place, en fonction des températures qui doivent être suffisamment douces. Pas d’apport tant qu’il ne fait pas 15°C, c’est inutile. Une fois la lutte bio introduite, privilégiez l’arrosage par gaines, et évitez tout apport de soufre.
Dernière info, il n’existe pas véritablement de seuil de nuisibilité sous abri froid, tant la température joue sur le développement de la faune. Dès qu’on relève la présence d’auxiliaires en action (momies, larves, parasitisme…), faites un état des lieux et vérifiez la progression de ceux-ci sur quelques feuilles.
Voici quelques conseils pour rééquilibrer le milieu de votre serre. Les doses indiquées sont à titre indicatif mais, selon vos situations, n’hésitez pas à demander conseil aux fournisseurs.
Ces acariens attaquent fréquemment sur concombres, fraises et melons. Détectez rapidement les foyers dès qu’il y a une décoloration du feuillage et, au pire, l’apparition de toile. Pour limiter leur propagation il faut ventiler les tunnels car, plus il fait chaud plus ils se développent.
Ambyseius californicus Acariens jaunes prédateurs T°C≥ à 8°c Fiche ephytia |
Préventif si présence de pollen
2 à 3/m2 |
Curatif : 4/m2 3 fois à 7 jours d’intervalle |
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Macrolophus caliginosus Punaise verte prédatrice T° C≥ à 15°c Attention au prix !!! Voir fiche ephytia |
Préventif :
1 à 2 m2 |
Curatif :
250 à 500 ind/foyers |
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Phytoseiulus persimilis Acarien prédateur rouge T°C≥10°c Fiche ephytia |
Curatif : 4 à 6/m2 3 apports sur foyer à 7 jours d’intervalle en association avec Feltiella acarisuga |
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Feltiella acarisuga Larve jaune marron (cécidomyie) prédatriceHumidité élevée pour une bonne émergence des larves Fiche ephytia |
Curatif
Sur foyer, apports réguliers |
Présence sur tomate, concombre, aubergine et fraise. Si gros foyers, présence de miellat et de fumagine (champignon noirs) qui limite la photosynthèse.
Encarsia formosa Microhyménoptère parasitoïde strict T°C de 18 °C à 28°C Fiche ephytia |
Préventif : 1 à 2/m2 Apport tous les 15 jours |
Curatif : 4 à 6/m2 Toutes les semaines |
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Eretmocerus eremicus Microhyménoptère parasitoïde T°C ≥ 24°C Fiche ephytia |
Idem | idem | |
Macrolophus caliginosus Punaises prédatrices T°C ≥à 15°C nuit et 18°C jour Voir fiche ephytia |
Préventif
Adultes en lâcher |
Curatif
Larves sur foyers |
On peut utiliser des plaques jaunes engluées pour piéger les Aleurodes adultes, mais attention car les Syrphes et parfois les abeilles se font piéger aussi. Face à l’Aleurode qui n’a pas de prédateur naturel, l’avantage de l’Encarsia est son caractère de parasite strict sur Aleurode. Les punaises de Macrolophus sont efficaces à température douce, ses introductions avant fin mai sont en pure perte.
Le dégât principal des thrips est la déformation du fruit, ils sont vecteurs de virus. Présents sur fraises, concombre, aubergines, poivrons et tomates, ils sont peu visibles. En secouant les fleurs dans le creux de la main, on peut repérer aisément les larves de thrips qui sont très mobiles. Des plaques bleues engluées peuvent être intéressantes en cas de grosses attaques.
Amblyseius cucumeris acarien prédateur de couleur ocre T°C≥ à 16°C et humidité ≥65% Fiche ephytia |
Préventif
50/m2 un apport en début de culture |
Curatif
100 à 200/m2 2 apports tous les 10 jours |
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Amblyseius degenerans acarien prédateur noir pas d’exigence | Préventif
0.2/m2 si présence de pollen |
Curatif
1/m2 en un seul apport |
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Amblyseius swirski acarien polyphage prédateur d’aleurodes, thrips et acarien tisserand T°C≥18°C optimale 25°c Fiche ephytia |
Préventif
1 sachet toutes les 2 à 3 plants A renouveler toutes les 5 à 6 semaines |
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Orius laevigatus et Orius majusculus punaises prédatrices très voraces Peu d’exigences Utilisation en combinaison avec les Amblyseius. S’attaque à de nombreuses proies. Fiche ephytia |
Préventif
Si pollen 1 à 2 ind/m2 en début de floraison |
Curatif
4 à 10 ind/m2 sur foyer en 3 apports tous les 7 jours. |
Il existe une quantité importante d’espèces de pucerons. En maraîchage les principaux sont :
Le puceron apparaît très tôt en saison sous tunnel d’où la difficulté de lutte avec des températures basses. Comme l’aleurode, il secrète du miellat et est vecteur de virus. Avant d’utiliser les auxiliaires, il est recommandé de faire des lavages au savon noir et jus de citron (ou vinaigre) apporté à l’atomiseur sur et sous les feuilles ; l’effet n’est pas des plus efficaces mais cela limite les foyers. Attention aux températures élevées, les pucerons adorent ça.
