L’enherbement du rang comme alternative au travail du sol

Publié le : 21 avril 2017

Présentation du projet sur 3 ans mené par le GRAB, l’INRA et leurs partenaires par Claude-Eric Parveaud à la rencontre technique CTIFL/ITAB fruits en agriculture biologique qui s’est déroulé le jeudi 09/03/2017 au CTIFL, centre de Lanxade (24) : « Quelles espèces associer pour limiter les adventices et bénéficier d’une restitution d’azote ? »

Basée sur une étude précédente (2006/2010) concernant l’enherbement sur le rang avec du trèfle blanc nain, cette étude est partie de 2 questions : pourquoi chercher une alternative au travail du sol ? quels sont les effets attendus d’un enherbement du rang ?

Les premiers résultats

La première étude s’est déroulée sur une parcelle de pêcher, de variété Bénédicte. Elle a fait ressortir que :

  • Le trèfle blanc nain permet de limiter les intrants azotés sans diminuer l’azote disponible.
  • Il permet de limiter les intrants azotés sans diminuer le rendement et calibres
  • Parfois ce trèfle permet de limiter les monilioses en post-récolte. Cela est du à l’effet tampon du trèfle face à l’hygrométrie assimilable et disponible pour l’arbre, de ce fait il y a une meilleur maîtrise des microfissures et donc du développement des monilioses sur fruits.
  • Mais ce trèfle n’est pas pérenne, il s’installe mal et du coup il faut le ressemer tous les ans !

Différents tests d’associations

De cette étude, un nouveau projet a démarré en avril 2014 sur : « Quelles espèces associer pour limiter les adventices et bénéficier d’une restitution d’azote ? »

8 Modalités ont été testées sur ces 3 ans : trèfle blanc, minette, trèfle violet, trèfle blanc avec de la fétuque ovine, minette avec la fétuque ovine, trèfle violet avec fétuque rouge traçante, luzerne avec orge et enfin un méteil (minette, lotier, trèfle blanc, anthyllis et hippocrepis.

Le constat est que le trèfle violet en mélange couvre rapidement le sol et que ce trèfle couvre mieux que le trèfle blanc. La fétuque s’implante beaucoup plus lentement, bonne note pour l’utiliser en mélange. Par contre l’association d’une annuelle avec une vivace (luzerne/orge) est très réussie mais attention à son entretien et à ne pas rater le fauchage notamment.

Plus d’informations, sur le site du GRAB d’Avignon ici

Les conclusions de ce projet

Visite d’un verger bio, crédit Bio82

Les réponses sont contrastées selon les espèces, les techniques d’implantation, les dates de semis choisies selon les conditions pédoclimatiques, la pression adventice de la parcelle. Cette expérimentation sera difficile à extrapoler du fait de nombreux conditions de réussite à obtenir.

Avant la mise en place dans un verger commercial, il faudra bien appréhender le projet dans sa globalité : intérêt agronomique, économique (attention à la prise de risque concernant le campagnol) et enfin l’intérêt environnemental. Il manque sérieusement de références pour les techniques d’implantation.

Le projet PLACOHB

C’est pourquoi, qu’un nouveau projet de recherche sur 3 ans (2017/2020) va voir le jour. Porté par l’ASTREDHOR en partenariat avec le CTIFL, GRAB, IFV, ITAB, Iteipmai, ATV, BHR, INRA, lycée Angers le Fresne, lycée E. Pisani, Lycée Tournus, lycée Nature, le projet PLACOHB va se pencher sur les « Plantes couvre-sol comme contribution au contrôle des adventices et à la promotion de la biodiversité ».

Il s’agit de développer de nouvelles solutions alternatives complémentaires aux existantes basées sur l’enherbement de certaines zones encore difficilement gérées. Les espèces sectionnées sont des plantes couvre-sol contrôlant efficacement les adventices et promouvant la biodiversité fonctionnelle.

Il y aura 4 actions :

  • Caractérisation et sélection des espèces : mise au point d’une méthodologie de sélection des plantes couvre-sol. Définition d’une gamme de plante couvre-sol performantes suivant l’usage souhaité (sur le rang, abords de parcelle…)
  • Mise au point de technique de multiplications, d’implantation et de conduite
  • Test en situation réelles de production : évaluation des impacts de ces couvre-sol sur les cultures, sur la biodiversité et le sol. Au lycée du Fresne près d’Angers : suivi de la vitesse de recouvrement, fertilité des sols et diversité d’arthropodes 
  • Coordination du projet, valorisation et transfert pédagogique

 

Pour en savoir plus