Eric Paret – Ovins viande – Lot

Un retour à un travail plus « naturel » sur tous les plans en brebis et sarrasin

Eric PARET est éleveur de Brebis Caussenardes et producteur de farine de sarrasin, à Rocamadour, dans le Lot (46). Il a engagé une conversion en bio en 2015 pour revenir à une échelle humaine à la fois dans la production et dans la commercialisation.

Mes motivations pour passer en bio

Eric Paret

Eric PARET, éleveur ovin viande et producteur de sarrasin à Rocamadour (46). Il a engagé une conversion en bio en 2015

Au départ, je me suis installé en 1998 avec un projet d’être à plusieurs avec des chèvres et des brebis, dans le but de faire de la transformation fromagère. Ce projet n’a pas abouti faute d’associé.

 

En 2006, je me suis associé avec un voisin et ami en brebis, mais là encore, cela n’a plus fonctionné après quelques années car nos projets n’étaient plus en phase ; lui voulait plutôt s’agrandir et nous vendions en coopérative.

Du coup, j’ai décidé en 2012 de repartir à zéro tout seul avec le souhait d’être en bio et de revenir à échelle « humaine » sur mon exploitation, avec pourquoi pas la vente directe pour pouvoir mieux valoriser en vendant des animaux plus âgés qu’auparavant. Il m’a fallu 2 ans, le temps de reconstituer le cheptel, avoir le matériel, etc. (je n’avais récupéré que mes terres de départ).

« Ma motivation personnelle est donc le besoin d’un retour à un travail plus « naturel » sur tous les plans. »

La ferme en quelques mots

Eric Paret – ROCAMADOUR (LOT 46)

Ovins viande, Sarrasin et quelques légumes

Surfaces et cheptel :

  • 160 ha : 100 ha de parcours, 7 ha de prairies naturelles, 43 ha de prairies temporaires, 10 ha de céréales
  • 250 Brebis Mères Caussenardes

Quelques dates :

  • 1998 : Projet d’installation collective
  • 2006 : Association avec son voisin
  • 2012 : Statut individuel
  • 2015 : Conversion engagée en mai

La conduite de mon troupeau en bio

Je suis depuis toujours largement autonome d’un point de vue alimentation du troupeau, avec mes prairies naturelles (je vends même la moitié de mon fourrage) et mes céréales pour la complémentation. Mes brebis sont dehors quasiment toute l’année. Je fais 3 mises bas à l’année, septembre, décembre et mai. Et j’essaie de faire au maximum du préventif concernant la santé du troupeau.

« En fait, pour moi, le passage au bio n’a quasiment rien changé sur la conduite de mon troupeau »

Soutien technique et social

Depuis 2 ans, j’adhère à BIO46, et je m’y implique de plus en plus car j’y ai trouvé un réseau et que je trouve important d’aider à différents projets. Par exemple j’ai accueilli une des rencontres Alter Agro en 2015, et cette année, j’ai fait un « Festi Ferme » où environ 1000 personnes sont passées !

On s’appelle régulièrement avec un groupe d’éleveurs du réseau pour avancer sur un projet de commercialisation commune.

Les atouts de la bio

Pour moi, c’est le bonheur de travailler « les mains propres », que ce soit pour ma santé, le consommateur, la planète.

Les contraintes de la bio

En tant qu’éleveur, au moment du passage au bio, il faut être attentif à être près de l’autonomie alimentaire sur son exploitation, sinon les achats sont très chers. Je n’ai pas eu ce souci.

Charges de l'exploitation

Prestations de services :

  • Préparation du sol
  • Transformation des produits : abattage (Gramat et St Céré), découpe et conditionnement pour les agneaux ; tri et moulin à farine pour le Sarrasin

Aucun achat sur la ferme

Quels sont mes projets ?

Au niveau du groupe, nous travaillons à nous structurer et nous organiser dans le but de fournir la restauration collective locale.

A mon niveau, je souhaite améliorer mon point de vente pour en faire une vraie boutique et travailler sur d’autres productions pour me diversifier : lentilles…etc.

Je suis également de plus en plus contacté pour participer à des marchés de Noël, des marchés gourmands où l’on cuisine avec ma viande…etc.

Commercialisation

  • 50 % Vente directe : à la ferme, sur des marchés, dans les campings en saison, ou par commandes de colis
  • 50 % aux professionnels : Agneaux vifs au sevrage, Agnelles de reproduction, Foin, crêperies pour la farine de sarrasin

 

VENTES :

QUOI PRIX
Production ovine : 80% des revenus 12 à 18.50 €/kg morceaux sous vides et produits spécifiques à griller ; colis
Farine de sarrasin : 10 % des revenus 3.50 €/kg (2€/kg aux crêperies)
Foin + agnelles de reproduction (environ 35/an) : 10 % des revenus 100€/t

Un témoignage extrait du Mag’ de la conversion en Midi-Pyrénées n°4, novembre 2016 – Par Eric PARET et Hélène DOMINGUEZ