Aphelinus abdominalis parasitoïde Fiche ephytia |
Puceron parasité devient une momie noire | Préventif
0.25/m2 |
Curatif : 4/m2
4 apports toute les semaines |
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Aphidius colemani parasitoïde (puceron vert, puceron noir) T°C ≥ 15°C fiche ephytia |
Puceron parasité devient une momie cuivrée, dorée | Préventif
0.15/m2 sur plants relais |
Curatif :0.5 à 1/m2 4 apports à 1 semaine d’intervalle en association avec Aphidoletes sur foyer |
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Coccinelle larve prédatrice Fiche ephytia |
Auxiliaire naturel | |||
Aphidius ervi parasitoïde (puceron rouge) Fiche ephytia |
Puceron parasité devient une momie dorée | Préventif
0.25/m2 toutes les semaines |
Curatif : 2/m2 toutes les semaines | |
Aphidoletes aphidimyza Cécidomyie prédatrice orange T°C de nuit≥15°C Humidité ≥à 70% Fiche ephytia |
Prédation sur plus de 70 espèces de pucerons | Curatif : Charger sur foyer
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Chrysoperla carnea larve prédatrice T°C ≥ 12°C Fiche ephytia |
La larve est aveugle, à placer sur foyer
Elle s’attaque aussi aux thrips et acariens |
Curatif : 10/m2
2 apports toutes les 2 semaines ou plus si besoin |
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Syrphe larve prédatrice verte transparente Fiche ephytia |
Auxiliaire naturel |
Attention aussi aux fourmis, elles défendent les pucerons et empêchent l’installation des auxiliaires. Dans la mesure du possible, détruire les fourmilières à proximité des plants infestés par les pucerons (eau bouillante, levure, piégeage au spinosad).
Avec l’appui de notre réseau, l’ITAB a déposé une demande de dérogation sur le Pyrévert, seul produit à base de pyrèthre végétal sur l’usage ‘pucerons des cultures légumières’ ; le dossier a été validé avec une utilisation 120 jours à partir du 13 avril 2017, sur les usages suivants :
Pour rappel, quelques informations sur ce produit dangereux:
En cas d’attaque importante de pucerons, à cette période où les insectes auxiliaires sont également présents, un apport modéré de pyrèthre sur quelques foyers importants s’avère un bon compromis.
Sur des plantes à développement vertical, les auxiliaires colonisent la plante puis remontent les étages. Afin de les aider à prendre le dessus, appliquez du pyrèthre uniquement sur les têtes des plantes.
Pour une bonne nouaison, il est important de gérer sa pollinisation. Sur tomate, seul Bombus terrestris (bourdon terrestre) est capable de travailler efficacement. Pour les autres cultures maraîchères il est bon d’avoir des ruches d’abeilles, ou des plants mellifères à proximité des cultures. Si les températures sont basses et que les pollinisateurs naturels ne sortent pas, il ne faut pas hésiter à placer des ruches de bourdons, surtout sur des cultures précoces telles que la courgette. Selon la qualité, les ruches de bourdons sont actives environ 2 à 3 mois, il est important de les isoler du sol et de les couvrir (arrosage et chaleur).
La conférence « Maladies et prédateurs sous abris » au Salon La Terre est Notre Métier 2016 :
Les moyens de biocontrôle sont désormais nombreux et de multiples auxiliaires sont disponibles sur le marché. Pour la lutte biologique et la pollinisation, il existe plusieurs fournisseurs : Koppert, Biobest… attention à l’origine de vos bébêtes, elles ont pu être élevées dans des conditions peu sociales, renseignez-vous ! De même, ces méthodes ne s’exonèrent pas d’une réflexion plus globale sur son système et des causes sous-jacentes de l’apparition de foyers de ravageurs. En bio, on ne peut fonctionner avec le seul modèle « un problème-une solution ».
Besoin de plus d’informations ? N’hésitez pas à contacter votre groupement local d’agriculture biologique
Article rédigé par Manu Bué du GAB29
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