Jean-Luc Rougeot – Grandes cultures, bovins viande – Haute-Saône

Accepter de se remettre en question

La ferme en quelques mots

  • CHANCEY (Haute-Saône) – Alt. 251 m .
  • SAU : 136 ha dont 110 ha SCOP et 26 ha STH
  • Grandes cultures
  • Vaches allaitantes: 17 vaches allaitantes de race charolaise (vente de broutards)
  • Date d’installation : 1988
  • Date de conversion : 1998
  • 1 UMO

Pourquoi avez-vous fait la démarche de la conversion bio ?

Au départ, j’étais parti dans un système d’agriculture raisonnée. J’utilisais des doses très faibles de pesticides. Mais, lors des traitements ça ne me convenait pas très bien de devoir porter un masque et des gants. Puis l’arrivée des OGM et l’autorisation du cruiser m’ont découragé à continuer dans cette voie. C’est à ce moment que j’ai décidé de passer en bio.

Quels sont les changements techniques depuis le passage en bio ?

Sur les vaches allaitantes, rien n’a changé car mon système était déjà très extensif. En grandes cultures, j’ai arrêté la culture de betteraves à sucre. Même si j’avais déjà des rotations longues, j’ai introduit des cultures de printemps et de la luzerne pour les parcelles qui étaient très enherbées. J’essaye de garder un maximum de matière organique. Je broie les pailles et j’amène du fumier. J’ai acheté une herse étrille et une bineuse mais je m’aperçois qu’avec le temps la flore s’équilibre. On a de moins en moins d’envahissement par une adventice ou une autre, ni même par des limaces. On constate que le sol change, on ne retrouve plus les pailles car elles sont mieux dégradées qu’avant.

Êtes-vous satisfait de vos résultats technico-économiques en bio ?

Ah, oui alors ! Surtout en ce moment ! Sans rire, il y a eu des années difficiles mais même quand les cours sont mauvais, on est toujours mieux qu’en conventionnel. Sauf bien sûr en 2007…

Quels conseils donneriez-vous à un candidat à la conversion ?

Il faut y aller avec un minimum de conviction et accepter de se remettre en cause. Et c’est une bonne idée que d’adhérer au syndicat bio départemental qui est prêt à les aider.