Réfléchir à l’adaptation des grandes cultures face au changement climatique : Infographie

Publié le : 26 septembre 2023

Les bouleversements climatiques sont ressentis partout en France par l’ensemble des agriculteur.ice.s du réseau bio. Si les changements climatiques touchent tout le monde, ils n’ont pas les mêmes répercussions et n’appellent pas les mêmes réponses selon les filières de production.

C’est en ce sens que la FNAB a interrogé des agriculteur.ice.s biologiques pour faire des infographies des impacts du changement climatique sur 4 filières de production : l’élevage (avec un focus sur les bovins), le maraichage, les grandes cultures et enfin l’arboriculture. En plus des impacts qu’ils.elles ressentent sur leurs exploitations et handicapent leur travail, les agriculteur.ice.s du réseau ont également évoqué des pistes de solutions qui permettent de pallier à ces difficultés et de mieux s’adapter aux changements climatiques d’aujourd’hui et de demain.

 

Elles permettent de réfléchir aux impacts et de s’inspirer pour créer des solutions sur sa propre ferme biologique. Dans cet article retrouvez des pistes d’adaptation des grandes cultures biologiques face au climat.

Des impacts, et plusieurs niveaux d’adaptation illustrés

Les pistes d’actions pour s’adapter ont été classées selon plusieurs degrés. En effet la recherche définit plusieurs niveaux d’adaptation au changement climatique.

  • L’optimisation, qui vise à faire en sorte de faire perdurer les pratiques actuelles en essayant de les ajuster pour les rendre plus efficaces avec des ressources qui n’évoluent pas. L’optimisation des pratiques s’inscrit dans le cadre de ce qui est appelé par l’INRAe, l’adaptation incrémentale, dans l’idée de faire face aux urgences.
  • L’adaptation par substitution est un niveau d’adaptation supplémentaire qui consiste à remplacer certaines pratiques par des nouvelles pour lutter contre des maladies, des enjeux moyens termes et commencer à faire évoluer son système.
  • Pour finir, l’adaptation transformante est le niveau le plus fort de l’adaptation, elle vise à repenser l’ensemble du système, changer ses objectifs de travail, les débouchés et les pratiques agricoles de façon à anticiper des changements à long terme et être plus résilient. C’est ce qui apparait dans l’infographie sous le terme ‘Reconception’.

Enfin, les exemples de pistes d’adaptation font écho au recueil de témoignages sur l’adaptation au climat réalisé par la FNAB en 2022. Découvrez pour chaque infographie un à deux témoignages concrets sur des fermes du réseau.

Découvrez l’infographie sur  les grandes cultures et le changement climatique

Des impacts forts et des besoins de recherche et d’essais

 

Les agriculteur.ice.s ont fait part de leurs craintes vis-à-vis de la ressource en eau. Certaines cultures vont devenir de plus en plus risquées à faire : le maïs, la luzerne mais aussi les couverts d’inter-cultures qui vont s’implanter plus difficilement par temps sec. De plus, le manque d’eau amène à une perte de structure des sols et au manque d’accès aux nutriments, rendant alors les cultures plus fragiles, de moindre qualité.

Par ailleurs, les coups de chaud, les brulures impactent la qualité des récoltes, et donc les débouchés.

Le changement climatique n’est pas qu’un réchauffement, il est surtout fait de variations imprévisibles du régime des pluies qui rendent les interventions mécaniques plus difficiles et la gestion des cultures plus risquée.

 

Le changement climatique a également des répercussions sur les ravageurs. En Agriculture Biologique, la gestion des ravageurs peut s’avérer complexe du fait d’un cahier des charges exigent pour la biodiversité. Peu de solutions techniques existent actuellement.  La bruche des lentilles pose de plus en plus de problèmes, et les insectes prolifèrent de plus en plus dans les stocks par temps de canicule. Ces ravageurs ont donc des répercussions sur la faisabilité des productions mais aussi sur leur vente.

Enfin, les céréalier.e.s ont un fort besoin d’aide à l’investissement pour faire face aux impacts du changement climatiques sur leurs fermes et aussi pour mieux anticiper l’avenir. Ont été cités : les besoins en recherche sur les variétés les plus adaptées, les besoins en matériel d’irrigation plus efficace et en projet de tests terrain du goutte-à-goutte ; les besoins en projection économique pour comprendre quelle est la vulnérabilité de la ferme face au changement climatique.

Les agriculteur.ice.s démultiplient leur temps de travail et font face à une incertitude de plus en plus grande, au sein d’exploitations qui n’ont pas toujours été créées pour réfléchir ces enjeux. Les agriculteur.ice.s interrogé.e.s craignent aussi que le manque d’anticipation des filières de l’aval : des exigences trop importantes sur la qualité des productions ou bien des calendriers qui ne correspondent plus à ceux des cultures mettent en danger la pérennité des fermes.

Des pistes de solutions éprouvées par le réseau des agriculteur.ice.s biologiques

Malgré tout, il existe des solutions qui permettent de se prémunir de ces conséquences néfastes du changement climatique. En voici quelques unes qui n’apparaissent pas en détail dans l’infographie.

Les agriculteur.ice.s du réseau de l’agriculture biologique recommandent de renforcer la surveillance des plants, de diversifier et d’allonger ses rotations, d’essayer de nouvelles cultures originaires des régions du sud par exemple. Il faudrait aussi réussir à bouleverser ses itinéraires techniques et ses débouchés pour produire avec des cultures moins gourmandes en eau. Ces adaptations transformantes sont fortement liées aux débouchés créés par les filières.

Enfin, nombre d’agriculteur.ice.s du réseau entreprennent d’investir dans la plantation de haies et dans l’agroforesterie. Cette pratique s’inscrit sur le long terme, et change durablement l’agroécosystème. Ces pratiques ont de nombreux avantages, sur le climat et sur la rétention d’eau dans les sols et donc la biodiversité.

D’autres pistes d’actions dans l’infographie!

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