Mathieu Morin – Grandes cultures – Vienne

La ferme en quelques mots

Mathieu Morin. Production céréalière à Montmorillon (86)

  • Surfaces et cultures : 55 ha : blé, féverole, pois, tournesol, colza, sarrasin, lupin
  • Commercialisation : Coopérative TERRENA
  • 2007 : Installation en GAEC hors cadre familial (200ha, 200 limousines, 70% SAU en herbe)
  • 2014 : Séparation d’avec son associé, arrêt de l’élevage et perte de surfaces
  • 2015 : Engagement en bio

Quelles ont été vos motivations pour passer en bio ?

Mathieu Morin@ Vienne Rurale – Groupe Reussir

Déjà, lorsque j’étais avec mon ex-associé en élevage bovins viande, nous avions un système basé sur 75% d’alimentation à l’herbe et notre façon de travailler ne nous aurait pas trop posé de souci pour franchir le pas du bio. Nous avions à l’époque (en 2010) pris contact avec Vienne Agrobio pour effectuer une simulation et connaître les tenants et aboutissants de la conversion. A ce moment-là, nous ne sommes pas allés au bout de notre initiative, les aléas de la vie ont fait qu’il y a eu séparation avec mon associé.

La société précédente ayant été dissoute, la question du bio est revenue et je n’ai pas hésité à franchir le pas de la conversion. J’étais prêt psychologiquement. Il ne restait plus qu’à régler l’aspect technique. J’ai profité de me retrouver seul sur l’exploitation pour passer à la vitesse supérieure.

Avez-vous été accompagné dans la construction de votre projet bio ?

Cette décision de passer en bio ne s’est pas faite du jour au lendemain. Il a fallu mûrir ce projet, savoir comment réorienter l’exploitation, son système et les techniques. Ceci, j’ai pu l’approfondir et le mener grâce aux différentes rencontres avec les conseillers et techniciens de Vienne Agrobio et de la Chambre d’agriculture. Ce qui m’a conforté et rassuré dans ma décision, ce sont les différentes journées techniques et économiques. J’ai pu partager mes interrogations avec d’autres agriculteurs dans la même démarche.

Je me reconnais dans cette nouvelle génération d’agriculteurs qui se dirigent vers l’AB, non pas pour un aspect uniquement financier, mais aussi parce qu’il y une véritable réflexion sur l’agriculture que nous voulons pour demain. Une agriculture plus agronomique, plus en phase avec notre environnement et l’héritage que nous voulons laisser aux futures générations. C’est aussi pour certains le ras-le-bol d’une agriculture au service de la chimie.

Je n’ai pas peur de le dire, je suis bien plus serein et moins stressé de ne plus avoir à utiliser un pulvérisateur pour appliquer désherbants, fongicides ou insecticides chimiques…

Un producteur très engagé

Membre et administrateur des Jeunes agriculteurs de 2007 à 2016, Mathieu était en charge des dossiers bovin viande (membre de la section nationale) et installation. De 2012 à 2014 il est président des JA de la Vienne et vice-président jusqu’à ses 35 ans. En 2016, il devient président de Vienne Agrobio, administrateur de la FRAB Nouvelle-Aquitaine et d’Interbio Nouvelle-Aquitaine.

Mathieu a été administrateur (2008-2012) puis secrétaire général (2013-2016) du Point info installation. Il continue son investissement sur l’installation : il représente la FRAB au CRIT et participe à la commission Installation/transmission de la FNAB.

Enfin, il est également élu à la chambre en charge de l’agriculture biologique.