Découvrez les pratiques et techniques par filière
Le projet PréVeau a pris fin ce mois de mars 2024, une quinzaine d’élevages des Hauts-de-France ont contribué à la production de références, de pratiques, de résultats techniques et économiques. Parmi les enseignements détaillés ci-dessous, un seul point est essentiel : ça marche !
PréVeau vise à trouver une solution pour les nombreux veaux bio considérés comme des sous-produits de la production laitière et majoritairement vendus dans les filières conventionnelles de veau de boucherie. L’idée est d’élever ces veaux au pâturage jusqu’à l’âge adulte pour être valorisés en bœufs ou génisses grasses. C’est finalement une solution éthique et rémunératrice pour valoriser des prairies dans le respect du bien-être animal et du cahier des charges AB.
Nous avons pu suivre 405 animaux dont 195 jusqu’à l’abattage. Ces animaux n’ont reçu aucune complémentation en grain ni pendant la saison de pâturage ni pendant l’hivernage. 72% des animaux abattus ont reçu une note d’engraissement de 3 uniquement avec du pâturage et des fourrages grossiers ! On a cependant relevé que les animaux croisés (race laitière x race à viande) ont obtenu de meilleures performances de croissance que les animaux de race pure (mixte ou laitier) avec +25% de GMQ.
La phase lactée a elle aussi toute son importance. 20% des animaux ont été élevés sous nourrice, là aussi les performances de croissance sont supérieures de 27% à ceux qui ont été élevés au seau ou à la tétine.
Cela s’explique par la richesse de l’alimentation des veaux mais aussi par la protection immunitaire apportée par le lait durant les 6 premiers mois de pâturage.
Les vaches nourrices sont aussi une solution pour réaliser la phase lactée (les 4 à 8 premiers mois) loin de la salle de traite sur des prairies éloignées, voire chez un engraisseur qui ne trait pas et tout ça dans le respect du cahier des charges AB.
En effet, la gestion du parasitisme durant la première année de vie au pâturage est essentielle. Le mode de pâturage permet aussi d’obtenir de meilleures performances animales, soit en ayant un faible chargement (+14% GMQ), soit en limitant les passages d’animaux de moins d’un an sur la même parcelle grâce à un pâturage tournant dynamique bien maîtrisé (+15% GMQ).
Finalement, l’engraissement au pâturage est une source de diversification et de revenu pour des éleveurs laitiers qui souhaitent moins dépendre de la vente de lait, pour des éleveurs allaitants qui souhaitent réduire le nombre de vêlages ou même pour des céréaliers qui souhaitent réintroduire l’élevage sans avoir à gérer des vêlages. C’est une activité assez rémunératrice (environ 750€ de marge semi-nette par ha de prairie) au regard du temps passé (autour de 23h/animal engraissé).
Actuellement, le premier frein au développement du projet est le manque d’engraisseurs susceptibles d’élever des bovins au pâturage.
Un recueil des résultats de cette expérimentation est en cours de finalisation, n’hésitez pas à aller veiller sur le site de Bio en Hauts-de-France !
D’après un article de Bertrand Follet paru en mars 2024 dans le Labienvenue n°96
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